Après la confusion autour d’une hypothétique pension minimale à 1 200 euros, le ministre du Travail a tenu à clarifier sa position. Ce palier pourrait être atteint par « ceux qui prendront leur retraite après avoir fait une carrière complète à temps plein et au niveau du Smic. »
Source:Le Parisien.
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a tenu à éclaircir une confusion autour du minimum à 1200 euros concernant la réforme des retraites.
Alors que le projet de réforme des retraites continue d’être débattu à l’Assemblée nationale, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, est revenu ce lundi sur la controverse actuelle liée au périmètre de la pension à 1 200 euros bruts, soit 85 % du Smic. Les élus de l’opposition comme les syndicats dénoncent un flou entretenu par le gouvernement sur cette question.
« Dès lors qu’on dit que c’est pour une carrière complète, c’est vrai », a défendu le ministre sur le plateau de Franceinfo. « L’engagement du président de la République, c’est une pension à 85 % du Smic pour une carrière complète à temps plein au niveau du Smic », a-t-il insisté. Et d’ajouter :
« Nous avons 800 000 départs à la retraite chaque année. Au total, 200 000 d’entre eux, soit un retraité sur quatre, vont avoir une pension revalorisée avec cette réforme. Certains iront jusqu’à 1 200 euros, mais pas tous. La revalorisation va aller de 25, 30 jusqu’à 100 euros et elle sera calculée au prorata en fonction de la carrière complète ou non. »
Cette revalorisation des pensions n’atteindra donc pas automatiquement un palier de 1 200 euros bruts. « Nous parlons de toutes petites pensions. Ceux qui considèrent qu’une revalorisation de 60, 70, 80 euros sur une pension à 900 euros, ça ne compte pas, se trompent. C’est quelque chose qui est important », a défendu le ministre.
« Cotisé tous leurs trimestres »
Alors que certains, à l’image de la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, avaient évoqué fin janvier un « plancher à 1 200 euros », tous les retraités ne toucheront pas ce palier.
Ceux qui pourront bénéficier de cette garantie d’ici la fin de l’année sont « ceux qui prendront leur retraite après avoir fait une carrière complète à temps plein et au niveau du Smic », a répété Olivier Dussopt, sans préciser combien de personnes seraient concernées.
Un argumentaire également repris ce lundi matin par Gabriel Attal. Interrogé sur le plateau de France 2, le ministre chargé des Comptes publics a confirmé que la pension minimale à 1 200 euros ne concernera que les Français ayant « cotisé tous leurs trimestres » au Smic ou plus.
« Les pensionnés ayant eu une carrière plus hachée ou à temps partiel pourront prétendre à une revalorisation « qui pourra aller jusqu’à 100 euros ». En clair, une personne qui aurait une carrière complète mais qui aurait travaillé une partie de sa vie à temps partiel n’a pas l’assurance toucher une fois à la retraite 1 200 euros bruts par mois.
Ce constat avait déjà été notifié par l’économiste Michael Zemmour, lors d’un passage à France Inter. « Dans le meilleur des cas, cette réforme vous décale de 100 euros mais en moyenne, c’est plutôt une cinquantaine d’euros. Donc si vous n’êtes pas à 1 100 euros au départ, vous n’atteindrez pas les 1 200 euros, c’est sûr », avait-il expliqué au micro de la radio.
« Un mensonge », selon les syndicats:
La confusion autour de ce palier nourrit depuis plusieurs semaines la colère des syndicats. « Le gouvernement a construit une communication basée sur le mensonge », juge de son côté Philippe Martinez.
« Dès le début, nous avons dit ce ne sera pas 1 200 euros pour tous, et aujourd’hui, même eux sont en difficulté. Tout de suite nous l’avons dit à la CGT. La réalité montre que c’est une augmentation du minimum vieillesse pour certains, mais pas 1 200 euros pour tous », a-t-il encore souligné ce lundi sur BFM.
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