Après avoir essayé la droite classique l'essayiste essaie le RN...la prochaine fois elle essaiera Reconquête. Bon en même temps elle est essayiste donc...
Européennes : le RN a enfin trouvé son « intello »
EDITORIAL. En recrutant Malika Sorel, intellectuelle formée dans les rangs de la droite classique, le parti de Marine Le Pen réalise une bonne « prise », au détriment de LR.
D’origine algérienne, de nationalité française, Malika Sorel est une intellectuelle de qualité. En 2009, Nicolas Sarkozy, président de la République, l’avait nommée membre du haut conseil à l’intégration. Même si la voix de Malika Sorel portait plutôt « à droite », elle s’était avant tout fait remarquer par ses travaux, souvent pertinents, consacrés en particulier à l’éducation, à l’immigration et à la politique familiale. Après Sarkozy, elle s’était d’abord rapprochée de Dominique de Villepin - la façon enflammée dont celui-ci racontait la France lui plaisait bien - avant de soutenir, non sans ardeur et passion, François Fillon en 2017.
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Un vocabulaire à la Zemmour
Pour s’expliquer et se justifier (dans Le Figaro), Malika Sorel ne manque pas d’utiliser les formules fortes et ronflantes. Puisqu’il y a quelques années déjà, elle comptait parmi les premiers à avoir constaté « la décomposition française », il est d’une implacable logique qu’elle « participe à la reconstruction française ». « Décomposition », « reconstruction » : un vocabulaire à la Zemmour qui aurait pu l’inciter à rejoindre les rangs du polémiste raciste.
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Une conception ultra-identitaire de la société française
Car il ne faut pas s’y tromper : le RN n’a pas rallié à sa cause une intellectuelle de droite « classique », certainement pas. Malika Sorel défend désormais une conception ultra-identitaire de la France et de sa société.
En cela, elle est sans doute plus proche d’Éric Zemmour et de Jordan Bardella que de… Marine Le Pen, plus préoccupée qu’eux par les questions sociales et moins obsédée qu’eux par les musulmans et l’islam. La nouvelle venue va donc plonger bientôt dans les divergences idéologiques, jusque-là feutrées, qui partagent son nouveau parti, contradictions aujourd’hui étouffées en raison de la prochaine victoire électorale annoncée…
Une « prise » qui affaiblit encore LR
Le ralliement de Malika Sorel au Rassemblement national ne pèse d’aucun poids électoral. Pourtant il porte un nouveau coup, une pichenette peut-être, à LR, à ces Républicains décidément maudits. Emmanuel Macron les plume ; Marine Le Pen commence à son tour à les plumer, la « prise » Malika Sorel étant tout de même significative. Elle renforce les doutes qui taraudent et, petit à petit, détruisent LR. Que se passera-t-il le 10 juin au matin si la liste conduite par François-Xavier Bellamy, sous les 5 % ce qui est envisageable, n’obtient pas de députés européens ? La cheffe du RN se marre d’avance ; et Malika Sorel, elle, aura participé à cette Bérézina quasi annoncée…
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