Est-ce un premier coup d'arrêt au wokisme ambiant ?Fin de la discrimination positive aux Etats-Unis : « Il était temps de revoir notre conception de ce qu’est un désavantage »
Dans un entretien au « Monde », le professeur de linguistique et chroniqueur John McWhorter salue la décision de la Cour suprême américaine de supprimer le dispositif qui favorisait, depuis les années 1960, les minorités raciales pour l’accès à l’université. Elle met un terme, selon lui, à un abaissement des normes dévalorisant pour la communauté afro-américaine.
John McWhorter est professeur de linguistique à l’université Columbia à New York, spécialiste des langues créoles, des sociolectes et de l’anglais « noir ». Il est l’auteur de nombreux ouvrages de linguistique, et plus récemment de Woke Racism : How a New Religion Has Betrayed Black America (« Racisme woke : comment une nouvelle religion a trahi l’Amérique noire », Swift Press, 2022, non traduit), dans lequel il critique ce qu’il nomme la « troisième vague antiraciste », qu’il juge infantilisante envers les Noirs. Il est également chroniqueur au New York Times. Cet intellectuel afro-américain revient sur les implications de la décision rendue le 29 juin par la Cour suprême mettant fin à la discrimination positive pour les minorités raciales dans l’accès à certaines universités d’élite.
Que pensez-vous de la décision de la Cour suprême ?
C’est une décision formidable, qui est perçue comme bien plus grave qu’elle ne l’est vraiment. Il s’agissait d’arbitrer si une université peut ou non tenir compte de la race pour sélectionner ses candidats. Mais ce dont il s’agit réellement, c’est de savoir si les étudiants noirs et latinos doivent être admis selon des critères moins ambitieux que les autres. Dans l’Amérique des années 1960, l’affirmative action avait un sens car la plupart des Noirs étaient pauvres et le racisme était beaucoup plus manifeste. De ce fait, être noir était un désavantage, même si vous étiez riche.
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html
On peut réellement le penser et cette décision de la Cour suprême américaine est une lueur d'espoir dans notre monde occidental en pleine dérive woke.
Les orientations sociétales américaines se retrouvant généralement quelques années plus tard en Europe (transformées ou non), on peut espérer enfin un reflux du wokisme sous toutes ses formes en France.