Législatives, un an après : la France modérée face à l’extrême-droite

[Corvo]

Marine Le Pen, Walkman ou Lidl de la politique française ?

Au début des groupes de discussion, les éléments relevés sur Marine Le Pen elle-même se limitaient à deux enseignements, recueillis en creux des échanges. D’abord, lorsqu’on demande quelles sont les personnalités qui créent de la division, les noms d’Éric Zemmour et de Jean-Luc Mélenchon sortent spontanément, mais pas celui de Marine Le Pen – preuve que depuis la dernière élection présidentielle, ce n’est plus elle qui revêt la tenue de Belzébuth. Ensuite, lorsque l’on demande de citer des députés RN, un seul interrogé cite Marine Le Pen - preuve que son image de personnalité politique française ne doit pas grand-chose à son activité et à son statut de parlementaire. La dernière partie de nos entretiens qualitatifs a consisté à poser des questions plus précises sur Marine Le Pen. Tout l’enjeu a été d’essayer de dépasser les jugements profondément ancrés
sur Marine Le Pen, qui évolue dans le paysage politico-médiatique depuis plus de vingt ans. De fait, les mots et les images qui viennent spontanément à l’esprit des interrogés sont plutôt classiques :« héritière », « avocate », « amateurisme » (une participante l’a même surnommée « Jean-Michel à-peu-près »), « fourbe » mais aussi « pugnace » (trait valorisé par deux Stabilisateurs). Cependant, dès que l’on déplace le terrain de questionnement en usant de techniques projectives, l’image bouge sensiblement. « Imaginez que Marine Le Pen est une marque de grande consommation… ». Dans l’analyse des marques citées, on peut distinguer trois territoires différents (voir Tableau 3) : tout ce qui relève de la transformation d’image, d’abord (Lidl, Soupline, le Coq Sportif) ; de la péremption, du hors d’usage, du démodé, du ringard, ensuite (le Walkman, la Nintendo, Damart) ; de la répulsion, enfin, dans une gradation allant du mauvais goût (les choux de Bruxelles) au poison (le Roundup). Ces trois territoires obéissent à des distributions qui correspondent au système de valeurs de nos interrogés : le registre de la péremption est exclusivement mobilisé par les Libéraux optimistes(4 occurrences sur 4), friands d’innovation et résolument tournés vers l’avenir. Les exemples de marques en transformation, elles, sont intégralement citées par le Stabilisateurs (4/4) : le travail d’image et d’abandon progressif, sur la forme, de toute radicalité déstabilisatrice semble produire un effet très puissant auprès de cette partie de la société française. À ce titre, l’exemple de Starbucks mentionné par une Stabilisatrice sonne comme une alerte ou une piqure de rappel : il ne faut pas oublier que l’extrême droite, « c’est pas notre culture, de temps en temps on trouve ça bon mais il ne faut jamais y aller ». Le fait que l’exemple mobilisé soit une chaine de café lifestyle, très implantée dans les grandes villes et qui séduit une large partie de la jeunesse et des CSP+, nous informe de
l’état avancé de la transformation des imaginaires modérés sur Marine Le Pen.

https://www.destincommun.fr/media/kfufg ... in2023.pdf

Marine Le Pen est-elle en voie de "Lidlisation" ? "Passer de repoussoir à désirable fait rêver le RN"
https://www.marianne.net/agora/entretie ... ever-le-rn

[danielle49]

Soyez lucides :
Une extrême droite européenne qui a le bon goût d'être européiste et atlantiste bénéficie d'une grande tolérance ,même lorsqu'elle arrive au pouvoir. Un silence emprunt de lâcheté envers les mouvements de même tendance et néo-nazis du nord de l' Europe (Pays Baltes ,nordiques, Pologne, Hongrie) sans oublier l'Italie de Méloni.
Finalement le tort principal du RN et de Debout la France c'est d'être anti-européen et anti-otan ?
La France prétendue modérée, comme dit le bréviaire "la merde au cul et les couilles pendantes"

[Corvo]

Johny était l'idole des jeunes la fille Pen est Lidl des

[Le Merlu]

https://www.marianne.net/agora/entretie ... ever-le-rn


Bien fait !

[Crapulax]

Johny était l'idole des jeunes la fille Pen est Lidl des

Je crois par contre que le président Macron est en quelque sorte l'idole des délinquants...Il fait lui aussi dans le discount...sécuritaire...Et pas que.

[gare au gorille]

Soyez lucides :
Une extrême droite européenne qui a le bon goût d'être européiste et atlantiste bénéficie d'une grande tolérance ,même lorsqu'elle arrive au pouvoir. Un silence emprunt de lâcheté envers les mouvements de même tendance et néo-nazis du nord de l' Europe (Pays Baltes ,nordiques, Pologne, Hongrie) sans oublier l'Italie de Méloni.
Finalement le tort principal du RN et de Debout la France c'est d'être anti-européen et anti-otan ?
La France prétendue modérée, comme dit le bréviaire "la merde au cul et les couilles pendantes"

Le RN paye très cher d'être un parti souverainiste et militant pour une Europe des Nations contrairement par exemple à madame Méloni

[Peracetic]

Re
En période de crise, ce gouvernement fait également du discount , il pratique de la ‘destockmanie’ de ptits chèques

[Corvo]

Johny était l'idole des jeunes la fille Pen est Lidl des

Je crois par contre que le président Macron est en quelque sorte l'idole des délinquants...Il fait lui aussi dans le discount...sécuritaire...Et pas que.

Macron l'idole des délinquants ? vous pouvez en apporter les preuves ou ne sont ce là que propos post apéritif ?

[Le Merlu]

Corvo, ne comprendra jamais que Marine le Pen est une femme de gauche.
Quand il écrit la France modérée face à l'extrême droite, il devrait dire la gauche fachiste, face à la gauche modérée.

Marine étant la gauche modérée, naturellement !

[Corvo]

Corvo, ne comprendra jamais que Marine le Pen est une femme de gauche.
Quand il écrit la France modérée face à l'extrême droite, il devrait dire la gauche fachiste, face à la gauche modérée.

Marine étant la gauche modérée, naturellement !

Et moi je suis de la droite radicale. Ben voyons !...

[Patchouli38]

Une femme "de gauche" dans un parti d'extrême-droite avançant un programme d'extrême-droite, mais bien sûr !

"Présidentielle : « Il ne fait aucun doute que Marine Le Pen fait partie de l'extrême droite »

émiologue, professeur à l'université américaine de Stanford et chercheur au Cevipof, Cécile Alduy analyse les évolutions du discours de la candidate du RN à la présidentielle. « Une de ses forces, souligne-t-elle, est de mettre des mots sur les maux des Français. »

Vous avez écrit, avant la présidentielle de 2017, un livre sur « les mots » de Marine Le Pen (*). Ont-ils changé depuis ?

Ils ont surtout changé pendant la campagne du premier tour , avec un effort de lissage encore plus prononcé qu'en 2017. Elle a complètement effacé la rhétorique populiste et antisystème qui crée des antagonismes entre « élites » et « peuples », pour s'adresser à tous les Français. C'est l'aboutissement d'une stratégie à long terme qui l'avait déjà conduite à changer le nom du parti en 2018 pour en faire le « Rassemblement » national.

Dans la campagne de second tour, elle a un peu réutilisé le vocabulaire antisystème pour s'ériger en victime d'un certain ostracisme et se présenter comme « la seule qu'on n'a pas essayée ». Il lui faut mobiliser son électorat socle qui vote sur les problématiques d'immigration et de sécurité, mais sans apparaître trop radicale pour élargir son électorat et de ne pas apparaître xénophobe ou d'extrême droite. Cela la pousse à une forme de double discours.

C'est-à-dire ?

Certains mots se creusent d'un sous-entendu qui va être compris par le vieil électorat RN. Par exemple : la laïcité qui est une valeur très consensuelle dans la société française. Marine Le Pen adopte ce vocabulaire républicain pour se parer de cette vertu. Mais quand on décrypte son propos, on se rend compte que le mot de laïcité ne vient dans sa bouche que pour critiquer l'islam, très loin de la définition républicaine oecuménique qui inclut la liberté de culte et de conscience. Ce que son électorat comprend, c'est : « On est chez nous et personne ne va nous imposer d'autres moeurs. »
Lire aussi :

Au-delà de ses efforts pour se normaliser, la qualifieriez-vous toujours d'extrême droite ?

Pour être d'extrême droite, il faut aller au-delà de son discours de campagne électorale. Si l'on prend les discours de Marine Le Pen depuis qu'elle est cheffe de parti, il ne fait aucun doute pour moi qu'elle fait partie de l'extrême droite parce qu'elle adhère à une idéologie organiciste de la société où l'individu se plie à des hiérarchies sociales traditionnelles qui le dépassent : le déterminisme du sang, de la famille et de la nation.

Même si elle s'emploie à gommer le caractère stigmatisant de son programme sur certaines populations, elle a une idéologie d'extrême droite et ses élus sont d'extrême droite. D'ailleurs, est-ce que son père renierait la moindre mesure de son programme ? Non.
Cécile Alduy est professeur à l'université américaine de Stanford et chercheur au Cevipof.

Eric Zemmour a donc été pour elle un candidat très utile…

Il a absolument contribué à la dédiabolisation et au succès de Marine Le Pen. Il a élargi son socle électoral, tout en infusant le discours lepéniste de base, xénophobe et sans complexe, celui de Jean-Marie Le Pen. Il est même allé un peu plus loin en parlant de « guerre des races ».

Marine Le Pen n'a même pas eu besoin de mentionner l'immigration dans sa campagne de premier tour puisque quelqu'un agitait cette peur et déroulait, de manière très virulente, le discours qu'elle tenait elle-même il y a cinq ans. Elle a pu se concentrer sur le pouvoir d'achat, l'énergie et la souveraineté. En un mot : sur l'économie, alors que Jean-Marie Le Pen ne s'en préoccupait absolument pas."

https://www.lesechos.fr/elections/presi ... te-1401445

[Corvo]

Une femme "de gauche" dans un parti d'extrême-droite avançant un programme d'extrême-droite, mais bien sûr !

"Présidentielle : « Il ne fait aucun doute que Marine Le Pen fait partie de l'extrême droite »

émiologue, professeur à l'université américaine de Stanford et chercheur au Cevipof, Cécile Alduy analyse les évolutions du discours de la candidate du RN à la présidentielle. « Une de ses forces, souligne-t-elle, est de mettre des mots sur les maux des Français. »

Vous avez écrit, avant la présidentielle de 2017, un livre sur « les mots » de Marine Le Pen (*). Ont-ils changé depuis ?

Ils ont surtout changé pendant la campagne du premier tour , avec un effort de lissage encore plus prononcé qu'en 2017. Elle a complètement effacé la rhétorique populiste et antisystème qui crée des antagonismes entre « élites » et « peuples », pour s'adresser à tous les Français. C'est l'aboutissement d'une stratégie à long terme qui l'avait déjà conduite à changer le nom du parti en 2018 pour en faire le « Rassemblement » national.

Dans la campagne de second tour, elle a un peu réutilisé le vocabulaire antisystème pour s'ériger en victime d'un certain ostracisme et se présenter comme « la seule qu'on n'a pas essayée ». Il lui faut mobiliser son électorat socle qui vote sur les problématiques d'immigration et de sécurité, mais sans apparaître trop radicale pour élargir son électorat et de ne pas apparaître xénophobe ou d'extrême droite. Cela la pousse à une forme de double discours.

C'est-à-dire ?

Certains mots se creusent d'un sous-entendu qui va être compris par le vieil électorat RN. Par exemple : la laïcité qui est une valeur très consensuelle dans la société française. Marine Le Pen adopte ce vocabulaire républicain pour se parer de cette vertu. Mais quand on décrypte son propos, on se rend compte que le mot de laïcité ne vient dans sa bouche que pour critiquer l'islam, très loin de la définition républicaine oecuménique qui inclut la liberté de culte et de conscience. Ce que son électorat comprend, c'est : « On est chez nous et personne ne va nous imposer d'autres moeurs. »
Lire aussi :

Au-delà de ses efforts pour se normaliser, la qualifieriez-vous toujours d'extrême droite ?

Pour être d'extrême droite, il faut aller au-delà de son discours de campagne électorale. Si l'on prend les discours de Marine Le Pen depuis qu'elle est cheffe de parti, il ne fait aucun doute pour moi qu'elle fait partie de l'extrême droite parce qu'elle adhère à une idéologie organiciste de la société où l'individu se plie à des hiérarchies sociales traditionnelles qui le dépassent : le déterminisme du sang, de la famille et de la nation.

Même si elle s'emploie à gommer le caractère stigmatisant de son programme sur certaines populations, elle a une idéologie d'extrême droite et ses élus sont d'extrême droite. D'ailleurs, est-ce que son père renierait la moindre mesure de son programme ? Non.
Cécile Alduy est professeur à l'université américaine de Stanford et chercheur au Cevipof.

Eric Zemmour a donc été pour elle un candidat très utile…

Il a absolument contribué à la dédiabolisation et au succès de Marine Le Pen. Il a élargi son socle électoral, tout en infusant le discours lepéniste de base, xénophobe et sans complexe, celui de Jean-Marie Le Pen. Il est même allé un peu plus loin en parlant de « guerre des races ».

Marine Le Pen n'a même pas eu besoin de mentionner l'immigration dans sa campagne de premier tour puisque quelqu'un agitait cette peur et déroulait, de manière très virulente, le discours qu'elle tenait elle-même il y a cinq ans. Elle a pu se concentrer sur le pouvoir d'achat, l'énergie et la souveraineté. En un mot : sur l'économie, alors que Jean-Marie Le Pen ne s'en préoccupait absolument pas."

https://www.lesechos.fr/elections/presi ... te-1401445

Merlututu chapeau pointu n'est pas à une exagération près.

[papibilou]

Si le succès de l'ED tient au fait de désigner ce que les français estiment problématique ( immigration, sécurité, UE, pouvoir d'achat ....), il serait temps pour les partis réputés modérés de le faire aussi, car, en ce cas, la différence entre eux et l'ED tiendra aux solutions proposées et à une bonne pédagogie.

[gare au gorille]

Si le succès de l'ED tient au fait de désigner ce que les français estiment problématique ( immigration, sécurité, UE, pouvoir d'achat ....), il serait temps pour les partis réputés modérés de le faire aussi, car, en ce cas, la différence entre eux et l'ED tiendra aux solutions proposées et à une bonne pédagogie.

Boff, sur quels éléments vous basez vous pour nous parler de ces différences ?? En fait on peut voir aujourd'hui les LR reprendre exactement les propositions du RN, la seule différence étant que quand le pouvoir était entre leurs mains ils n'ont jamais montré la moindre volonté politique d'agir.
L'immigration est depuis toujours un tabou majeur et à ne ne jamais vouloir rompre rompre ce tabou on voit aujourd'hui tous les problèmes exploser.

[Fonck1]

Si le succès de l'ED tient au fait de désigner ce que les français estiment problématique ( immigration, sécurité, UE, pouvoir d'achat ....), il serait temps pour les partis réputés modérés de le faire aussi, car, en ce cas, la différence entre eux et l'ED tiendra aux solutions proposées et à une bonne pédagogie.

Boff, sur quels éléments vous basez vous pour nous parler de ces différences ?? En fait on peut voir aujourd'hui les LR reprendre exactement les propositions du RN, la seule différence étant que quand le pouvoir était entre leurs mains ils n'ont jamais montré la moindre volonté politique d'agir.
L'immigration est depuis toujours un tabou majeur et à ne ne jamais vouloir rompre rompre ce tabou on voit aujourd'hui tous les problèmes exploser.

oui ils reprennent tellement les thèmes du FN que le LR ne décolle pas au niveau adhésion, et sont que peu suivis.
comme quoi, ils ne s'agit pas de faire pareil pour arriver à quoi que ce soit.