Le tribunal administratif, saisi en référé, a ordonné neuf mesures pour améliorer les conditions de détention des détenus.
Source:Le Parisien.
Améliorer la luminosité des cellules, changer les fenêtres, réparer les lits, mieux répartir la nourriture et distribuer des produits d’hygiène :
La justice a ordonné à l’État d’améliorer en urgence les conditions de détention à la prison de Gradignan, près de Bordeaux (Gironde). Ce centre pénitentiaire, datant des années 1960, est l’un des plus vétustes et surpeuplés de France.
Fin mai, la prison de Gradignan était la plus densément peuplée de France avec un taux d’occupation de 240 % et 150 matelas au sol. 794 personnes y étaient détenues au 6 octobre, pour un taux d’occupation de 212 %. Dans une ordonnance rendue mardi, dévoilée jeudi par l’Ordre des avocats du barreau de Bordeaux, le juge des référés du tribunal administratif enjoint au ministre de la Justice de prendre une série de neuf mesures d’urgence.
Des murs « lépreux »:
Dans leur recours, examiné la semaine dernière, l’Observatoire international des Prisons, l’Ordre des avocats de Bordeaux, l’Association pour la défense des détenus A3D et le Syndicat des avocats de France en listaient 61, pour enrayer l’« état de délabrement avancé » de l’établissement, comme le relevait le Comité pour la prévention de la torture il y a deux ans.
Un rapport accablant rendu en juillet par la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) appuyait leurs dires.Dominique Simonnot avait estimé que « l’hébergement d’êtres humains devrait être proscrit » dans l’établissement girondin, en décrivant des murs « lépreux », des lits vétustes, une grande saleté et un espace de vie réduit à trois mètres carrés pour les détenus.
Outre les fenêtres et les lits, le juge des référés a également ordonné « de mettre fin à l’utilisation d’un même véhicule pour le transport du linge souillé et celui des denrées alimentaires fraîches, et de s’assurer que la chaîne du froid est strictement respectée », ainsi que de « proscrire toute fouille intégrale dans les locaux inappropriés tels que les douches ou le parloir des avocats ».
Une décision saluée:
Dans le domaine de la santé, la justice administrative enjoint à l’État de « mettre fin à son interférence dans la mise en œuvre des prescriptions et décisions médicales concernant les détenus », et s’agissant des extractions médicales, « de mettre fin à tout retard ou annulation non justifiée par des motifs de sécurité ». Elle ordonne aussi de « procéder au renforcement des moyens matériels et humains de l’équipe médicale ».
La décision a été saluée par les requérants, qui « engageront désormais les démarches et procédures nécessaires pour veiller à l’exécution diligente des injonctions formulées par le juge des référés », a indiqué le barreau bordelais dans un communiqué.
Un détenu de l’établissement a récemment été remis en liberté, dans l’attente de son procès, après que son avocat en eut fait la demande auprès du juge des libertés et de la détention dans le cadre de la loi du 8 avril 2021 « tendant à garantir le droit au respect de la dignité en détention ».
https://www.leparisien.fr/faits-divers/ ... 4F245Y.php