La majorité accuse
Jordan Bardella de raviver le spectre de la peine de mort en France
S’il s’est dit « contre le retour de la peine de mort », le patron du RN a pourtant pointé sa suppression comme un facteur d’affaiblissement des peines pénales en France.
POLITIQUE - Pour le président du Rassemblement national, « la suppression de la peine de mort » a fait s’effondrer « l’échelle des peines » en France. Au micro de BFMTV et RMC ce jeudi 27 avril, Jordan Bardella, le président du RN, a souhaité interroger les conséquences de la suppression de la peine de mort, mais a surtout déclenché un tollé au sein du gouvernement et de la majorité présidentielle.
Évoquant un « drame épouvantable » après la mort de Rose, une fillette de cinq ans retrouvée morte dans les Vosges mardi, le président du RN a attribué à ce meurtre à une « justice trop laxiste » qui « traduit la faillite de l’État dans ce rôle de protection du peuple français ».
A
vec ces déclarations, celui qui est par ailleurs eurodéputé, faisait directement référence au passif du suspect du meurtre de Rose. Un mineur de 15 ans déjà mis en examen pour viol sur mineur pour des faits remontant à février 2022, comme l’a encore rappelé ce jeudi le procureur de la République d’Épinal.
«
Beaucoup de Français qui ont vu ce drame ont le sentiment que la justice française est systématiquement du côté des agresseurs et des criminels et jamais du côté des victimes », a-t-il estimé, en raillant « l’État de droit des délinquants et des criminels ».
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Nostalgie de la guillotine
Un discours du patron du RN rapidement dénoncé par plusieurs membres du gouvernement, dont le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, qui y voit la «
nostalgie honteuse » du Front National. «
Le parti de la guillotine est de retour », a même écrit le ministre de la Justice sur Twitter.
«
Chassez le naturel, il revient au galop », a abondé Olivia Grégoire, ministre déléguée aux PME. « Toutes les manœuvres de dédiabolisation n’auront jamais raison de ce qu’est profondément le Front National : un parti réactionnaire d’extrême droite ».
« Au moins, jadis, le Front National avançait à visage découvert sur le rétablissement de la peine de mort », a-t-il ajouté, rapidement suivi par de nombreux autres membres de l’exécutif.
https://www.huffingtonpost.fr/politique ... 17181.html