Non ça n'a rien à voir avec une pyramide de Ponzi.jeandu53 a écrit : ↑08 septembre 2023 11:47
Le financement des retraites représente un poids financier pour les actifs : 14% du PIB. Plus que partout ailleurs.
De nombreuses études montrent aussi que les retraités français affichent un niveau de vie supérieur à celui des actifs.
Les retraités français sont donc des privilégiés : par rapport aux plus jeunes, par rapport à leurs homologues étrangers. Lire ceci, par exemple :
Les 4 chiffres qui montrent que les retraités français ne sont pas (du tout) les plus mal lotis !
Historiquement, la finalité du système de retraites est de garantir un moyen de subsistance à des gens qui sont désormais trop âgés pour travailler et gagner de l'argent par leurs propres moyens. Mais aujourd'hui, on s'aperçoit que la finalité est autre : il ne s'agit plus de garantir un moyen de subsistance à des gens trop âgés pour travailler, mais d'offrir aux retraités des revenus très proches de ce qu'ils percevaient pendant leur vie active, pour éviter qu'ils ne ressentent un déclassement social. Et c'est ainsi que l'on demande aujourd'hui à des actifs de faire un gros effort financier pour des vieux qui, en moyenne, vivent mieux qu'eux.
Notre système de retraites agit donc comme un formidable transfert de richesses des actifs vers les vieux. C'est aussi une pyramide de Ponzi. Pour rappel, la pyramide de Ponzi se définit comme une escroquerie qui consiste à mettre en place un système d'investissement pyramidal, dans lequel la rémunération des premiers participants est assurée par les mises des nouveaux arrivants, jusqu'à ce que le mécanisme s'effondre de lui-même faute de nouveaux investisseurs. C'est exactement le cas du système de retraite par répartition : il tient tant que la démographie lui fournit de nouveaux cotisants en nombre suffisant, il s'effondre lors que les nouveaux cotisants ne sont plus assez nombreux.
Donc les retraités sont des privilégiés, mais ils représentent une force électorale importante. Le système risque donc de perdurer, au profit des boomers, au détriment des actifs d'aujourd'hui, qui devront payer toujours plus pour leurs aînés et qui, une fois à la retraite, toucheront une pension de misère (parce que les dernières réformes auront pour effet de diminuer la pension des futurs retraités, sans jamais mettre à contribution ceux qui sont déjà retraités au moment de l'entrée en vigueur de ces réformes).
Je ne suis pas contre la capitalisation par principe. Je me pose néanmoins une question, celle de la transition entre les deux systèmes. En effet, les actifs d'aujourd'hui devront bien continuer à cotiser pour financer les retraites de leurs aînés, tout en commençant à capitaliser pour eux-mêmes. Ne risquent-ils pas d'être pénalisés ?
Néanmoins vos remarques sont recevables sur les points suivants:
- les retraités gagnent plus que les actifs. C'est un point qui devrait s'inverser si la croissance était supérieure à inflation, ce qui est généralement le cas, mais pas vraiment en ce moment.
- la question de savoir si les retraités doivent recevoir en fonction de ce qu'ils ont cotisé ou indépendamment de leurs cotisations peut se poser. Jusqu'à aujourd'hui ceux qui ont beaucoup cotisé ( cadres sup par exemple) touchent nettement plus que ceux qui ont peu cotisé ( petits salariés, commerçants artisans ..). Je ne serais pas opposé à un système dégressif. C'était d'ailleurs mon principal reproche au système par points qui avait été proposé.
Concernant le système par capitalisation ou répartition je ne crois pas qu'il faudrait l'un ou l'autre mais l'un et l'autre. Pour démarrer une retraite par capitalisation les suédois cotisent ( de mémoire)16% pour la répartition et 2% pour la capitalisation.