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Vous êtes heureux,avec un milliard de plus a payer...pour rien?Les antiviraux, le Tamiflu et le Relenza, peuvent désormais être prescrits à tout patient suspect de grippe A(H1N1), alors qu'ils étaient auparavant réservés aux cas graves et à risque. De plus, la prescription de Tamiflu, après une exposition chez les patients à risque, sera administrée à des doses et une durée suffisantes pour éviter le risque de développement de résistances. Ces recommandations, récemment annoncées par le directeur général de la santé (DGS), ne font pas l'unanimité au sein du corps médical, loin de là.
L'association Formindep (Pour une formation médicale indépendante), qui regroupe des médecins généralistes, a d'ailleurs adressé mardi un courrier recommandé à Didier Houssin (DGS) "pour lui demander d'apporter les preuves scientifiques qui vont à l'encontre des connaissances actuelles sur le Tamiflu* et qui l'autorisent à faire cette demande" aux médecins généralistes de prescrire largement l'antiviral dans les syndromes grippaux. Elle souhaite aussi qu'il communique, conformément à la loi, les noms et les liens d'intérêt des experts sur lesquels il s'appuie.
Dans un communiqué diffusé lundi, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) a demandé au DGS "d'indiquer les arguments scientifiques et les niveaux de preuve sur lesquels s'appuie ce changement soudain de recommandation", qui est "pour le moins contradictoire avec l'ensemble des données scientifiques publiées". Selon lui, "il n'y a pas de donnée plaidant en faveur d'une efficacité supplémentaire des inhibiteurs de la neuraminidase (Tamiflu et Relenza, ndlr) sur le nouveau virus A(H1N1). Par ailleurs, l'impact d'une diffusion massive de ces médicaments sur la souche virale pandémique est inconnu". Il justifie sa position compte tenu du risque très faible de complication pour les personnes en bonne santé, de l'absence de preuve de bénéfice de ces traitements dans cette situation et du risque tangible de mauvaise tolérance notamment digestive.
Quelques jours plus tôt, une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal a en effet remis en cause l'intérêt du Tamiflu pour prévenir les complications respiratoires de la grippe. Et vendredi dernier, l'Organisation mondiale de la santé a cautionné les résultats de ce travail, selon lesquels il n'y a pas de preuve claire que le Tamiflu prévienne les complications de la grippe comme la pneumonie chez des personnes qui étaient en bonne santé avant de contracter l'infection. Une chose est sûre : cette grippe donne bien de la fièvre à ceux chargés de la combattre.