La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) a réévalué, ce vendredi, le nombre de loups aujourd’hui présents en France, passant de 906 individus à 1.104
https://www.20minutes.fr/planete/enviro ... evu-hausseC’est une information importante à quelques jours du très attendu plan national Loup 2024-2029… La population en France, provisoirement estimée en juillet dernier à 906 individus, a été revue à la hausse à 1.104, ce vendredi par la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), en charge de la préparation de ce plan qui doit être présenté le 18 septembre.
L’évaluation pour 2022 a également été revue à la hausse, passant de 926 individus à 1.096 pour les chiffres définitifs.
Et même des premières reproductions observées dans le Jura
Coïncidence, l’annonce de cette révision survient alors que deux louveteaux viennent d’être observés dans la réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura, « premier cas de reproduction observé depuis plus d’un siècle dans l’Ain », selon un communiqué de la préfecture de ce département.
Ce sont les agents de cette réserve nationale, participant au suivi de l’espèce en lien avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB) qui ont détecté leur présence, selon la même source.
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« Il y a 5 ou 6 ans, on était à 600 et on est aujourd’hui à 1.100 »
Le comptage des loups gris, les mesures pour protéger l’espèce revenue en France par l’Italie après avoir été exterminés et les droits de tirs accordés à titre strictement dérogatoire pour protéger les troupeaux, suscitent une grande attente chez les éleveurs, très remontés contre les prédateurs.
« Il y a 5 ou 6 ans, on était à 600 et on est aujourd’hui à 1.100. Il y a manifestement une dynamique de population qui est très forte. Il faut que ce soit compatible avec les activités d’élevage sinon on n’y arrivera pas. Ces questions seront posées au niveau national et au niveau européen », a déclaré mercredi à l’AFP le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
« On a sauvé l’espèce et on devrait s’en féliciter », a-t-il ajouté. La question est « comment on continue à protéger cette espèce (...). Parce qu’on a besoin de pastoralisme pour préserver la biodiversité, pour lutter contre l’enfrichement et les incendies de forêt ».
Une pression de prédation grandissante, selon les éleveurs
La réévaluation du nombre de loups « confirme le ressenti des éleveurs qui subissent la pression de prédation au quotidien et des constats en augmentation de 10 % du 1er janvier au 31 août 2023 », a réagi pour l’AFP Claude Font, éleveur de brebis en Haute-Loire et représentant de la Fédération Nationale Ovine (FNO).
Elle « va permettre d’avoir davantage de prélèvements autorisés pour protéger nos troupeaux et nos activités pastorales », a-t-il souligné, en réclamant un nouveau mode de comptage et une évolution du protocole des tirs de défense.
De son côté l’association écologiste Ferus s’est déclarée « un peu dubitative sur ce recalibrage ». « Nous donnons chaque année un chiffre provisoire, mais il faut le temps de faire des analyses génétiques sur les indices, qui permettent de finaliser les chiffres de l’année dernière », a expliqué à l’AFP Loïc Obled, directeur général délégué de l’OFB, en charge de ce suivi.
L’évaluation est réalisée à partir d’indices (traces, hurlements, analyses génétiques, etc.), les animaux étant très difficiles à détecter par simple observation visuelle directe, selon l’OFB.