crepenutella a écrit : ↑13 avril 2020 17:09
da capo a écrit : ↑13 avril 2020 15:32
Oui, tu es libre de penser que ceux qui ont fui les dictatures marxistes étaient tous des traîtres.
Un fois que ces 300 mille de 1959 étaient partis, le million d'exilés qui ont fui l'Ile à partir de 1962 ne pouvaient pas être des complices de Battista, vu que s'agissant de ces derniers, ceux qui n'avaient pas pu fuir ont tous été fusillés.
Alors pourquoi voulaient-ils s'échapper de ce paradis tropical au risque de leur vie ?
Ca, tu ne le comprendras jamais vu qu' il t'es impossible d'imaginer que ce paradis était devenu pour eux une prison, un enfer.
Pour une raison simple. Cuba est un pays pauvre. Communiste, ou capitaliste, ça reste un pays pauvre. C'était un pays pauvre sous Batista, c'était un pays pauvre sous Fidel Castro. Donc maintenant demande quoi dans quel état serait Cuba sans loi facilitant l'immigration, et sans embargo américaine? Ben ce serait sans doute, malgrès le communisme, un pays comparable à l'Ile Maurice ou Saint Domingue. Tout simplement. Un pays vivotant économiquement parce qu'il part de loin, et n'est pas une grande puissance de longue date. Et il est évident que Fidel Castro n'a pas transformé Cuba en nouvelle Suisse des Caraïbes. Ce qu'il aurait volontiers fait par exemple si comme l’Arabie Saoudite, il avait pu redistribuer des milliards de dollars à sa population grâce au pétrole...a 1000 lieu de toute logique capitaliste libérale...
Donc désolé mais la pauvreté de Cuba n'est pas imputable au communisme. Elle est imputable à l'économie Cubaine qui était déjà mauvaise à la base, et à l'Embargo américain. Tout communistes qu'ils étaient les Allemands de l'Est vivaient presque aussi bien que nous. Et bien mieux que les congolais ou les cubains. Le communisme n'est pas le moyen le plus efficace d'enrichir un pays, c'est évident, mais il ne provoque pas d'appauvrissement en dehors des mesures de rétorsions des pays capitalistes qui souhaitent son effondrement.
Et je préfère être un citoyen Russe des années 60 qu'un citoyen de l'Espagne franquiste capitaliste à la même époque. Donc vraiment la prospérité économique est un phénomène bien plus complexe que tu ne semble le penser.
Bien entendu, les Cubains d'avant 1959 vivaient dans une république bannière, une société inégalitaire et corrompue, mais il ne s'agissait pas d'un pays vraiment pauvre ni sous-développé.
Quelques données d'après wiki :
D’après l'atlas Ginsburg de l'économie mondiale, reprenant les chiffres officiels cubains, Cuba était la 22e puissance économique de la planète (sur 122 pays évalués); le revenu par habitant était au même niveau que celui de l’Italie.
Le taux de mortalité infantile était, selon le géopolitologue républicain Mark Falcoff, le 13e plus faible de la planète, en 1958 les Cubains avaient l'une des espérances de vie les plus élevées.
L'éducation était une des priorités du régime : 22 % de la population analphabète en 1958, alors que le taux mondial était de 44 %.
La culture cubaine était dynamique : on comptait alors 129 magazines et 58 quotidiens à Cuba. La Havane comptait 135 cinémas en 1958.
Un dernier détail qui me provient d'autres sources, mais qui avait attiré mon attention : Cuba fut le premier pays dans le monde à inaugurer la journée de travail de 8 h avant 1959. Elle concernait les travailleurs de la Union Fruit, une entreprise américaine.
Bon, il faut préciser que le travail dans les champs de canne à sucre était particulièrement éprouvant.
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin