Crapulax a écrit : ↑25 juillet 2020 12:16
1) la non application des accords d'Evian par le FLN
2) S'il demande la réprocité de la repentance aux Algériens.
3) S'il fait allusion aux atrocités commises par les égorgeurs, auxquelles l'OAS a répliqué tardivement.
Absolument d'accord,c'est aussi(en gros) ce que j'attends de la part du gouvernement Algérien(FLN)...
Et ...Et...De bien vouloir assumer le massacre de civils algériens(pour X raisons) par les troupes du FLN-ALN...Lorsque Jabar avait évoqué ma "diversion" il n'avait pas compris que je parlais du GPRA pour en arriver au MNA...Qui fut réprimé par le FLN parce que jugé "dissident et illégitime"....
...Il me semble que Melouza en 57 en fut un parfait exemple ...
Il est bien évident que cela n'arrivera jamais. Car jamais un peuple se libérant d'un joug colonial porte la responsabilité première de l'oppression et des massacres qui suivirent. C'est grotesque.
Vous avez tous une vision très sommaire et souvent fausse de ce conflit. Le FLN n'était pas un parti né spontanément et tout puissant. Son émergence est due aux blocages coloniaux, la fin de toute perspective politique après la désintégration du MTLD. Le FLN était le parti de ceux qui en avaient assez, représentants d'algériens déclassés, pauvres et ruraux qui avaient décidé de mettre fin à des décennies de recherche de compromis et de tentative de dialogue pour se lancer dans la lutte armée. Ferhat Abbas est un symbole de cette lente évolution, de l'esprit de négociation et de réformes pour aboutir à la lutte armée.
Le FLN a acquis sa puissance grâce, indirectement, à la France. Par la répression terrible, la torture, les massacres, les algériens ont rejoint naturellement en masse ce parti.
Il y eut une lutte entre le FLN et l'ALN (branche armée du MNA), non pas parce que ces derniers furent jugés "dissidents et illégitimes" (on n'explique pas l'histoire avec des formules creuses toutes faites). L'ALN est d'ailleurs responsable du massacre le plus important dans cette lutte (la Nuit Rouge de la Soummam).
Je ne suis pas en train de dire qu'il y avait un parti meilleur qu'un autre, mais ces déchirements internes, surtout à partir de 62, sont communs dans une transition coloniale. Luttes de pouvoirs, ingérences politiques externes (France, Egypte), volonté des Wilaya à se considérer privatives, jeux des alliances etc. Beaucoup de facteurs expliquent ces luttes.
Mais jamais cela ne remit en cause la volonté des algériens d'être libres et indépendants. Face à ces luttes intestines, il y avait le colon. La torture généralisée, les répressions sanglantes parfois avec l'usage du napalm.
En parallèle de cette dimensions sanglantes, il y a le statut des algériens. La dépossession foncière, la paupérisation rurale et les confiscations de terres. Et quand les paysans se révoltaient, ils étaient écrasés par l'armée française. Le triste code de l'indigénat bien sûr. On dit parfois que l'augmentation de la démographie algérienne était un signe que cette population vivait bien. Au contraire, l'illétrisme, la malnutrition, la misère et la forte mortalité infantile expliquait cette démographie. Quand beaucoup d'enfants meurent, quand on a peu à manger et que l'on a besoin de bras, quand on sait que l'on sera dépendant de sa famille quand on va vieillir, alors on fait beaucoup d'enfants. C'est une constante anthropologique que l'on constate encore à ce jour en Afrique.
Et en parallèle encore, la guerre du savoir, c'est à dire la construction coloniale d'une ethnographie destinée à tenter de diviser les algériens entre eux.
Ce qui est fait dans cette discussion, c'est de tenter de faire croire que l'oppression coloniale étaient préférables aux luttes intérieures algériennes. Seul un esprit malade ou inculte pourrait croire cela. La liberté, même dans la misère ou la difficulté est infiniment préférable au colonialisme. Et encore, il faudrait qu'on accepte un portrait réaliste de l'Algérie d'aujourd'hui qui n'est pas du tout l'enfer que je lis souvent, décrit par des gens n'y ayant jamais posé un pied.