GECKO a écrit :
ce n'est pas aussi simple que ton jugement lapidaire..
si on peut admettre que la bulle personnelle y est pour quelque chose,
une certitude : la bulle professionnelle peut tout faire basculer..
j'ai malheureusement assez de cas concrets pour en parler..
Je t'accorde que le contexte professionnel peut "faire basculer" l'homme (en l'occurence par dessus la rembarde d'un viaduc).
Mais dire que son emploi (son employeur ?) est seul responsable de son suicide est un mensonge. Combien de types sont brimés, voire humiliés dans leur travail quotidien ? Et pourtant ils ne se suicident pas, ils font face, parce qu'ils ont une famille à nourrir. D'ailleurs, le sauteur sans élastique d'hier avait une femme et deux enfants, dont il n'avait manifestement rien à faire puisqu'il les a abandonnés.
Je suis d'accord avec ceux qui utilisent le terme de "mode" pour ces 24 suicides (ou tentatives).
Ils ont plein de problèmes, ils veulent les résoudre de la manière la plus lâche (fuir en laissant les autres assumer ce geste), et puisque quelques uns avant eux ont dit que c'était la faute de la vilaine entreprise, et que les médias le répètent et donnent du crédit à cette thèse, et ben je vais en rajouter une louche : je n'aime pas mon entreprise, alors je vais dire que c'est seulement à cause d'elle que je suis mort, et personne ne pourra me faire dire le contraire, puisque je serai mort.
Au moins, celui-là a eu la délicatesse de ne pas infliger ce spectacle à ses collègues de bureau...
Et pour conclure, le décompte des 24 suicides n'a pas commencé au début de l'année, mais en février 200
8, ce qui relativise d'autant plus l'importance du nombre...
« Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique. »
Raymond Aron