Bon, il est tard, j'ai eu une journée chargée: cuisiné, installé ma corde à linge sur un poteau préalablement
calé dans un trou profond creusé de mes mains et, on the top, aidé le propriétaire de l'appartement, un hindou
de Madras, à changer les calorifères. Tout ça pour dire que ce brouillon que vous lisez, je l'éditerai lors de sa
publication sur mon blog le moment voulu.
Denis semble avoir de la matière grise à revendre, ce qui lui permet de douter comme une mouche face
à une vitre: raisonnant dans le doute, il vous fait savoir que votre cheminement spirituel est un tas de
merde et ne mérite aucune mention. Quand il désigne l'objet de ma croyance de "divin machin", je voudrais
lui mettre un maïs au Roundup dans sa grande gueule au frais de Monsanto. Son niveau de savoir au
sujet de l'Inde ressemble en tous points à l'indigence à laquelle on se heurtait il y a dix ans encore en
tentant d'aborder l'islam avec quelqu'un; t'abandonnais au bout de dix minutes parce que le type en face,
à part le mot Coran, ne connaissait rien à rien sauf les clichés éculés. Les gens au Québec, par exemple,
ne savait même pas où se trouvait le pays où je suis né, l'Algérie... (Qu'on ne vienne pas me dire que j'exagère,
en ce temps-là, les gérants des grandes chaines d'alimentation ne savaient même pas ce que c'était
des poids-chiches!) Je sais que je ne suis pas toujours facile à lire et à comprendre, mais il y en a à qui
il faudrait leur mettre un bonnet d'âne sur la tête. Comprenez-moi bien, je n'ai rien contre l'ignorance du
moment qu'on ne prétend pas donner des leçons de philosophie alors qu'on est cordonnier; de là
l'expression "Cordonnier pas plus haut que la cheville". Au contraire, les gens que je fréquente sont
plutôt des gens simples que des intellos. C'est avec eux que je me sens le mieux. Quand je voyageais,
je choisissais toujours les lieux les moins sophistiqués pour y vivre. En Inde, par exemple, bien que
je m'y suis rendu de nombreuses fois, je connais à peine les grandes villes comme Calcuta, Bombay ou Delhi
car je préfère de loin la campagne et les villages.
Ma femme avec des jeunes filles dans un temple du sud
Du fait de mon éducation, je ne frappe jamais le premier. Petit, pour que quelqu'un m'énerve au point que je me fâche
méchament, il fallait qu'il me frappe le premier, et là je lui réglais son compte. Je marchais à peine sur mes jambes
que mon père m'avait inscrit à des cours de judo. La relativité étant un phénomène très prisée chez une tranche
importante des humains, surtout en philosophie et en morale, on prétend généralement que je suis un rustre, un
insulteur, un dépravé (quand je dis par exemple que j'ai pris de la drogue!). C'est ne pas comprendre que l'argumentation
est une science et que, comparée aux procédés dialectiques que je lis sur les forums, venant de ces gens qui me
défient sans beaucoup réfléchir, mais se comportent comme des papillons de nuit se jetant contre la lumière qui
les brûlera, je suis un pro. En tout cas, j'ai largement fait mes devoirs en ce qui concerne cette discipline, l'argumentation.
Quand je dis que je suis un pro, ou que je suis fort ou connaissant -ce que je fais souvent pour secouer mes
interlocuteurs qui se prennent pour des Obelix- il faut relativiser: en fait, je suis un minable; je ne suis ni philosophe,
ni poète, ni écrivain, ni professeur, ni sociologue, ni même cordonnier, car je n'ai jamais travaillé ces matières
pour la simple raison qu'elles ne correspondaient pas à mes aspirations et qu'elles risquaient de limiter mon
indépendance et ma liberté (j'ai cependant été cuisinier). Mais par rapport à ce qui se fait aujourd'hui, par rapport
à la curiosité de mes contemporains pour les sciences humaines, pour la connaissance en général, par rapport
aux raisonnement des intellectuels de tous poils, je suis une lumière.
L'allégorie de la caverne de Platon