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Six mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à Paris contre le YouTubeur d’extrême droite Papacito, jugé pour «injures», «provocation à la haine» et appel à la violence contre un maire d’un petit village du Sud-Ouest, qui avait dû être placé sous protection policière.
Un influenceur envoyé en déféré devant la justice ? Rien d’anormal. Mais, le cas de Papacito, un influenceur d’extrême droite, est original. Le parquet n’entend pas «faire la police de la pensée», mais dans ce dossier le vidéaste de 38 ans, Ugo Jil-Gimenez de son vrai nom, a «bel et bien franchi la ligne jaune», a martelé le vice-procureur, Cédric Le Grand, devant le tribunal correctionnel.
Pour le magistrat, qui a également requis une amende de 3.000 euros, Papacito a «contribué», par ses vidéos, à «susciter l’acharnement qui s’est abattu sur le maire» de Mont-joie, un village de moins de 200 habitants dans le Tarn-et-Garonne : l’élu avait reçu de nombreuses menaces de mort.
Dans les longues vidéos incriminées, mises en ligne en novembre 2022 puis en mai 2023, le vidéaste prenait parti dans un conflit de voisinage à Mont-joie, à propos d’un chemin d’accès à une ferme. Papacito, dont la chaîne Bouture a depuis été fermée, s’y affichait en fervent soutien de l’un des protagonistes, un éleveur de porcs. Et il accusait le maire, Christian Galure, de s’être laissé corrompre par l’autre partie au conflit, un Lord britannique.
Incendies, menaces, FOUINES...
Dans la deuxième vidéo, à la mise en scène volontairement grotesque, les comparses de Papacito s’en prennent à un personnage déguisé en «fouine», qui finit violé puis tué. A la barre, Papacito a expliqué en substance que cette «mascotte» figurait en fait deux personnages distincts, une «fouine municipale» et une «fouine champêtre» symbolisant la «corruption républicaine», mais que seule la deuxième était concernée par la mise en scène de la violence.
De longs extraits des vidéos ont été diffusées à l’audience. On y entend le vidéaste d’extrême droite comparer les Anglais à du «gibier», fustiger un arrêté municipal usant selon lui d’un «champ lexical de tarlouze», et expliquer que les «déviants» doivent être «exécutés» - des propos dans lesquels le parquet a vu des insultes homophobes.