AAAgora a écrit :
Bonjour,
Dans la citation de mon post, j'avais terminé en disant : "J'aime bien quand à côté d'un droit il y a un devoir."
Je voulais par là mettre l'accent sur la question de la vie privée.
Quand il s'agit d'une adoption, il y a enquête approfondie sur les réelles motivations et attitudes des postulants, avant que l'agrément d'adoption soit accordé. C'est un long parcours qui dure en moyenne plus d'un an.
Pour la PMA il n'y a rien.
Laissons de côté les couples homosexuels, car là c'est l'évidence même qui parle.
Par contre pour les hétérosexuels la tentation est forte pour cacher à l'enfants ses origines biologiques.
C'est ce que j'appelle le devoir morale, on ne construit pas une famille sur le mensonge.
J'ai évoqué jusqu'ici le responsabilité des adultes - parents.
Et l'enfant dans tout ça ? il est quand même l'acteur principale, si on veut éviter de le considérer comme un objet de désir.
Toutes les familles sont bâties sur le mensonge, la politesse est un mensonge, la société et le politique vit du mensonge. Si on se disait que la vérité, on se foutrait tous sur la gueule, on serait d'une impolitesse totale, d'une brutalité verbale complète.
Combien de pères élèvent sans le savoir l'enfant d'un autre ? Combien de tromperie de madame ou monsieur ? De conneries cachées par les enfants aux parents ? De tabous dans les affaires familiales ? De mensonges aux voisins pour passer pour une famille convenable ? Sans parler des pieux mensonges qu'on se raconte à soi-même pour avoir un peu de réconfort ou la volonté d'ignorer la vérité sur son conjoint, ses parents, etc. ?
S'il y a une chose qui est constante, c'est bien l'existence du mensonge au sein des familles.
Et puis admettons que ce soit une obligation légale : que se passe-t-il si on dit rien ? L'enfant ignore ses origines et ne se pose pas de questions, comment on sanctionne un truc pareil si personne ne dit rien ? Quelle sanction pénale faut-il prévoir si cette obligation n'est pas respectée ? Une sanction pénale ne serait-elle pas une double punition pour une famille déjà confronté à ce cruel dilemme de dire ou non la vérité à ce sujet ?
Non, l'Etat n'a pas son mot à dire ici et n'a pas à réglementer l'intimité des familles à ce point.