Kelenner a écrit : ↑03 juin 2022 19:14
Par définition on ne connaît pas l'impact du passage de la retraite à 65 ans, qui entraînera mécaniquement une baisse de l'espérance de vie en bonne santé, et probablement de l'espérance de vie tout court. Mais c'est vrai que ceux qui coulent une retraite paisible depuis leurs 55 ans peuvent ne pas se sentir concernés.
Je pense que tu fais un procès déplacé à papibilou. Papibilou est bien évidemment pour moins d'inégalités, moins de pauvreté, des services publiques avec davantage de moyens et des retraites confortables à 60 ans, mais tout cela n'est pas possible vois-tu. Il est seulement possible de travailler plus longtemps, d'être contraint à choisir des emplois précaires, etc...
Les néolibéraux réactionnaires et conservateurs ne le sont pas par plaisir, ni même par opinion politique, mais par nécessité, vois-tu ? C'est pour cela que Victor a brillamment expliqué que les catégories de gauche et de droite sont branlantes et qu'il serait plus adéquat de parler de "bonnes politiques" et de "mauvaises politiques" (ya lé gentil et ossi lé po gentil, c come ca ke sa marshe ile a di victor le dinosor). Viser moins d'inégalités, moins de précarité et un tournant écologique rapide relève des mauvaises politiques car ce n'est pas possible.
L'urgence c'est de faire les yeux doux au capital parce que nous ne sommes pas compétitifs, et cette compétition il faut la gagner pour ramener la coupe à la maison bordel ! Tu comprends pas que pour gagner il faut travailler dur, comment veux-tu que les industries viennent s'installer en France alors que nos salariés veulent bosser que 35h par semaine avec un SMIC (et en plus ils osent faire grève, truc de dingue jte dis !) alors que les polonais travaillent plus pour un salaire moindre ?! La France deviendra compétitive lorsque les français voudront mouiller le maillot.
En revanche, il faut davantage d'inégalités afin de créer une situation d'une asymétrie telle que les investisseurs seraient tout à fait enclins à engager des salariés précarisés à moindre coût, cela nous permettrait de combattre le chômage et de créer de la croissance !
Tu as bien du courage de continuer à discuter avec eux Kelenner. C'est un dialogue de sourd. Les types se prennent pour des lumières en économie. Victor prend des notes de chaque discours de Bruno Le Maire, propos de François Lenglet, d'Alain Minc, Geoffroy de Bezieux pour ensuite tout répéter sans comprendre grand-chose.
Papibilou a une culture économique intéressante mais on comprend vite qu'elle est aussi très vieillissante et donc très encline à être façonnée par les discours politique. Il a sans doute été biberonné à la théorie néoclassique, à la rationalité maximisatrice, à l'utilité marginale, à l'efficience des marchés, etc, enfin bref tout ce joli petit foutoir théorico-idéologique que l'on enseigne sans doute avec beaucoup de fierté dans les master pro de finance à Dauphine.
Ils sont libéraux, ils croient à l'islamogauchisme, au wokisme. Ils aiment l'ordre, la rigueur budgétaire et l'habituel, en revanche ils aiment pas trop les gauchistes (et ils leurs préfèrent largement les zemmouriens mais chut) et l'évolution historique.
Un conseil : plutôt que d'essayer de débattre avec eux, laisse leurs encore une trentaine d'années, ils devraient être moins bavards.
"Etre de gauche c'est d'abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi; être de droite c'est l'inverse" Gilles Deleuze