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par Jiimmy » 11 août 2020 10:05
A l'instar de tous les peuples, les Libanais me semblent nager au sein d'une profonde illusion qui risque de les maintenir en état constant d'insatisfaction.
Jusqu'à présent je n'ai jamais eu vent de l'existence d'un peuple vertueux qui ait pu être dirigé par des gens mauvais. Inversement, je n'ai jamais eu vent de l'existence d'un peuple mauvais qui ait pu être dirigé par des gens vertueux. Je pense que les dirigeants sont nécessairement à l'image d'un peuple dont ils en sont l'émanation (au niveau des compétences, des qualités et des défauts, pas de l'ethnicité, de la couleur, de la religion, de la condition sociale ou autres, ce qui importe peu en quelques sortes).
Si les dirigeants Libanais qui sont présentement critiqués s'étaient trouvés à la place du peuple, alors eux-aussi seraient dans la rue à demander des comptes. Inversement, si les gens dans la rue avaient accès aux privilèges qui sont ceux de leur classe politique, alors une majorité (c'est une intuition) d'entre-eux procéderaient exactement de la même façon.
Chacun a son niveau cherche a profiter des avantages de son métier et/ou de sa condition sociale. Prenons un exemple, les mécaniciens. Combien profitent de leur fonction pour faire des cartes grises, passer des contrôles techniques, utiliser des systèmes de recharge de climatisation etc.... en-dehors des procédures courantes ? Un grand nombre assurément. Chacun cherchant, à sa façon, à contourner le système pour profiter de certains avantages dès lors que les risques ne sont pas trop importants.
Mais cela est déjà une forme de corruption. Les politiciens ne font pas moins. Un ami travaillant "pour le logement social" en collaboration avec certaines autorités politiques locales m'expliquait les pratiques qui ont cours, les échanges de bons procédés, les rémunérations/cadeaux officieu(ses/x) en échange d'avantages pour les structures sociales etc....
Et pourtant ces hommes furent des citoyens lambda avant d'accéder à leurs fonctions. C'est dire si cette corruption épargne peu. Difficile donc de reprocher à des hommes politiques d'être à notre image lors même que c'est ce que l'on réclame incessamment. Que le peuple commence donc par changer ce qu'il y a en lui-même et le changement apparaitra également au niveau de sa classe politique mais sortir dans la rue pour réclamer des anges en tant que dirigeants, lors même que soi-même l'on se retrouve très loin de ce "statut", cela est fortement problématique et n'arrivera jamais car les gens qui seront appelés à prendre les fonctions seront toujours à l'image d'un peuple dont ils sont issus.
Vergissmeinnicht