berger141 a écrit : ↑08 mars 2023 20:30
Patchouli38 a écrit : ↑08 mars 2023 18:58
Tandis qu’en Occident, nos dirigeants multiplient discours creux, éléments de langage rédigés par des chargés de communication douteux, il est toujours intéressant de regarder ce qui se fait à côté de nous : voici quelques morceaux choisi du discours prononcé par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán le 23 juillet 2022, devant des étudiants.
https://www.breizh-info.com/2022/07/27/ ... migration/
Quel que soit le discours d'Orban face aux étudiants, sa position négative vis à vis de l'immigration est salvatrice pour son pays la Hongrie et c'est bien ça qui défrise Patchouli, pour des raisons personnelles.
Ils sont où les toubibs "Français" ?...
Reportage : Une nuit aux urgences de l'hôpital de Gonesse
Dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 mars 2023, nous avons suivi les médecins, infirmiers et aides-soignants qui font tourner le service des urgences de l'hôpital de Gonesse.
Il est 21h ce vendredi 3 mars à l’hôpital de Gonesse (Val-d’Oise). Dans la salle de garde des urgences, un groupe d’infirmières et d’aides-soignantes s’affaire à ventiler une dame de 70 ans, hospitalisée pour de graves problèmes respiratoires.
Maintenue en position assise, la septuagénaire, livide, regarde droit devant elle sans prendre la peine de remonter la couverture qui a glissé jusqu’à son nombril, laissant apparaître sa poitrine.
Le
Dr Guellali s’approche. « Vous avez de l’eau dans vos poumons. C’est très désagréable, mais ça va aller. On vous a injecté un produit afin d’évacuer le liquide que vous avez dans le corps. Pour vous aider, on va vous poser une sonde urinaire. »
Quelques instants plus tard, les infirmières et aides-soignantes retournent auprès de la patiente, pendant que le Dr Guellali installe un paravent, afin d’assurer un minimum d’intimité.
200 patients par jour
Juste derrière lui, le chef du service, le
Dr Youssef, a les yeux rivés sur son ordinateur. « Ça coince un petit peu pour le moment. On manque de place pour installer les patients », commente ce grand échalas de 44 ans au visage imberbe.
Sur son écran est affiché le nom des patients admis et la gravité de leur état, indiquée grâce à un code couleur, sur une échelle d’un à cinq.
Les cas critiques ou nécessitant une attention particulière sont installés dans la salle de garde, en « déchocage ».
Les autres sont auscultés dans un box individuel avant de rejoindre la Zac (zone d’attente couchée) où ils patientent jusqu’à l’arrivée des résultats (analyses de sang, électrocardiogrammes, radioscopies, etc.), lorsque ceux-ci sont nécessaires pour établir un diagnostic ou écarter tout danger vital.
Chaque jour, entre 160 et 200 personnes défilent ainsi aux urgences.
Ici dans la salle de garde, de gauche à droite :
Dr Youssef, chef du service des urgences ; Alison Torres-Simon, Dr Guellali ; et Nadia, infirmière.
Ce soir, c’est le
Dr Hamdi qui se charge des consultations des cas jugés les moins préoccupants. « La plupart du temps, il s’agit de petites blessures ou de personnes qui auraient tout aussi bien pu passer par un médecin généraliste. »
Il nous fait signe de l’accompagner. Nous traversons un long couloir donnant directement sur la salle d’attente. Lorsque la porte automatique s’ouvre, des dizaines de regards plaintifs se tournent vers le praticien. À l’appel de son nom, une femme de 27 ans se lève et le suit.
Souffrant de problèmes d’allergies, cette jeune mère de famille est venue « par prévention », après que son visage a commencé à gonfler.
« Là, c’est revenu à peu près à la normale. Mais en fin d’après-midi, je ne pouvais même plus ouvrir l’œil gauche », explique-t-elle, en faisant défiler des photos prises avec son téléphone pour appuyer ses dires. Cinq minutes plus tard, elle repart avec un renouvellement d’ordonnance.
« En Tunisie, il y a un Irm pour deux millions d’habitants »
Comme plus de la moitié de la vingtaine de médecins qui composent le service des urgences, le Dr Mtir est Tunisien. Formé dans son pays d’origine, il a décidé de s’installer en France pour retrouver ses amis, qui avaient déjà rejoint l’hôpital de Gonesse, mais surtout en raison des moyens offerts dans l’Hexagone.
« En Tunisie, nous avons les compétences, mais nous n’avons pas le matériel. Dans certains endroits, il y a un Irm pour deux millions d’habitants. »
Un constat qui le pousse à relativiser la crise de l’hôpital, bien qu’il reconnaisse certaines carences. « Ici, nous manquons de lits. Certains jours, nous passons le plus clair de notre temps au téléphone à essayer de trouver une place pour nos patients. »
À minuit, la salle d’attente s’est désengorgée. « C’est exceptionnel, assure Nadia, une infirmière de 55 ans qui travaille à l’hôpital de Gonesse depuis 33 ans. Des fois, on n’a pas une minute à nous jusqu’à cinq heures du matin. »
« Est-ce que je vais mourir ? »
Dans la petite cour attenante à la salle de garde, le Dr Guellali profite du calme pour faire une pause cigarette. « Quand on est d’astreinte la nuit, on fait 24 heures d’affilée. J’ai commencé à 9h ce matin », confie l’homme de 32 ans, également originaire de Tunisie, en exhalant la fumée.
Il poursuit : « Quand on travaille aux urgences, on est marié à son travail. Ce n’est pas toujours facile. D’ailleurs, on a du mal à recruter car la plupart des jeunes médecins préfèrent s’installer en cabinet. Mais quelque part, même si on se plaint, c’est assez addictif. Quand je suis en vacances, je m’aperçois que le stress du boulot me manque. »
Soudain, le téléphone retentit à quelques mètres de là. « Il y a le Samu qui nous amène une femme de 93 ans avec un Oap (œdème aigu pulmonaire, ndlr) », informe le Dr Guellali une fois qu’il a raccroché.
Moins de dix minutes plus tard, la patiente arrive. « Est-ce que je vais mourir ? », demande-t-elle une fois que les infirmières l’ont installée en déchocage. « Non, pas aujourd’hui madame », répond le médecin avec un petit sourire en coin.
Sans-abri
À 5h, le service des urgences est totalement vide. Pour l’ensemble de l’équipe de nuit, il est temps de relâcher la pression. Autour d’un gobelet de thé à la menthe préparé par Nadia, deux jeunes infirmières débattent de la couleur de leur prochaine paire de baskets.
Dans la salle d’attente, il ne reste plus que
Georges, un sans-abri qui a élu domicile à l’hôpital de Gonesse depuis quelques semaines.
« Il s’est endormi sur une chaise, juste à côté de l’entrée », indique une infirmière au chef de service. « Tu peux le mettre sur un brancard avec une couverture », souffle ce dernier.
Le jour va bientôt se lever. À 9h, l’équipe de matin prendra la relève, et tout recommencera.
https://actu.fr/ile-de-france/gonesse_9 ... 99398.html