Comment pouvez-vous rassembler les milliers de fragments
de chaque personne ?
Qu’est-ce qui ne va pas avec le gouvernail ?
Le bateau fait des cercles
et il n'y a pas une seule mouette en vue.
Le monde coule :
accroche-toi, il va te laisser accroché seul dans le soleil.
Tu écris : l’encre a moins progressé que la mer immense.
ce corps qui espérait une fleur comme une branche
pour porter fruits, pour devenir flûte dans le gel -
l’imagination a jailli en une ruche bruyante
de sorte que le temps musical vient et fait mal.
Oublier, c'est aimer :
je t'oublie pour te retrouver
tu t'éloignes pour que revienne
le mystère de ta présence
je te parle et tu me parles
pour que s'échappe de nous
ce qui manque à la parole.
Oublier? Le corps n'oublie pas
ses blessures, ses éveils, ses désirs
mais veut-il se souvenir
de leur secrète source?
Oublier, c'est aimer:
c'est se fondre
au diapason des jours
à la mélodie des espaces
c'est accepter de ne plus savoir
pour connaître
et de ne plus connaître
pour exister.
Qui chante là quand toute voix se tait ?
Qui chante avec cette voix pure un si beau chant ?
Serait-ce hors de la ville, à Robinson ?
Ou est-ce là tout près, quelqu'un
qui ne se doutait pas qu'on l'écoutât ?
Ne soyons pas impatients de le savoir
puisque le jour n'est pas autrement précédé
par l'invisible oiseau.
Mais faisons seulement silence.
Une voix monte, et comme un vent de mars,
aux bois vieillis, porte leur force,
elle nous vient souriant devant la vie.
Qui chantait là ?
Nul ne le sait.
Mais seul peut entendre,
le cœur qui ne cherche
la possession ni la victoire.
Tu es au crépuscule un nuage dans mon ciel,
ta forme, ta couleur sont comme je les veux.
Tu es mienne, tu es mienne, ma femme à la lèvre douce
et mon songe infini s'établit dans ta vie.
La lampe de mon coeur met du rose à tes pieds
et mon vin d'amertume est plus doux sur tes lèvres,
moissonneuse de ma chanson crépusculaire,
tellement mienne dans mes songes solitaires
Tu es mienne, tu es mienne, et je le crie dans la brise
du soir, et le deuil de ma voix s'en va avec le vent.
Au profond de mes yeux tu chasses, ton butin
stagne comme les eaux de ton regard de nuit.
Tu es prise au filet de ma musique, amour,
aux mailles de mon chant larges comme le ciel.
Sur les bords de tes yeux de deuil mon âme est née.
Et le pays du songe avec ces yeux commence.
Oublier, c'est aimer :
je t'oublie pour te retrouver
tu t'éloignes pour que revienne
le mystère de ta présence
je te parle et tu me parles
pour que s'échappe de nous
ce qui manque à la parole.
Oublier? Le corps n'oublie pas
ses blessures, ses éveils, ses désirs
mais veut-il se souvenir
de leur secrète source?
Oublier, c'est aimer:
c'est se fondre
au diapason des jours
à la mélodie des espaces
c'est accepter de ne plus savoir
pour connaître
et de ne plus connaître
pour exister.
C’est bientôt deux heures
Pas de doute tu dois déjà dormir
Dans la nuit
La voix lactée
avec ses filigranes d’argent.
Je ne suis pas pressé
Et rien en moi
Ne veille ni ne t’accable
De télégrammes
La mer va pleurer
La mer va dormir
Comme ils disent.
L’incident s’est cassé la gueule.
Le bateau de l’amour de la vie
S’est brisé sur les rochers
Du quotidien trivial
Toi et moi sommes quittes ;
pas la peine de ressasser
Les injures de chacun
Les ennuis
Et les chagrins.
Merci Constance de c'est petits moments à part. Autour de moi, j'ai peu de fans et lorsque j'essaye d'en lire un, réponses : ouais pas mal, ou c'st nul ton truc maman désespérant.......
Elle me disait
Viens
il faut faire trembler les peurs
S’enfuir les corbeaux d’au-dessus de nous
Voyage avec moi
Détaille mes comptoirs d ‘épices
arrive avant les caravanes de l’oubli
Elles sont déjà en route
Je vois leur poussière
Sois le grand dérangement
Moi je serai tambour d’orages
Ricochets d’étoiles filantes
Viens
Deviens nomade dans mon corps
Et quand elle se taisait
Montaient les odeurs des herbes mouillées
Et des infusions de sa bouche
Elle reprenait
Viens
Je suis juste derrière le vingtième arbre de la forêt
Contre la millième étoile de la nuit
Viens trembler tes peurs
Et tes oiseaux de pluie
Mon sexe guérit
Il vient de si profond de sous la terre
Si tu deviens mouvement
Tu seras mon amant
Viens
Je suis celle du bout de l’horizon
Mes seins sont les gréements fertiles
Qui t’apportent les indes
Je suis le train qui roule vers toi
Avec tous tes destins comme passagers
Puis elle se taisait
Comme rosée aux aguets
Je sais maintenant mon pays perdu
Sans porte ni retour
Mes peurs tremblent encore.
Il y a au bord du fleuve
Une fille à robe rouge
Attendant la nuit pour vivre,
Tellement sauvage et belle
Qu'un soleil éblouissant
Marche au milieu de ses rêves,
Il n'a de ciel que ses yeux
Derrière une ombre d'orage
Couvrant l'azur interdit.
Une fille au bord du fleuve
En chemin vers une image
Que le jour ne peut montrer.
Les lampes, l'une après l'autre,
Les lampes prennent sa robe
Et la déchirent sur l'eau,
Mais jamais jusqu'à la chair,
Mais jamais jusqu'au soleil
Barré de chaudes ténèbres.
Partout montent, se confondent,
Des arches de nuit profonde,
Elle est nue, elle est cachée.
Et elle était là, la petite embarcation
Qui accostait les îles périlleuses du sommeil,
Zones d'oubli et de désespoir,
Stoppa : Eurydice était là.
Le frêle esquif pouvait à peine
Sauvegarder des flots toute cette félicité.
Comme si nous avions quitté la frontière boisée
De la terre depuis longtemps et retrouvé, par la mer
L'âme originelle perdue,
L'instant nous rendit purs et en complétude
L'un à l'autre et balaya tous nos choix passés
Pour nous ouvrir à un bien sans limites.
Pardon, vérité, réparation,
tout notre amour,tout d'un coup
jusqu'à ce que nous osions
Enfin tourner la tête et voir
le pauvre fantôme d'Eurydice
Toujours assise dans son fauteuil d'argent,
Seule dans le hall vide de l'Hadés.