...................................«Coups,crachats,insultes»: Les raisons du départ de deux religieuses du centre-ville de Nantes.
Sœur Agathe et Sœur Marie-Anne quitteront le quartier Bouffay cet été pour rejoindre Reims. Régulièrement confrontées à des individus «en souffrance psychique», elles sont épuisées par l'insécurité.
La voix cristalline de Sœur Agathe ne résonnera bientôt plus dans l'église Sainte-Croix. Les enseignements de Sœur Marie-Anne autour de la Bible ne seront plus dispensés. En juillet, ces deux religieuses arrivées à Nantes il y a huit ans vont quitter le centre-ville.
Dans un long message publié dans le bulletin paroissial du dimanche 26 février, et posté le lendemain sur les réseaux sociaux, les deux moniales de la Fraternité Bénédictine Apostolique expliquent les raisons de leur décision mûrie depuis un an. Le quartier Bouffay, dans lequel elles habitent, est devenu «bien trop souvent le théâtre des déboires de notre société - de jour comme de nuit – et la vie quotidienne y est, à la longue, éprouvante».
«Nous sommes sans cesse sollicités par des personnes en détresse psychiques qui interviennent dans les églises», raconte sœur Marie-Anne. Depuis l'annonce de leur futur départ, les réactions affluent. C'est à la sortie d'une messe en semaine que les intéressées ont accepté de se confier. Les «coups, crachats, insultes», auxquels elles assistent et sont confrontées, se multiplient, comme le décrit Sœur Agathe.
«C'est par vague, de manière inattendue», reprend son acolyte, qui garde le sourire malgré tout. Depuis le mois de juin, la police municipale est intervenue dix fois autour de l'église et 27 fois dans un périmètre un peu élargi. Le mois dernier, il a été décidé de condamner un accès au lieu de culte pour éviter les désagréments. La «porte sensible», autour de laquelle de nombreuses personnes errent, reste désormais fermée la semaine.
«Le problème est lié à des personnes en souffrance psychiatrique. Elles arrivent là alcoolisées et droguées», détaille le père Loïc Le Huen, curé de la paroisse Notre-Dame de Nantes. «C'est difficile à gérer. Même la police n'y peut pas grand-chose. Elle intervient dès qu'on la sollicite. Mais les personnes reviennent. Elles fument leur joint, restent allongées sur les bancs», reprend le prêtre, en soulignant le manque de place dans les hôpitaux pour accueillir tous ces gens.
Ce constat est partagé par Christophe, bouquiniste devant le parvis : «il n'y a plus de place en hôpital psychiatrique. Ce sont des gens qui requerraient des soins». «On ne fait plus société», déplore-t-il, tout en rangeant ses livres.
"Nous le voyons, la montée de la violence dont nous sommes témoins ne se résorbera pas avec une présence plus forte des forces de l'ordre."
......(Sœur Marie-Anne et sœur Agathe dans un communiqué du 26 février)
«Il est scandaleux que ce soit elles qui doivent déménager», a réagi Foulques Chombart de Lauwe, conseiller municipal nantais de l'opposition, auprès du Figaro. En reconnaissant que cela n'est pas normal, l'élu de la majorité Gildas Salaün, précise, au nom de la mairie, qu'«il ne nous appartient pas de commenter cette décision qui leur appartient». En lien avec les religieuses, l'adjoint de quartier du centre-ville insiste sur l'arrivée de renforts :
«La place Sainte-Croix, le passage Sainte-Croix, le jardin Sainte-Croix font partie d'un périmètre sur lequel nous avons une attention importante sur les aspects sécurité et tranquillité publique. Nos agents font des patrouilles pédestres. Cela se compte par dizaines chaque semaine».
Une présence observée par Isabelle, gérante d'une boutique voisine : «l'insécurité est présente comme dans toutes les grandes villes. Si on part de zéro, il y a une augmentation», explique la commerçante en faisant remarquer les trois policiers municipaux en train de déambuler derrière la vitrine au moment où elle s'exprime. Depuis quelques mois, elle a même ressenti une amélioration.
«Nous le voyons, la montée de la violence dont nous sommes témoins ne se résorbera pas avec une présence plus forte des forces de l'ordre. Celles-ci peuvent en atténuer certains effets, mais nul n'est dupe : ceux qui suscitent ce climat d'insécurité n'ont pas changé de comportement avec l'arrivée de la Police», écrivent les sœurs dans leur communiqué, en reconnaissant un travail effectué en collaboration avec la mairie.
Une situation qui s'est dégradée:
«Nous avons vu la situation se dégrader», relate Sœur Marie-Anne, dont le bleu des lacets de ses baskets est assorti à la couleur de son voile. «Au départ, nous avons été séduites par la ville et son dynamisme. Puis, il y a eu plusieurs périodes. Au moment de Notre-Dame-des-Landes, nous avions l'habitude de respirer du gaz lacrymogène», se souvient-elle. Ensuite, place aux «gilets jaunes».
Pendant le confinement, le climat s'est apaisé avant que les problèmes ne rejaillissent en septembre et octobre dernier. Entre-temps, en 2017, déjà, un homme avait braqué une arme sur un prêtre en plein office. Quelque temps plus tard, une caméra avait été installée près de Sainte-Croix.
Il y a quelques années les sœurs ont même «pris quelques leçons de 'self défense'» avec Virginie, une fidèle et professeur de Taï-chi-chuan, un art martial. À travers quelques séances, cette dernière leur a montré comment mettre en place une distance de sécurité face à un agresseur. Mais c'est surtout un système de sécurité co-constructif qui a été élaboré avec elles : « Nous sommes allés voir les gars de La Cantiné du curé [un restaurant à côté] et ceux de la brocante [devant le parvis]», relate la coach, afin que le quartier soit au courant des menaces auxquelles étaient confrontées les deux religieuses, particulièrement vulnérables en tant que femmes.
«Nous avons aussi mis un système de veille. Les gens se relayaient dans l'église», se souvient Virginie. Tout en saluant leur courage, elle pense que leur décision est un bon moyen pour elles de souffler : «c'est bien qu'elles se préservent. Neuf ans, c'est déjà beaucoup. Sinon, elles auraient été rattrapées par un burn-out».
Aussi, cet «état constant de mise en alerte nous empêche de vivre la prière telle qu'elle se vit dans notre vocation bénédictine. Nous ne sommes pas des 'franciscains du Bronx' et nous n'avons pas vocation à être agents de sécurité», mentionnent celles qui se disent en paix avec leur décision même si elles ont le «cœur lourd». «Elles sont arrivées à bout. Ça n'honore plus ce qu'elles veulent vivre», abonde le père Loïc, qui, tout en partageant la tristesse de voir partir les deux moniales, veut rassurer ses paroissiens :
«Nous n'allons pas abandonner le quartier. C'est un défi pour réfléchir à quelle pastorale mettre en place», en lien avec la prise en charge de personnes en détresse. Sœur Marie-Anne et Sœur Agathe, elles, savent déjà qu'elles rejoindront en juillet le monastère des Bénédictines de Saint-Thierry, près de Reims.
...Elles manqueront à leurs paroissiens, comme témoigne Hugues, ce jeune professionnel, habitué des messes en semaine à leurs côtés : «elles chantaient très bien. La liturgie était très belle avec elles.»
Après en terme d’insupportable insécurité j’en entendu parler d’un ....crachat .Mon Dieu ,mon Dieu 
Sinon les bonnes sœurs, comme tout le monde si elles ne se plaisent plus la ou elles vivent , elles déménagent ,ça me paraît assez banal en fait 
.”sans les cours de self défense....." dit elle 
On comprend mieux son incapacité à s’trouver un mari ,un vrai boulot et une utilité 