Kelenner a écrit : ↑20 janvier 2020 23:07
Je précise d'emblée que je trouve la personnification du débat très réductrice, même si inhérente au système présidentiel type 5ème République, et qu'elle fait passer à côté de l'essentiel.
Macron, c'est qui, c'est quoi ? Non pas le type "brillant" qu'on veut nous vendre, probablement pas davantage le cynique ultime dépeint par ses farouches opposants. Macron, c'est Rastignac, mais un Rastignac qui serait arrivé au sommet sans avoir rien vécu...
Prétendre donc que Macron "paye pour les autres"[...], outre que c'est paresseux et trop facile, est à mon sens passer à côté de ce que le personnage symbolise de nouveau et d'inédit dans la politique française : l'avènement d'un nouveau type de dirigeant, issu du "monde de l'entreprise" (ou de la finance, pour être plus précis)...
Tu ne peux pas faire l'économie du personnage quand tu parles du Président, et il y a forcément une personnalisation puisqu'il s'agit d'un homme et de ses idées, de son programme, de sa vision, de sa personnalité et du comment elle est perçue : jupitérienne ; et de son exercice du pouvoir : vertical. Et oui, c'est inhérent à la Vème.
Le type est forcément brillant, il n'est pas arrivé là où il est, avec son parcours de novice en politique, sans posséder des tas de qualités, dont l'une, essentielle, et que tu ne lui enlèveras pas : un sens certain de la politique. Et on peut tout à fait reconnaître des qualités à un adversaire. C'est même préférable, l'accabler de tous les tares du monde c'est non seulement improductif, c'est en plus très facile. Toi qui parles de paresse...
Macron c'est avant-tout un politique, son parcours parle pour lui, et la désolation qu'il a laissée dans les appareils en sont la meilleure preuve. Après, qu'il soit un arriviste nombriliste et égocentriste au-delà du raisonnable, bah ! on n'arrive pas par hasard là où il est, et on a une idée, serait-elle incomplète, des méthodes qu'il a employées.
Pourquoi ne paierait-il pas pour les autres ? Je le pense moi. Et je l'ai écrit. Devant l'incapacité de ses prédécesseurs à réellement faire reculer le chômage et résorber la dette, peut-être certains ont-ils cru en lui et vu en lui l'Homme nouveau, "le puceau" qui allait balayer et renvoyer tous ces beaux parleurs incompétents au rang d’intermittents de la débâcle. Ce qu'il a fait, objectivement. Après, je ne pense pas que le fait de sortir du monde de l'entreprise soit un handicap, les autres sortaient des grandes écoles de la République et ils ont été balayés. Alors...
Et ce n'est pas parce qu'il paie aussi pour les autres qu'il n'a pas de responsabilités dans la haine et la défiance dont il est objet. Les GJ, c'est lui ! Le mouvement social du moment, c'est lui ! Mais globalement, le personnel politique de premier plan n'est plus trop dans le cœur des gens dont beaucoup n'ont plus confiance et n'en attendent plus/pas grand chose.
Pour ma part, je ne suis pas pro-Macron, mais je ne suis pas non plus un anti forcené. Je suis observateur, on va dire (ce qui, te connaissant un peu, devrait te plaire au-delà du raisonnable).
Inutile de citer le message auquel vous répondez s'il est au-dessus du votre, vous encombrez le forum pour des prunes.