roland a écrit : lotus95 a écrit :
Le tout est de savoir ce que l'auteur a cherché à démontrer dans son graphe : en prenant la tva, ça ne peut être que sous l'angle d'un consommateur ...
Le graphe démontre que la France est un pays collectiviste dont moins de la moitié de ce qu'ils gagnent est laissé aux citoyens et ceci pratiquement dès le SMIC.
Ceci expliquant, voir justifiant dans une certaine mesure, la fraude fiscale et sociale.
Dans une certaine mesure, peut être, mais il ne faut pas perdre de vue que la fraude sociale rapporte plus à une entreprise qu’à un salarié à moyen/long terme … parce qu’un salarié qui ne cotise pas, c’est un individu qui n’a pas de droits chômage et retraite
Pour le reste, le graphe me parait farfelu parce qu’il y a addition de taux dont les bases sont différentes : (cotisations/salaires) et (tva/consommation) … certes pondérés, mais néanmoins incohérents
Est-ce juste par exemple de dire qu’un smicard supporte 15% de son salaire en tva ? soit environ 228€ ? à un taux de 20%, cela voudrait dire que ses dépenses soumises à tva sont de 1 140€ !
en sachant que le loyer n’est pas assujetti à la tva la plupart du temps …
mais ce n’est pas le plus important ...
le fait est que l’on a une vision faussée, diffusée depuis toujours, de l’entreprise écrasée sous le poids des charges … c’est vrai et faux en même temps, mais plutôt faux dans une majorité de cas de figures
- d’abord, parce que les charges faisant partie intégrante de la rémunération d’un salarié, si elles sont trop élevées, la variable d’ajustement pour un employeur sera le salaire brut dans le cas de métiers qui ne sont pas en tension
- ensuite, parce que les charges sont répercutées sur le prix de revient et supportées par le client final ; elles peuvent pénaliser les entreprises qui exportent ou sont soumises à concurrence étrangère, mais pas dans les autres cas de figure
Il se trouve que la France est avant tout une économie de services, que les secteurs qui exportent le plus (luxe, aéronautique ..) ne souffrent pas vraiment de concurrence
Cette vision faussée a été à l’origine des multiples mesures d’allègements de charges mises en œuvre depuis des dizaines d’années visant à encourager la création d’emplois et améliorer la compétitivité, jusqu’au CICE qui a couté plus de 100 milliards sans apport pour l’économie.
Et c’est là que le bât blesse : ces mesures ont fait baisser le coût du travail, ont engendré des pertes de recettes pour les caisses d’assurance maladie et autres, avec des répercussions (économies) sur la protection sociale des français ….
mais où est la contrepartie ? quels prix ont baissé ?
On arrive à une situation ubuesque, hors cas particuliers, où ce n’est non seulement pas celui qui supporte réellement les charges qui bénéficie des allègements, directement ou indirectement, et pire encore, doit perdre une 2ème fois à travers la dégradation de sa protection sociale.
Le graphe est donc surtout erroné parce qu'il n'y a pas de lien entre niveau de charges et prix, en tout cas dans la pratique.
et quoi qu'il en soit, il ne permet pas d'établir un lien aussi clair que ça entre pression sur le coût du travail et fraude sociale
La fraude sociale existerait même sans ça, parce que quand on peut ne rien payer, même avec un niveau de prélèvements allégé, on ne s'en prive pas ...