stirnersept9 a écrit : ↑06 septembre 2023 18:10 Ce concept , qui n'en ai pas un d'ailleurs
n'est pas flou.
La laïcité est, et seulement, le fait que les lois des hommes , malgré leurs convictions religieuses, PRIMENT sur les lois religieuses.
stirnersept9 a écrit : ↑06 septembre 2023 18:45 Non, ce n'est pas compliqué.
Depuis l'invasion, on perd du temps à expliquer.
La laïcité est SEULEMENT le fait que les lois votées pour une organisation d'une société
sont distinctes des lois religieuses.
Jiimmy a écrit : ↑06 septembre 2023 23:56 Il n'y a pas deux conceptions qui s'affrontent, il y a une conception historique, qui présida à la conception de cette loi de 1905, celle d'Aristide Briand et qui se résume en une liberté religieuse avec une neutralité absolue de l'état vis-à-vis de ces questions là. Nul part dans nos lois, dans les esprits de ceux qui approuvèrent cette loi, il n'y avait la volonté de restreindre la religion à la sphère privée.
Le concept de laicité en France énonce clairement une liberté religieuse garantie à tous les Croyants. Une liberté analogue à celle que l'on peut trouver dans l'un des articles de la déclaration de 1948 que la France a approuvé (que certains ne se gênent pas de citer lorsque cela les arrange, tout en la reniant sur des sujets comme celui-ci) :
La laïcité garantit la liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l'ordre public. La laïcité implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction.
La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.
La laïcité implique la séparation de l’Etat et des organisations religieuses. L’ordre politique est fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’Etat —qui ne reconnaît et ne salarie aucun culte— ne régit pas le fonctionnement interne des organisations religieuses. De cette séparation se déduit la neutralité de l’Etat, des collectivités territoriales et des services publics, non de ses usagers. La République laïque impose ainsi l’égalité des citoyens face à l'administration et au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances.
La laïcité n'est pas une opinion parmi d'autres mais la liberté d'en avoir une. Elle n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l’ordre public.
Il apparaît donc clairement que, les uns et les autres, vous n'êtes pas d'accord sur la définition de la laïcité. Il existe donc plusieurs conceptions de la laïcité au sein de la société française.
Je persiste à penser que la laïcité, c'est autre chose que la liberté religieuse. En Europe, il y a plein de pays non laïques, mais où la liberté religieuse est respectée. Donc il n'y a pas besoin de passer par la notion de laïcité pour garantir la liberté religieuse.
Un peu d'histoire s'impose pour mieux comprendre la problématique. En effet, il faut avoir à l'esprit le contexte historique dans lequel fut adoptée la loi de 1905. A l'époque, le clergé catholique était accusé de véhiculer des idées obscurantistes auprès de ses fidèles. Son influence sur la société était jugée trop importante, et négative. La mise en œuvre des principes de la laïcité était donc destinée à contrer cette influence jugée négative du clergé catholique sur la société. Réduire cette influence impliquait de bouter la religion catholique hors de l'espace public. La laïcité signifie donc que la religion doit rester de l'ordre de la vie privée. Cela permet une forme de liberté religieuse, bien sûr : mais cette liberté religieuse n'est alors qu'un des aspects de la laïcité.
Ceci dit, il faut admettre que la loi de 1905 ne dit pas tout ça. A vrai dire, la loi de 1905 ne dit pas grand-chose d'autre que "la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte".
D'ailleurs, si le législateur a eu besoin, en 2004, de voter une loi sur les signes religieux à l'école, c'est bien parce que la loi de 1905 n'était pas suffisante...
Donc les lois actuelles sont plutôt lacunaires. Peut-être permettent-elles d'interdire l'abaya, si on admet que c'est un vêtement religieux.
Face à des activistes prêts à intenter de multiples recours et à exploiter toutes les failles juridiques pour faire aboutir leurs diverses revendications, il faudrait aller plus loin.