Crapulax a écrit : ↑07 septembre 2020 05:11
..................................................Le garde des Sceaux hérisse la police.................................................
Les syndicats policiers souhaiteraient une politique pénale plus ferme pour juguler la violence.
La police s’attend à de sérieux tiraillements entre Beauvau et la Place Vendôme.
La bataille des mots à laquelle viennent de se livrer les ministres de l’Intérieur et de la Justice continue de secouer le monde de la police. Le terme «ensauvagement» brandi par le premier, pour évoquer l’état de notre société, et récusé par le deuxième, confirme, selon les représentants des forces de l’ordre, qu’il ne faut pas s’attendre à une convergence des points de vue entre les deux hommes.
Au contraire: La querelle sémantique indique qu’il va plutôt y avoir de sérieux tiraillements entre Beauvau et la place Vendôme.
«Et on le savait, affirme Patrice Ribeiro, le secrétaire général de Synergie-officiers. Quand on a rencontré la première fois Darmanin, on lui a prédit une conflagration entre lui et son collègue de la Justice, tant les points de vue entre eux sont différents. Mais la dissension est apparue plus vite que prévu». Cette joute verbale a pour conséquence de voir aujourd’hui Éric Dupond-Moretti - désormais vivement critiqué par les policiers - être systématiquement opposé à Gérald Darmanin, qui, lui, engrange les louanges.
«Darmanin, l’élu de terrain, est dans la reconnaissance du réel et Dupond-Moretti, l’avocat multimillionnaire, est dans le déni, l’aveuglement idéologique et loin de la réalité des gens», dénonce ainsi Patrice Ribeiro.
«Le premier est pragmatique et l’autre est dans sa bulle», renchérit Frédéric Lagache, le numéro deux du syndicat Alliance. Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP police FO, enfonce le clou: «Pour Dupond-Moretti, l’insécurité est une pure vue de l’esprit. Contrairement à Darmanin, il refuse de reconnaître qu’il n’y a jamais eu autant d’insécurité dans notre pays.»
Pourtant, de l’avis de tous, les violences ne cessent bel et bien d’exploser. «Sur la côte basque cet été, on n’avait jamais constaté autant de faits de rébellion», poursuit Yves Lefebvre. «Des petites communes ont connu des faits de délinquance inattendus et ont vécu soudainement ce que vivent les grandes villes. On assiste aujourd’hui à une radicalisation des rapports sociaux», décrit encore le responsable de Synergie-officiers.
Et tous de mettre en garde contre l’utilisation des chiffres qui feraient apparaître une stabilité de la délinquance: «Combien de policiers aujourd’hui ne déposent même plus plainte pour outrage, parce qu’ils vivent ces agressions tous les jours?», interroge le président du Syndicat indépendant des commissaires de police, Olivier Boisteaux.
Le règne de l’impunité:
Pour les syndicats, cet «ensauvagement» de la société qui existe réellement est en partie dû, au règne de l’impunité dans notre pays. «Il faut être multirécidiviste pour être sanctionné aujourd’hui et aller en prison», s’alarme le responsable d’Alliance en démontant les propos du garde des Sceaux.
«Ce dernier signale aujourd’hui que plus de 90 % des peines sont appliquées. Mais il intègre les aménagements de peine, les alternatives à la prison!» «Il faut appliquer les sanctions qui sont prévues sans aménagement», insiste, de son côté, Yves Lefebvre. «Pour restaurer l’autorité de l’État, les sanctions doivent être d’une plus grande visibilité», ajoute encore Olivier Boisteaux qui demande une politique pénale plus ferme pour juguler cette violence.
Mais pour les syndicats, Éric Dupond-Moretti n’en prend pas aujourd’hui le chemin.
Source:Le Figaro.
https://www.lefigaro.fr/actualite-franc ... e-20200906
Ouais le Figaro...
En gros la police demande plus de moyens, en gros plusieurs milliards d'euros supplémentaires, et une justice à ses ordres ou pas loin...
Et ils se plaignent qu'il n'y ait jamais eu autant d'outrages. Ouais.
Faut dire que y'a jamais eu autant de violences policières que depuis le début de la crise des GJ, alors qui est l’œuf et qui est la poule bien malin qui pourrait le dire.
https://www.lci.fr/police/livre-flic-de ... 63720.html
Passage le plus explosif de son livre, Valentin Gendrot assure avoir assisté à une "bavure" commise par un collègue et que lui-même a couverte avec d'autres policiers. Lors d'un contrôle qui dégénère, un policier met plusieurs "baffes" et "claques" à un adolescent, puis des "coups de poings", selon le récit du journaliste. Le jeune homme, dont la gravité des blessures n'est pas détaillée, est embarqué au commissariat pour une vérification d'identité. Le policier porte alors plainte pour outrage et menaces, l'adolescent pour violences.
Un PV "mensonger" est rédigé pour "charger le gamin et absoudre" le policier...
Ça aussi c'est malheureusement fréquent.
Et le syndicat Alliance a la spécialité de ne jamais le reconnaître.
C'est vrai quoi les policiers ne sont que des humains souvent à bout de nerfs alors que les délinquants eux ne sont pas vraiment humain à les écouter.
Moi sur mon expérience personnelle je peux vous dire que la police fait globalement ce qu'elle veut.
Elle décide de ce qui est grave et de ce qu'il ne l'est pas parfois sans grande logique, parfois en mentant et en truquant des PV, parfois en ne respectant pas les règles qui lui sont en principe imposées.
Et il est extrêmement difficile de faire entendre sa voix contre la police voire impossible si vous n'avez pas de preuves de ce que vous avez vécu.
Mais après bien sûr ça reste la police, seul rempart contre la criminalité, comment ne pas la soutenir?
C'est bien là tout le problème : sans la police ce serait pas beau à voir... Il ne faut donc pas la déstabiliser tout en restant conscient que l'uniforme donne pas mal de pouvoir et qu'il y a des abus.