Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Actualité hebdo, politique, économie, informations...
vivarais
Rang Tisiphonesque
Rang Tisiphonesque
Messages : 45873
Enregistré le : 04 avril 2018 16:39

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par vivarais »

Patchouli38 a écrit : 08 décembre 2022 08:02 Si le livre ne plaît pas à certains, pourquoi le lise t-il ? Je ne l'ai pas lu donc je ne la jugerai pas. Maintenant, sous prétexte que tu es d'extrême-gauche, faut pas écrire de bouquin ? Ce mêmes qui fustigent l'écrivaine sont les mêmes qui "défendent" la liberté d'expression, la démocratie.
comme zemmour et d'autres elle a trouvé le créneau et la tendance du moment qui fait vendre des livres
le caliméroisme marche dans les 2 sens
il y a 60 ans c'était la lutte des classes "le petit livre de MAO c'etait vendu comme des petits pains
dans les années 1930 c'était mein kamph
d'autres dans les années 1970 c'etait en surfant sur la liberté sexuelle
dans les années 1980 c''était sur l'homosexualité si bien que mëme ce qui ne l'étaient pas prétendaient l'être :hehe:
à chaque époque sa tendance
prenez chaque prix nobel et vous aurez la tendance du moment
c'est comme la mode
en pleine guerre froide voici à qui avait été décerné le prix nobel de littérature
Le Prix Nobel de Littérature 1970 Alexandre Soljenitsyne
http://www.le-site-des-livres.com/le-pr ... nos-jours/
et ce genre de livres ne vont l'acheter que les gens comme vous qui voudront lire ce qui veulent que ce soit écrit :hehe:
tout comme tous les communistes avaient acheté le petit livre de MAO :hehe:
mais quand par la suite on a su que sa révolution culturelle avait fait 100 millions de morts ; plus personne n'en a fait référence
Modifié en dernier par vivarais le 08 décembre 2022 08:33, modifié 1 fois.
Avatar du membre
da capo
Posteur Giganovesque
Posteur Giganovesque
Messages : 4322
Enregistré le : 23 octobre 2018 23:13

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par da capo »

Le Merlu a écrit : 08 décembre 2022 00:14
da capo a écrit : 07 décembre 2022 23:48
Foldingue ? Môsieur Merlu estime qu'on ne devrait pas décerner de prix littéraires à des femmes et son admiration pour les héros combattants lui fait préférer les potiches ?
Soit.
Je me contrefous des engagements politiques d'Annie Ernaux que je ne partage pas, mais pour avoir lu quelques uns de ses bouquins, depuis les premiers comme '' La Place'' au plus récent ''Jeune Fille'' et je pense que c'est un grand nom de la littérature française, tout comme Modiano que je lui préfère et qui a également été récompensé du prix Nobel, en 2014 je crois.

Comme d'habitude, tu déblatères dans le vide et tu ignores tout de ses écrits, comme de ses positions féministes, qui me semblent bien différentes de celles des harpies castratrices et obtuses à la Rousseau, vu qu' à ma connaissance, elle ne s'est jamais fourvoyée dans la brocante du genrisme obsessionnel.

A Ernaux revendique une égalité de condition f/h, mais plutôt dans son aspect social en évoquant la condition terne et désespérante de sa mère et de ses contemporaines de milieu modeste.
D'abord je n'ai pas d'admiration pour les héros combattants, c'est tout le contraire, je plains les malheureux qui ont du se sacrifier à la guerre.

Je n'ai pas lu et ne lirais pas de livre de cette dame.

Je n'aime pas la façon dont on l'a présenté dans" le Monde" : Venger ma race". Je l'ai reçu comme une déclaration de guerre. Je pense qu'elle a donné son accord pour ce titre percutant.

Je ne sais pas ce que vous avez trouvé dans ses livres qui méritaient un prix, c'est possible qu'elle ait une certaine plume, mais j'ai l'impression à vous lire que ce qui vous a plus c'est la situation sociale de sa mère, et de son entourage.

Alors là, pas d'accord, que l'on déclare la guerre à la terre entière parce qu'on est né pauvre, c'est pas une solution.
Quant à moi, je suis né pauvre, je considère que j'ai eu un peu de chance, ça va mieux, ça aurait pu être pire, je n'ai pas de haine envers les riches.

J'ai bien connu des militants d'extrême gauche à Paris, tous des nantis, fils à papas, les parents étaient soit fortunés, soit fonctionnaires et abonnés à l'Huma.
Contrairement à moi, ils n'avaient pas besoin de se casser la tête pour trouver un job, et dans le travail, c'était comment dire ... une jeune femme me l'a fait savoir un jour : "je suis obligé de faire acte de présence dans mon service, pour toucher ma paie à la fin du mois", elle trouvait ça intolérable.

Moi, je bossais dur pour m'en sortir, je rentrais crevé le soir, surtout quand la semaine était de 40 heures.
''Venger ma race'' je n'apprécie pas du tout cette expression, ce côté branché et provoquant qu'on ne trouve pas dans ses écrits, dont la forme est plutôt classique et épurée.

Ce que j'aime chez Ernaux, comme chez certains auteurs que je préfère, c'est sa sincérité débarrassée de tout maniérisme stylistique et d'adjectifs superflus, un ton et une langue qui ''parle à mon oreille'' pour donner une image. C'est aussi le récit de sa vie à travers ses romans, sans concessions ni postures, orgueil ou fausse modestie, ses rencontres intimes décrites sans filtre ni pruderie.

Elle déplore le plafond de verre culturel qui confine les gens modestes qui n'ont pas eu la chance de naître dans une jolie maison avec un piano et des armoires remplies de bouquins, des parents qui dès l'enfance, les amènent en voyage, aux cours de tennis, aux stages de voile etc...Des parents cultivés et curieux qui stimulent leurs talents.

Son enfance, c'était dans un petit appartement parisien décrépi, sans livre, avec la télé allumée en permanence, des parents qui travaillent tout le temps et s'engueulent souvent. Un cadre dont elle avait honte et où elle n'invitait jamais ses camarades.

Enfin, si j'ai pu au moins te donner envie d'ouvrir un de ses bouquins, ce n'est pas peine perdue.
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin
Avatar du membre
Mesoke
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 14407
Enregistré le : 03 juillet 2020 09:59
Localisation : Cap Vert

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Mesoke »

Le Merlu a écrit : 07 décembre 2022 23:41 J'ai également remarqué ceci :

"Très vite aussi, il m’a paru évident – au point de ne pouvoir envisager d’autre point de départ – d’ancrer le récit de ma déchirure sociale dans la situation qui avait été la mienne lorsque j’étais étudiante, celle, révoltante, à laquelle l’Etat français condamnait toujours les femmes, le recours à l’avortement clandestin entre les mains d’une faiseuse d’anges. Et je voulais décrire tout ce qui est arrivé à mon corps de fille, la découverte du plaisir, les règles. Ainsi, dans ce premier livre, publié en 1974, sans que j’en sois alors consciente, se trouvait définie l’aire dans laquelle je placerais mon travail d’écriture, une aire à la fois sociale et féministe. Venger ma race et venger mon sexe ne feraient qu’un désormais."

L'Etat Français qui condamne toujours les femmes ...
Tout ce qui est arrivé à mon corps de fille, les règles et toussa ... moi j'y suis pour rien.
Son travail d'écriture : venger sa race et son sexe. Les mots sont forts.

On parle de vengeance, c'est à dire faire mal, tuer peut être, ce sont des mots qu'on utilise pour expliquer une violence qui va suivre.

Il est évident que je ne lirais jamais les livres de cette dame, elle me paraît un peu dérangée.
Dans ce texte, elle veut venger sa race et son sexe. Sa race n'est donc pas son sexe. Et oui, à son époque avorter était illégal, donc l'état condamnait les femmes d'une certaine manière.

Quand à son corps, les règles et tout ça elle n'a pas parler de s'en venger. Juste de décrire ce qui lui arrivait. Ce qui ne se faisait pas vraiment à l'époque.

Et on peut se venger sans violence, genre juste en dénonçant. Ou, dans le cas qu'elle explique, juste en réussissant dans un domaine qui ne lui était pas réservé de par ses origines modestes.
Patchouli38
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 10015
Enregistré le : 01 avril 2022 08:03

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Patchouli38 »

Mesoke a écrit : 08 décembre 2022 08:42
Le Merlu a écrit : 07 décembre 2022 23:41 J'ai également remarqué ceci :

"Très vite aussi, il m’a paru évident – au point de ne pouvoir envisager d’autre point de départ – d’ancrer le récit de ma déchirure sociale dans la situation qui avait été la mienne lorsque j’étais étudiante, celle, révoltante, à laquelle l’Etat français condamnait toujours les femmes, le recours à l’avortement clandestin entre les mains d’une faiseuse d’anges. Et je voulais décrire tout ce qui est arrivé à mon corps de fille, la découverte du plaisir, les règles. Ainsi, dans ce premier livre, publié en 1974, sans que j’en sois alors consciente, se trouvait définie l’aire dans laquelle je placerais mon travail d’écriture, une aire à la fois sociale et féministe. Venger ma race et venger mon sexe ne feraient qu’un désormais."

L'Etat Français qui condamne toujours les femmes ...
Tout ce qui est arrivé à mon corps de fille, les règles et toussa ... moi j'y suis pour rien.
Son travail d'écriture : venger sa race et son sexe. Les mots sont forts.

On parle de vengeance, c'est à dire faire mal, tuer peut être, ce sont des mots qu'on utilise pour expliquer une violence qui va suivre.

Il est évident que je ne lirais jamais les livres de cette dame, elle me paraît un peu dérangée.
Dans ce texte, elle veut venger sa race et son sexe. Sa race n'est donc pas son sexe. Et oui, à son époque avorter était illégal, donc l'état condamnait les femmes d'une certaine manière.

Quand à son corps, les règles et tout ça elle n'a pas parler de s'en venger. Juste de décrire ce qui lui arrivait. Ce qui ne se faisait pas vraiment à l'époque.

Et on peut se venger sans violence, genre juste en dénonçant. Ou, dans le cas qu'elle explique, juste en réussissant dans un domaine qui ne lui était pas réservé de par ses origines modestes.
Effectivement, il faut placer ses écrits au contexte de l'époque, qui ne fut pas une période facile pour les femmes en général. Le problème de certains lecteurs, est qu'ils replacent ce livre au contexte actuel, d'ou l'incompréhension de ces écrits. Je n'ai pas le livre, mais apparemment, l'autrice utilise des métaphores, des symboles, compris que par les plus érudits.
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
Avatar du membre
Le Merlu
Posteur TOP VIP
Posteur TOP VIP
Messages : 2780
Enregistré le : 25 mars 2017 13:46

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Le Merlu »

da capo a écrit : 08 décembre 2022 08:30
Le Merlu a écrit : 08 décembre 2022 00:14

D'abord je n'ai pas d'admiration pour les héros combattants, c'est tout le contraire, je plains les malheureux qui ont du se sacrifier à la guerre.

Je n'ai pas lu et ne lirais pas de livre de cette dame.

Je n'aime pas la façon dont on l'a présenté dans" le Monde" : Venger ma race". Je l'ai reçu comme une déclaration de guerre. Je pense qu'elle a donné son accord pour ce titre percutant.

Je ne sais pas ce que vous avez trouvé dans ses livres qui méritaient un prix, c'est possible qu'elle ait une certaine plume, mais j'ai l'impression à vous lire que ce qui vous a plus c'est la situation sociale de sa mère, et de son entourage.

Alors là, pas d'accord, que l'on déclare la guerre à la terre entière parce qu'on est né pauvre, c'est pas une solution.
Quant à moi, je suis né pauvre, je considère que j'ai eu un peu de chance, ça va mieux, ça aurait pu être pire, je n'ai pas de haine envers les riches.

J'ai bien connu des militants d'extrême gauche à Paris, tous des nantis, fils à papas, les parents étaient soit fortunés, soit fonctionnaires et abonnés à l'Huma.
Contrairement à moi, ils n'avaient pas besoin de se casser la tête pour trouver un job, et dans le travail, c'était comment dire ... une jeune femme me l'a fait savoir un jour : "je suis obligé de faire acte de présence dans mon service, pour toucher ma paie à la fin du mois", elle trouvait ça intolérable.

Moi, je bossais dur pour m'en sortir, je rentrais crevé le soir, surtout quand la semaine était de 40 heures.
''Venger ma race'' je n'apprécie pas du tout cette expression, ce côté branché et provoquant qu'on ne trouve pas dans ses écrits, dont la forme est plutôt classique et épurée.

Ce que j'aime chez Ernaux, comme chez certains auteurs que je préfère, c'est sa sincérité débarrassée de tout maniérisme stylistique et d'adjectifs superflus, un ton et une langue qui ''parle à mon oreille'' pour donner une image. C'est aussi le récit de sa vie à travers ses romans, sans concessions ni postures, orgueil ou fausse modestie, ses rencontres intimes décrites sans filtre ni pruderie.

Elle déplore le plafond de verre culturel qui confine les gens modestes qui n'ont pas eu la chance de naître dans une jolie maison avec un piano et des armoires remplies de bouquins, des parents qui dès l'enfance, les amènent en voyage, aux cours de tennis, aux stages de voile etc...Des parents cultivés et curieux qui stimulent leurs talents.

Son enfance, c'était dans un petit appartement parisien décrépi, sans livre, avec la télé allumée en permanence, des parents qui travaillent tout le temps et s'engueulent souvent. Un cadre dont elle avait honte et où elle n'invitait jamais ses camarades.

Enfin, si j'ai pu au moins te donner envie d'ouvrir un de ses bouquins, ce n'est pas peine perdue.

OK, d'accord !
C'est surtout l'expression "Venger ma race" qui m'a fait réagir vivement.
UBUROI
Dieu D'Interaldys
Dieu D'Interaldys
Messages : 20258
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par UBUROI »

Extrait du discours de Mme Ernaux devant l'Académie suédoise pour son Prix Nobel .
Cet extrait pour montrer à quel point Le Merlu, fils de marins donc d'anciens paysans, n'a pas suivi le même chemin que cette femme:
Emancipation, culture, humanisme, universalisme, féminisme, 1ère auteure française à être couronnée,

et le merlu sans majuscule qui bute comme un taon sur le mot "race". Pauvre inculte
...Par où commencer ? Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s’il me fallait trouver la phrase, la seule, qui me permettra d’entrer dans l’écriture du livre et lèvera d’un seul coup tous les doutes. Une sorte de clé. Aujourd’hui, pour affronter une situation que, passé la stupeur de l’événement – « est-ce bien à moi que ça arrive ? » –, mon imagination me présente avec un effroi grandissant, c’est la même nécessité qui m’envahit. Trouver la phrase qui me donnera la liberté et la fermeté de parler sans trembler, à cette place où vous m’invitez ce soir.Cette phrase, je n’ai pas besoin de la chercher loin. Elle surgit. Dans toute sa netteté, sa violence. Lapidaire. Irréfragable. Elle a été écrite il y a soixante ans dans mon journal intime. « J’écrirai pour venger ma race. » Elle faisait écho au cri de Rimbaud : « Je suis de race inférieure de toute éternité. »
J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’Ecole avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ? Je ne me posais pas la question. J’avais quelques excuses.
Je te conseille de jeter à la poubelle francesoir et de commander sur Amazon La Place (1984), Passion simple (1992) et Les Années (2008) pour terminer par son Prix Nobel.
jabar
Posteur Titanesque
Posteur Titanesque
Messages : 5770
Enregistré le : 22 août 2019 11:50

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par jabar »

Merlu. Tu as bien lu l'article n'est-ce pas ? Disant que c'est une référence à Rimbaud.
Avatar du membre
Le Merlu
Posteur TOP VIP
Posteur TOP VIP
Messages : 2780
Enregistré le : 25 mars 2017 13:46

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Le Merlu »

UBUROI a écrit : 08 décembre 2022 08:56 Extrait du discours de Mme Ernaux devant l'Académie suédoise pour son Prix Nobel .
Cet extrait pour montrer à quel point Le Merlu, fils de marins donc d'anciens paysans, n'a pas suivi le même chemin que cette femme:
Emancipation, culture, humanisme, universalisme, féminisme, 1ère auteure française à être couronnée,

et le merlu sans majuscule qui bute comme un taon sur le mot "race". Pauvre inculte
...Par où commencer ? Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s’il me fallait trouver la phrase, la seule, qui me permettra d’entrer dans l’écriture du livre et lèvera d’un seul coup tous les doutes. Une sorte de clé. Aujourd’hui, pour affronter une situation que, passé la stupeur de l’événement – « est-ce bien à moi que ça arrive ? » –, mon imagination me présente avec un effroi grandissant, c’est la même nécessité qui m’envahit. Trouver la phrase qui me donnera la liberté et la fermeté de parler sans trembler, à cette place où vous m’invitez ce soir.Cette phrase, je n’ai pas besoin de la chercher loin. Elle surgit. Dans toute sa netteté, sa violence. Lapidaire. Irréfragable. Elle a été écrite il y a soixante ans dans mon journal intime. « J’écrirai pour venger ma race. » Elle faisait écho au cri de Rimbaud : « Je suis de race inférieure de toute éternité. »
J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’Ecole avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ? Je ne me posais pas la question. J’avais quelques excuses.
Je te conseille de jeter à la poubelle francesoir et de commander sur Amazon La Place (1984), Passion simple (1992) et Les Années (2008) pour terminer par son Prix Nobel.
Rimbaud, le poète maudit.
Il incarne par son parcours le rejet de tout ce qui nous accable aujourd'hui.

Rimbaud, à seize ans découvre Paris, il veut être publié, il veut "en être", et finit par rejeter le milieu "artiste" parisien. ('l'artisticaillerie parisienne
aurait-il dit)
Rimbaud fils de militaire, finit par tourner le dos à la "littérature" (je ne m'intéresse plus à ça)

Quand on lui fait savoir, que ses poèmes sont en train de devenir "culte", il répond : écœurant, et demande à ce qu'on les détruisent.

Que va chercher Rimbaud à Aden puis en Afrique : à faire fortune. Il est devenu trafiquant d'armes.

Drôle de parcours, pour revenir épuisé, mourir à Marseille. M'étonne pas que vous en ayez fait un héro.

Vous prenez Arthur à la lettre, vous êtes aveugles. Bande de guignols !

Quant à son copain, Verlaine, c'est un fou, qui a essayé de tuer sa femme, et son fils, un ivrogne. Bizarre ces types.

PS : je ne lis pas France Soir.
UBUROI
Dieu D'Interaldys
Dieu D'Interaldys
Messages : 20258
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par UBUROI »

Ce sont des auteurs, mais pas de crimes de guerre.
Ils sont reconnus dans le monde entier, traduits...pas devant un CPI, comme ton pote.
Respecté la culture, pas celle des patates!
T'as pas été au lycée, quand une courageuse prof de Lettres essayait d'éveiller des ados aux arts dont la poésie du XIX.
T'as fait les enfants de troupe chez Brejnev !
Avatar du membre
da capo
Posteur Giganovesque
Posteur Giganovesque
Messages : 4322
Enregistré le : 23 octobre 2018 23:13

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par da capo »

UBUROI a écrit : 08 décembre 2022 08:56 Extrait du discours de Mme Ernaux devant l'Académie suédoise pour son Prix Nobel .
Cet extrait pour montrer à quel point Le Merlu, fils de marins donc d'anciens paysans, n'a pas suivi le même chemin que cette femme:
Emancipation, culture, humanisme, universalisme, féminisme, 1ère auteure française à être couronnée,

et le merlu sans majuscule qui bute comme un taon sur le mot "race". Pauvre inculte
...Par où commencer ? Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s’il me fallait trouver la phrase, la seule, qui me permettra d’entrer dans l’écriture du livre et lèvera d’un seul coup tous les doutes. Une sorte de clé. Aujourd’hui, pour affronter une situation que, passé la stupeur de l’événement – « est-ce bien à moi que ça arrive ? » –, mon imagination me présente avec un effroi grandissant, c’est la même nécessité qui m’envahit. Trouver la phrase qui me donnera la liberté et la fermeté de parler sans trembler, à cette place où vous m’invitez ce soir.Cette phrase, je n’ai pas besoin de la chercher loin. Elle surgit. Dans toute sa netteté, sa violence. Lapidaire. Irréfragable. Elle a été écrite il y a soixante ans dans mon journal intime. « J’écrirai pour venger ma race. » Elle faisait écho au cri de Rimbaud : « Je suis de race inférieure de toute éternité. »
J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’Ecole avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ? Je ne me posais pas la question. J’avais quelques excuses.
Je te conseille de jeter à la poubelle francesoir et de commander sur Amazon La Place (1984), Passion simple (1992) et Les Années (2008) pour terminer par son Prix Nobel.
Oui, je me joins à cette recommandation.
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin
Avatar du membre
Le Merlu
Posteur TOP VIP
Posteur TOP VIP
Messages : 2780
Enregistré le : 25 mars 2017 13:46

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Le Merlu »

jabar a écrit : 08 décembre 2022 08:56 Merlu. Tu as bien lu l'article n'est-ce pas ? Disant que c'est une référence à Rimbaud.
Oui, je l'ai bien lu, et j'ai même répondu à UBUROI, sur ce que je pensais de Rimbaud.

D'autres réponses vont suivre, un peu de patience ...
Peracetic
Posteur Titanesque
Posteur Titanesque
Messages : 5934
Enregistré le : 07 mai 2016 14:07

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Peracetic »

Bonjour
un « ouvrage » racoleur pour ceux qui aiment… !!! ne passera pas à la postérité
danielle49
Posteur Titanesque
Posteur Titanesque
Messages : 7086
Enregistré le : 21 mars 2020 12:32

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par danielle49 »

Annie ERNAUX est un grand écrivain, qui mérite son prix Nobel et qui honore la France et la langue française. Seuls des incultes crasseux et irrécupérables peuvent rageusement contester et nier son talent.
Cela dit, si on n'aime pas Annie Ernaux, on ne lit pas ses romans, c'est d'ailleurs ce qui se produit, les individus qui la critiquent le plus ne l'ont pas lu, et probablement ne lisent rien. ;)

« Je me considère très peu comme un être singulier, au sens d'absolument singulier, mais comme une somme d'expérience, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages, et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent), le tout formant, oui, forcément, une subjectivité unique. Mais je me sers de ma subjectivité pour retrouver, dévoiler les mécanismes ou des phénomènes plus généraux, collectifs. »

Cette déclaration de Annie Ernaux résume assez bien l'objet de son oeuvre, un écrivain qui a une perception très lucide de la société dans laquelle, il évolue, nous évoluons, tout à fait différente de celle d'une autruche qui se met la tête dans le sable.

NB : j'ai lu "mémoire de fille" et "les Années", et je vais continuer.
NB : pour les adeptes (lettrés) de la bonne littérature, je ferais volontiers un parallèle entre Catherine Millet, dont je viens de lire avec un immense plaisir "commencements" et Annie Ernaux dans la façon de percevoir notre société, mais aussi de s'affirmer comme "une somme d'expérience et de détermination, sociales, sexuelles, ...'
Avatar du membre
Le Merlu
Posteur TOP VIP
Posteur TOP VIP
Messages : 2780
Enregistré le : 25 mars 2017 13:46

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Le Merlu »

jabar a écrit : 08 décembre 2022 08:56 Merlu. Tu as bien lu l'article n'est-ce pas ? Disant que c'est une référence à Rimbaud.
Il est écrit :
"Je suis de race inférieure de toute éternité"

C'est bien là le problème; ces gens qui se déclarent de race inférieure, parce que né pauvre.
Disons qu'il s'installent et se vautrent dans leur pauvreté avec délectation, ils adorent ça, de toute éternité.

Ca me rappelle Arlette Laguiller, une fille qui répétait inlassablement les mêmes comptines, encore et encore ...

Normalement, quand on est né pauvre, on essaye de s'en sortir, on se bat, pour gagner un peu (beaucoup) d'argent, et c'est là le problème, faut pas !

Gagner de l'argent, même en travaillant honnêtement, c'est pas bien.

La pauvreté c'est ça qu''est bien, ça permet d'écrire des bouquins, de faire des films, de militer, de défiler dans la rue en criant des slogans à la con.
C'est une façon d'être, une façon de vivre, et de s'engager contre un ennemi à abattre : le riche.
Alors on gagne une médaille, un prix, Goncourt, Nobel, de Cannes ... de mes fesses ...
Et on fait pleurer dans les chaumières.

Y a des riches qui sont nés pour faire du fric : Rothschild, Bolloré, Pinault, Arnault, malheureusement j'en fait pas partie.
Il y a des pauvres qui veulent devenir riche, pourquoi pas.
Il y a des pauvre qui veulent juste s'en sortir (j'en suis)

Et y a ces gens qui aiment la pauvreté, qui aiment en parler, la mettre en avant, s'en font une gloire, c'est pour eux comme un costume de lumière.
La pauvreté ... c'est bien !

Quelque chose me turlupine, j'ai comme l'impression qu'ils sont manipulés, par d'autres, qui sont pas pauvres mais prétendent les défendre.

J'ai appris à lire chez les bonnes sœurs. Je crois avec le recul, que c'était un milieu pétainiste, valeur Travail, Famille ect ...

Maintenant nous avons Moix, qui veut tuer son père et son frère, nous avons BHL qui invite à faire la guerre partout, et on nous parle d'un revenu universel, le rêve, plus besoin de travailler, j'existe donc je touche !

En fait, on va vers un monde d'esclaves, d'esclaves pauvres naturellement, c'est ça qu'est bien. :hehe:
Avatar du membre
Mesoke
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 14407
Enregistré le : 03 juillet 2020 09:59
Localisation : Cap Vert

Re: Prix Nobel de littérature à une folle dingue.

Message par Mesoke »

Dans certains milieux, même si tu as gagné des des thunes dans ta vie professionnelle, même si tu es cultivé, intelligent, si tu es enfant de cheminot et de caissière dans un petit bled de province tu es et restera un pauvre, un cul-terreux, quelqu'un d'inférieur.

C'est tout ce qui ressort de ces phrases. La dénonciation d'un système de caste.
Répondre

Retourner vers « DISCUSSIONS POLITIQUE - ACTUALITÉ - DÉBATS »