Les valeurs de la droite…plutôt les valeurs de droite, car la droite n’est pas monolithique
Elles sont prétendues comme se confondant avec celles de la république : liberté, égalité, fraternité.
Il me paraît incontestable qu’elles les contredisent.
L’important est de « réussir », mais …individuellement.
Qu’est ce que la « réussite » ?
Essentiellement AVOIR beaucoup, de préférence plus que son voisin.
Beaucoup de quoi ? Tout d’abord d’argent (essentiel à la vie sociale, condition même de celle-ci, en particulier il déciderait SEUL de ce qui est "possible"...comme Dieu ) et DONC de SIGNES de cette réussite (famille, maison(s), grosses voitures, vêtements, bijoux,luxe).
L’important étant de MONTRER que l’on est ainsi supérieur à son voisin.
C’est le modèle du « bourgeois » et de ceux qui veulent leur ressembler…même si ils n’appartiennent pas et n’appartiendront jamais à cette classe sociale (les fascistes de base, par exemple).
Donc pour résumer : accumulation, ostentation et domination.
Nous sommes déjà assez loin des valeurs « républicaines ».
La société est bien moins une nécessité vitale (à droite on se désengage facilement du contrat social de Rousseau ou du programme du CNR de 1945) que la scène théâtrale de cette compétition spectaculaire des individus
Il y a des inégalités « naturelles » (cf l’article 1 de la DDHC) MAIS la société permettrait à « tous » de « réussir ».
Un marxiste (comme moi) dira que pour accumuler beaucoup d’argent, il faut bien exploiter les prolétaires (ceux qui ne « réussissent » pas) , que « l’échec » de nombreux autres est la condition indispensable de la « réussite »d’un nombre nécessairement petit.
Que sans prolétaires, pas de patrons et inversement.
Que la société est organisée pour cela.
Pour quelqu’un « de droite », celui qui ne « réussit » pas est soit un raté, soit un fainéant, soit les deux.
Bref…quelqu’un de gauche.
Et pour celui, qui sans héritage, travaille « dur » (par travail, on entend aussi faire travailler les autres) et qui "se lève tôt", MAIS ne « réussit » pas malgré tout et surtout malgré les promesses du système et de la Droite politique, il faut des responsables.
Pas ceux qui ont « réussi » : non, ce sont des modèles, voire des idoles.
Les coupables, ceux qui empêchent, sont les syndicats, ceux qui veulent partager, les « autres », les « sans dents » (elles ne risquent pas de rayer le parquet), les « assistés », ceux qui sont payés alors qu’ils ne travaillent pas: les chômeurs et assimilés (immigrés, fonctionnaires).
La « seule » façon de retrouver l’estime de soi ( ne pas être un raté, un fainéant, au bas de l’échelle) est donc de les ECRASER.
Voilà le mécanisme qui produit, quand la crise du capitalisme s’intensifie, les fascistes , qui veulent à tout prix sauver le système qui POURRAIT leur permettre de réussir (en tant que groupe, cette fois-ci,
uni contre les boucs-émissaires »).
LA liberté ?
Faut voir…
Si on parle DES libertés, les gens DE droite, en sacrifient volontiers, notamment celles des autres.
La liberté d’expression est d’abord celle des autres qui pensent comme eux, par exemple.
La liberté de résister à l’oppression aussi (syndicats, peuples colonisés, etc) peut avantageusement être supprimée..
La liberté est donc ce qui permet SA réussite, la réussite individuelle : le reste n’est que bibelot décoratif.
L’égalité…ben non.
Les gens DE droite pensent et agissent comme si les inégalités étaient « naturelles », innées ou acquises par les plus forts. La domination des riches permettrait même aux pauvres d’exister.
Position typique du narcissisme pourtant attribuée à la position révolutionnaire, qui par idéologie, imposerait et gouvernerait contre la « nature humaine ».
La fraternité ? Une fois qu’on a réussi, on donne (ou pas) un peu de surplus : la charité, quoi.
Sinon, quand elle est instituée, elle devient vite de l'assistanat.
Autant vous dire tout de suite que la « réussite » (même par le partage collectif des biens, c'est-à-dire des SIGNES de réussite) n’est pas l’objectif des marxistes.
Le socialisme, ce n'est pas le luxe et la vanité "démocratisés".
Ce n'est pas prendre sa Rolex, son caviar ou son yacht à un riche "méritant" pour les donner aux "damnés de la Terre".
Ce n'est pas notre "culture" que de vouloir ressembler aux "riches"...et leur prendre leurs babioles phalliques.
Et que c’est bien pour cela, quoiqu’ils en disent, que les droitos les haïssent et les prétendent « morts » ou « finis ».
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"