On essaie de démontrer à des zombifiés de ton genre que le Bolloré Circus est un attrape couillons, une chaîne d'opinions et pas d'information. T'as pas lu mon lien de RSF?
T'as lu mais t'as rien compris, c'est ça. Ou mieux, enfin...pire, tu veux pas comprendre...
Y a 3 ans on pouvait déjà lire le décryptage du Bolloré Circus, cette fois ce n'est pas RSF mais
Bienvenue à CNews, la chaîne où on est chez nous !
Grâce à Vincent Bolloré, l’extrême droite et les réacs français ont enfin leur télé. Et c’est encore ceux qui y travaillent qui en parlent le mieux…
Mis en vacances anticipées le 2 juillet, au lendemain d'un procès pour provocation à la haine raciale —un de plus, Eric Zemmour s'est repointé comme une fleur pour la rentrée de CNews. Dès le 31 août, la vedette de la chaîne Bolloré a pu reprendre du service sans trembler, et en roue libre «Nous avons cette espèce de milice (…) des gens qui détruisent la population. Ils volent, ils violent, ils pillent, ils tuent (...), il y a des villes (...) qui, en quelques années, à cause de mineurs isolés, pour la plupart marocains mais pas seulement sont devenues des enfers. »
Avant ce ragoût, Zemmour avait servi l'apéro : « On sait bien qui ensauvage (...), on mit bien qui agresse, on sait bien qui roule sur la gendarme Mélanie (...), on sait bien qui pourrit Ies plages de Marseille (...). Ce sont à 99,9 % des enfants de l'immigration maghrébine et africaine (...). On sait que les assassins de Mélanie s’appellent Yousef (...). Cet été, on n'a jamais eu autant de faits divers. Mais pourquoi ? On le sait pourquoi. Parce qu'avec l'épidémie la plupart de ces jeunes gens n'ont pas pu aller au bled... »
Tendre Zemmour d'été
Mais pourquoi, chaque semaine, le « Face à l’Info » de Zenemour et d'autres shows de CNews peuvent-ils « pourrir » aussi impunément une fréquence télé, « ensauvager » ume antenne et « agresser » à gogo ? « On le sait, pourquoi ». Parce que, depuis décembre 2019 (c'était pour l'hymne zemmourien au général massacreur Bugeaud en Algérie), le Conseil supérieur de l'audiovisuel n'a plus adressé La moindre remarque ou mise en demeure à CNews.
Parce qu'aucun journaliste ni aucune des stars de la chaîne — parmi les Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, Jean-Pierre Elkabbach, etc. — ne pipe mot. Parce que les propos des chroniqueurs qui se lâchent ne sont jamais décomptés des temps de parole (seuls ceux des partis politiques et de leurs soutiens officiels le sont). Enfin, parce que les 20 % et plus d'électeurs français qui se baladent à la droite de la droite ont désormais une télé. Rien d'étonnant, donc, au fait que certains d'entre eux — entre 2 et 3 % des téléspectateurs — la regardent et l'encensent...
Au sein de CNews, deux écoles s'affrontent pour analyser le ligne éditoriale. Du côté des indulgents, Bolloré et ses sbires défendent le business avant tout : « Quatre chaines d'info, c'était trop. Le CSA a fait une connerie. Aujourd'hui, le gâteau publicitaire est trop petit. Pour CNews, le droitisation, c'est la solution, le créneau libre. Même LCI y vient et débauche des gens bien de chez nous, comme (Alexandre) Devecchio, en les payant mieux » déroule un confrère de CNews.
Dérive adroite
Du côté des effarés, une consœur résume l'affaire « C'est la première fois qu'une chaine d’info assume une telle orientation politique, un tel militantisme. Ils sont convaincus que, l'avenir, c'est la droite de la droite, que le peuple veut entendre un discours contre l'immigration, contre le laxisme de l'Etat et pour la sécurité. Et pour la direction, l'insécurité, c'est l'immigration!» Grosse surprise aucun persifleur n'a accepté de voir son nom cité par « Le Canard »…
Syndicat de conscience
A CNEWS, comme pour les chroniqueurs et les invités, le tri syndical se fait naturellement. La CGT et la CFDT ont disparu de l'écran à mesure que pointait la concurrence droitière. Un débat sur les profs ? « Le premier réflexe est d'appeler le Snalc (petit syndicat de droite du secondaire) persifle un confrère de la chaîne. Un sujet sur les violences policières ?« Allô, alliance ? » Et il y a toujours quelqu'un au bout du fil !
Premier garant de la ligne très fraiche de CNews : Serge Nedjar. Droit dans ses bottes, ce patron se focalise sur une seule émission, le « Face à l’Info » de Zemmour. Aux côtés du chef de la rédaction, Thomas Bander, il valide les sujets avant, et, pendant le show, trône en régie. Il y a un an, le journaliste Arnaud Ardoin (ex-LCP) s'était vu proposer l'animation de « Face à l'info », mais, aux yeux de Nedjar, il n'avait pas montré assez d'enthousiasme. Résultat ? Christine Kelly a pris le job, et Ardoin, la porte...
Lorsque c'est nécessaire, Nedjar sait redonner un petit coup de vis. Dans son bureau, cet ex-publicitaire de « VSD » rappelle à l'ordre ceux qui mollissent sur les principes, contrarient un peu trop les ultraréacs de la maison ou ne sont pas de « l'avis des téléspectateurs » comme il dit. Son obsession sécuritaire envahit également les journaux en continu. Un programmateur se marre : « Le service police-justice de la rédaction a pour consigne d'être très réactif sur les faits divers anti-flics, les incivilités anti-Blancs. il chasse ces infos sur Twitter, Facebook. En juillet, un mec avait préparé un «pro-migrants pour lu matinale, il a été convoqué le lendemain... » Antisocial, va !
Glands remplacements
Chez les chroniqueurs, un défilé permanent de personnalités du RN, de «Valeurs actuelles », du magazine « Causeur » ou du site Boulevard Voltaire force le respect : Thierry Mariani, Jean Messiha, Ivan Rioufol, Gérard Carreyrou, Goldnadel, Elisabeth Lévy, Jean-Claude Dasnier, Philippe Bilger, Charlotte d'Ornellas, Guillaume Bigot... Rien que des gauchistes I Et les identitaires, alors, on les censure ?
La chaîne ne craint même plus la caricature. Le pluralisme dont elle se prévalait devient l'entre-soi des droites. Son plus ardent défenseur ? Pascal Praud. Avec ses deux shows quotidiens, « L'Heure des pros et L'Heure des pros 2 », cette tête à clash (et à audience, avec plus de 400 000 téléspectateurs — comme Zemmour) a résolu à sa façon les problèmes d'équilibre. Pour son émission du matin, le modéré ex-patron de LCP Gérard Leclerc vient de passer à trois jours par semaine d'antenne, contre cinq auparavant. Et le soir, Praud aligne quatre chroniqueurs : trois bien réacs de son côté et un seul en face, du type confrère du journal coco « La Marseillaise ».
Travail de Praud
L'influence grandissante de Praud, qui adore le bureau de Nedjar, n'a d'ailleurs échappé à personne. Un jeune journaliste s'étrangle :« Le problème, c'est que Prend tape du matin au soir sur tous les piliers de la démocratie la presse, la culture, l'éducation, les intellectuels, la justice... Qu'est-ce qu'il va rester, après ? »
Il va rester ces moments de grâce de « L'Heure des pros 2 ». Le 14 septembre, notamment. Ce jour-là, Praud attaque : « On va parler de ce sondage étonnant 55 % des Français souhaitent le rétablissement de la peine de mort. Mais on commence avec Nadine Morano. Qu'est-ce qui s'est passé samedi, 19 heures, dans votre ville de Toul ?» Moreno apparaît en duplex, dans un décor bleu-blanc-rouge. Et balance : « Alors, il y avait un mariage qui se tenait, de nombreuses voitures sont arrivées, qui ont bloqué la place centrale de la ville, elles ont fait une entrave manifeste à la circulation, et ils ont tiré des feux d'artifice (…). Il y avait quand même des Ferrari décapotables, des Lamborghirni. »
Praud : • Mois alors, pardonnez-moi, mais c'était un mariage turc ? • Morano : «Ben, écoutez, il y avait des drapeaux turcs (...),c'était revendiqué comme étant un mariage originaire de Turquie » Et Praud de conclure, splendide : « Est-ce que c'est anecdotique ou est-ce que, pour vous, ça a un sens? » Aucun sens, bien sûr. Sinon, pourquoi venir à la télé ?