Concernant ma première assertion, à savoir "
"si l'inceste était légal, le viol des enfants serait légal".
Vous avez parlé de mariage entre les pères et leurs filles.
Le mariage implique des rapports sexuels. Il s'agit donc d'autoriser ces relations entre pères et filles. C'est la forme la plus répandue de l'inceste (elle peut concerner aussi des fils). Ces relations sont TOUJOURS imposées à l'enfant , même si, chez elle en l'occurence le désir d'une relation oedipienne peut exister sous la forme d'un FANTASME. Le rôle du père n'est pas d'y répondre concrètement mais d'y opposer sa relation avec la mère ou avec une femme ADULTE. Et c'est aussi ce qu'attend en réalité l'enfant.
Il n'y a donc pas de consentement de l'enfant, en aucun cas.
Le père privilégie son désir et impose des relations sexuelles à sa (voire ses) fille(s).
Lui, il est censé être ADULTE. De sa condition d'Adulte il ne se sert que de sa force et de son autorité voire de l'affection de son enfant en la retournant contre elle.
Il n'y a pas, il n'y a jamais de consentement de l'enfant.
Il s'agit bien d'un viol.
Le mariage est une union consentie entre deux partenaires.
Envisager la possibilité que l'autorisation du mariage entre père et fille puisse conduire à des mariages entre pères et filles suppose donc que les filles pourraient y consentir.
C'est faux.
L'inceste est un viol d'enfant.
Donc "si l'inceste était légal, le viol des enfants serait légal".
Sommes nous d'accord?
Concernant ma seconde assertion à savoir "les mariages arrangés sont immoraux".
Elle découle de la première.
Le viol est un crime.
En effet, qu'est ce qu'un mariage arrangé?
C'est un mariage où les parents (le père est dominant) choisissent l'époux de leur fille et le lui imposent, avec les relations sexuelles qui vont avec.
La jeune fille se voit imposer des relations sexuelles avec un autre homme.
C'est donc un viol.
Vous semblez totalement ignorer la question du consentement de la jeune fille.
Ceux qui défendent les mariages arrangés appellent consentement au mariage
une soumission obtenue dans les mêmes conditions que dans l'inceste.
C'est pourquoi je les condamne, non pas au nom d'une morale puritaine, mais au nom de la liberté des femmes (comme pour l'avortement), qui ne sont pas des objets à vendre ou à acheter dans le cadre d'un commerce plus ou moins financier entre familles et qui ressemble fort au
proxénétisme.
Je hais ceux qui le pratiquent.
Je n'aimerais pas être le fils d'une femme victime d'un trafic d'être humain.
L'idée que ma mère a choisi mon père (et inversement), l'idée que je suis le produit de leur désir commun me construisent comme personne.
Voilà ma morale.
Quelle est la vôtre?
Vous écrivez:
Jiimmy a écrit : ↑25 juin 2022 12:33
Concernant votre seconde : Voilà, vous confirmez donc que la morale intervient dans l'appréciation que l'on est en mesure de se faire concernant le bien fondé de certaines libertés. En l'occurrence, vous jugez immorales des pratiques qui sont consenties et ne présentent pas le moindre spectacle à vos yeux parce que vous n'êtes justement pas un robot et que vous faites intervenir ce "sentiment" subjectif que l'on appelle "morale" et qui nous différencie, entre autres, des animaux.
De la même façon que vous voudriez que personne ne vous renie le droit à détenir votre propre morale, acceptez que d'autres puissent également disposer de ce droit, y compris s'il les mène dans des voies diamétralement opposées aux vôtres. Cela s'identifie certainement à ce que l'on a coutume de nommer sous le terme "tolérance", même si je vous avoue qu'il ne signifie pas grand chose. Cependant, si vous n'êtes pas en mesure d'accepter une telle altérité, il sera difficile d'invoquer les "droits humains" pour tenter de légitimer vos positions qui les renient en partie (puisque un des droits fondamentaux est d'avoir la liberté de conscience).
C'est très vague et ne répond à aucune question concrète.
Vous parlez de la morale "en général" hors situation.
Bien sûr que la morale conduit à interdire.
Bien sûr, il y a la morale des autres.
Mais la vie ensemble suppose le respect par tous de règles communes, et ce, quelle que soit sa propre morale.
Ca s'appelle la laïcité.
La loi, laïque, interdit le trafic d'êtres humains, l'esclavage, le racisme, les discriminations (raciales, sexuelles, fondées sur les relations sexuelles), les incitations à la violence et à la haine contre telle ou telle communauté. C'est une excellente chose...quand la loi est appliquée, ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là.
Je ne suis pas une femme et je ne crois pas être homosexuel.
Mon respect de la loi contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle ne signifie pas que ma morale me pousse à vouloir absolument que les hommes et les femmes se marient entre eux, entre elles.
Elle consiste à considérer qu'ils en ont le DROIT, puisque c'est ce qu'ils veulent POUR EUX.
Elle consiste à considérer qu'ils sont des personnes distinctes de moi et qu'ils n'ont pas à pâtir des croyances superstitieuses d'autrui.
Je ne TOLERE rien en ce domaine, si ce n'est l'expression d'une opinion menaçant la liberté des victimes de la morale d'autrui.
La manif pour tous a le droit de manifester.
Ses idées peuvent être débattues ET combattues avec des idées.
Par le rappel à la loi.
Mais qu'elle ne s'avise pas de supprimer des droits ou des libertés chèrement acquises, d'aller plus loin.
Pareil pour les Musulmans qui pratiquent non pas leur culte mais les discriminations dont je viens de parler ou se livrent au trafic de leurs filles. Aux yeux de la loi, ils ne peuvent en disposer comme ils l'entendent. Si la loi, qui garantit le droit et la liberté des individus est violée, la justice doit passer.
Vous avez le droit de
dire que les femmes sont des choses... que vous "respectez", mais pas d'agir en conséquence.
Parce qu'il ne s'agit plus de morale, de croyances ou de valeurs mais de personnes.
Une personne n'est pas une chose.
Ca correspond à MA morale, mais c'est aussi la LOI.
Cette loi est le produit de luttes diverses , de mouvements sociaux et je n'accepterais pas qu'elle soit menacée par des privilèges et des exceptions "tolérées".
Parce que sinon peut-on tolérer le racisme, l'esclavagisme, et
toutes les violences qui les accompagnent?
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"