Marine Le Pen, Robert Ménard, Laurent Wauquiez… Tous, et d’autres, en prennent pour leur grade dans le dernier livre d’Éric Zemmour dont le Figaro a dévoilé, ce mardi 14 mars, les premiers extraits.
Au cœur médiatiquement de la dernière campagne présidentielle, Éric Zemmour est arrivé en quatrième position à l’élection d’avril 2022 avec 7,07 % des suffrages. Très loin des trois premiers candidats. Mais il n’a pas dit son dernier mot.
C’est d’ailleurs le titre de son dernier livre, Je n’ai pas dit son dernier mot, récit de son engagement dans la campagne, dont le Figaro a publié ce mardi 14 mars quelques extraits. Il y revient, entre autres, sur les raisons de sa candidature. « Il n’y eut pas d’événement fondateur. Ou plutôt il y en eut une multitude. Petit à petit, la décision s’est imposée. Je me suis progressivement mis dans l’impossibilité de reculer. »
Marine Le Pen prête « à tous les reniements »
Éric Zemmour règle au passage ses comptes avec d’autres femmes et hommes politiques. À commencer par Marine Le Pen. Elle « a tant subi la marginalisation, la caricature, la vie de paria, le rejet dès l’enfance, autant de choses que je n’ai pas connues, que pour se faire adouber, elle est prête à tout. À tous les reniements, toutes les apostasies », lui reproche-t-il, estimant que l’ancienne candidate du RN « s’est opposée à (lui) comme le système s’était opposé à elle ».
Éric Zemmour estime, à la différence de son père Jean-Marie Le Pen avec qui il partage notamment une même passion de l’histoire, n’avoir aucun point commun : « Nous étions comme deux ensembles mathématiques sans intersection », écrit-il.
« Elle ne se soucie pas des idées ; à ses yeux, tous ceux qui aiment leur maniement ne sont que des idéologues. Elle habille des oripeaux du pragmatisme son mépris des concepts et de la culture », critique-t-il.
Robert Ménard, « la figure parfaite du traître »
Même véhémence envers le maire de Béziers Robert Ménard, qui incarne selon lui « la figure pure et parfaite du traître », et qu’il affuble du surnom de Judas de Béziers.
Selon lui, Robert Ménard « a joué dans cette campagne un rôle bien supérieur à son véritable poids politique » car « il a donné une crédibilité à toutes les accusations, même les plus outrancières, lancées à mon encontre. Sa position de prétendu ami fut idéale pour me décrédibiliser et donner corps aux arguments de mes ennemis ».
Un attelage avec Wauquiez un temps envisagé
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR), avec qui il affirme avoir un temps envisagé de constituer un « attelage » pour la présidentielle, en prend lui aussi pour son grade. Il lui avait prédit : « Si je me présente, à nous deux, on peut tout emporter, comme Giscard-Chirac en 1974. »
Finalement, cela ne se fera pas, comme avec d’autres… Éric Zemmour cite, en vrac, les intérêts exprimés par Bruno Retailleau, Éric Ciotti, Nadine Morano et François-Xavier Bellamy au café. Mais c’est avec Laurent Wauquiez qu’il est le plus critique : « C’est un curieux mélange de brutalité et de cautèle, de précipitation et de précaution, d’audace et de pusillanimité », raille Zemmour, qui le décrit comme « toujours pressé, toujours impatient, l’œil rivé sur sa montre ».
Longtemps « bon copain » avec Mélenchon
Il est par contre plus nuancé en ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis avec qui il dit avoir longtemps été « bon copain. Nos origines communes de l’autre côté de la Méditerranée et un même goût pour l’histoire nous ont rapprochés ».
Même s’il compare l’ancien sénateur socialiste « à Staline qui, disait-on, changeait d’appartement chaque soir » pour son côté « méfiant, suspicieux ».
Éric Zemmour avait vendu plus de 250 000 exemplaires de son précédent ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, édité, comme son nouveau livre, par sa propre maison, Rubempré.
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