Séisme au Maroc en direct : au moins 2122 morts, 2421 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

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Mesoke
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par Mesoke »

C'est écrit dans le lien plus haut, et tu peux trouver cette info de partout sur le net si tu la cherches. sérieux lis les trucs qu'on poste au lieu de critiquer dans le vent ...
vivarais
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par vivarais »

Mesoke a écrit : 10 septembre 2023 20:58
vivarais a écrit : 10 septembre 2023 20:34 expliquez pourquoi les infos disent que l'Algérie ouvre son espace aérien s'il n'était pas fermé
J'ai expliqué, c'est écrit noir sur jaune caca dans le texte que tu cites :

" L'Algérie n'ouvre pas son espace aérien pour la réception de l'aide internationale, il l'était déjà. Elle ouvre son espace aérien aux avions marocains. Genre pour évacuer et faire soigner des blessés à l'étranger, ou pour aller chercher du matos à l'étranger. Et ce notamment en Algérie même, vu que ce pays a proposé de l'aide, si le Maroc l'accepte."
Je vous rappelle que l'algérie avait aussi fermé son espace aérien à la france depuis 2021
https://www.wihianews.com/2021/10/04/al ... la-france/
je n'ai jamais compris la france n'a jamais fait de meme
Once
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par Once »

Pour le moment, le Maroc n'accepte officiellement l'aide humanitaire que de 4 pays : l'Espagne, le Royaume Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Toujours pas de discours du Roi à son peuple. Il vient de revenir au pays de retour d'un séjour privé en France ( probablement pour des raisons médicales car cet homme semble très affaibli en ce moment au vu de ses apparitions en réunion).

Les relations exécrables avec la France remontent à l'affaire Pegasus : les services secrets marocains auraient fait écouter Macron en personne.

Toujours pas d'ambassadeur du Maroc en France.

Mais le Roi malade viendrait quand même s'y faire soigner.

Complexité des relations diplomatiques et... tectoniques
aussi en l'occurrence.

Mais bravo à tous ceux et celles qui n'ont cure de tout cela et qui volent au secours de milliers de marocains en détresse.

Le défi est immense et ne concerne pas que l'immédiat mais le futur aussi.

Comment reloger les sinistrés à la veille de l'hiver ?

Comment reconstruire en respectant les normes anti sismiques ?

J'ai bien peur, qu'une actualité chassant si vite l'autre, on ne parle plus de cette catastrophe dans moins de 10 jours.

Comme pour celle ayant touché la Turquie il n'y a pas si longtemps.
vivarais
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par vivarais »

ils viennent d'accepter l'aide de la grande bretagne
quel camouflé pour la France et surtout macron
refuser l'aide du principal partenaire économique et d'accueil de la diaspora marocaine :]
papibilou
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par papibilou »

Rien de surprenant à ce que le Maroc ne sollicite ni l'aide de la France ni celle de l'Algérie. Ceux qui sont surpris sont veux qui ne suivent pas bien l'évolution des relations internationales.
J'avais écrit que le Maroc solliciterait l'Espagne, c'est fait. Quand les relations s'améliorent c'est logique. Ce qui ne signifie pas pour autant que Macron ait eu tort de diminuer le nombre de visas accordés, décision à l'origine de la brouille.
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jeandu53
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par jeandu53 »

Once a écrit : 11 septembre 2023 07:05 Pour le moment, le Maroc n'accepte officiellement l'aide humanitaire que de 4 pays : l'Espagne, le Royaume Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis.

Toujours pas de discours du Roi à son peuple. Il vient de revenir au pays de retour d'un séjour privé en France ( probablement pour des raisons médicales car cet homme semble très affaibli en ce moment au vu de ses apparitions en réunion).

Les relations exécrables avec la France remontent à l'affaire Pegasus : les services secrets marocains auraient fait écouter Macron en personne.

Toujours pas d'ambassadeur du Maroc en France.

Mais le Roi malade viendrait quand même s'y faire soigner.

Complexité des relations diplomatiques et... tectoniques
aussi en l'occurrence.

Mais bravo à tous ceux et celles qui n'ont cure de tout cela et qui volent au secours de milliers de marocains en détresse.

Le défi est immense et ne concerne pas que l'immédiat mais le futur aussi.

Comment reloger les sinistrés à la veille de l'hiver ?

Comment reconstruire en respectant les normes anti sismiques ?

J'ai bien peur, qu'une actualité chassant si vite l'autre, on ne parle plus de cette catastrophe dans moins de 10 jours.

Comme pour celle ayant touché la Turquie il n'y a pas si longtemps.
Le roi du Maroc semble assez susceptible et ombrageux.

D'après ce que j'ai vu, il a l'habitude de venir en France pour des raisons privées, il y possède même une résidence, et à chaque fois qu'il venait en France, il était appelé par le président de la République qui lui soutenait la bienvenue. Or il y aurait eu une fois où Macron aurait oublié de l'appeler, ce qui l'aurait vexé...

En outre, il reproche aussi à la France son manque de soutien dans le dossier du Sahara occidental.

L'affaire Pegasus confirme bien cette animosité des autorités marocaines envers la France.

La conséquence de tout ça, c'est qu'il est très énervé contre la France. Son gouvernement a ainsi déclaré, il y a quelques mois, que les relations avec la France "ne sont ni bonnes ni amicales".

Maintenant, on apprend que le Maroc accepte l'aide de quatre pays, mais pas de la France.

Bon...

Pourtant, la France débloque 5 millions d’euros pour les ONG. La France ne ferait-elle pas mieux de laisser les Marocains se débrouiller ?
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par jabar »

jeandu53 a écrit : 11 septembre 2023 09:24 Maintenant, on apprend que le Maroc accepte l'aide de quatre pays, mais pas de la France.
Un pays dans cette situation n'accepte pas toutes les aides qui affluent, ça engendrerait plus de chaos qu'autre chose.
Il doit les évaluer en fonction du type d'aide proposée, de leur besoin de cette aide ou non, des implications logistiques et organisationnelles qu'elles impliquent.
C'est pas une question de "qui aime qui", mais de pragmatisme matériel.
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 632 morts, 329 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par sofasurfer »

jabar a écrit : 11 septembre 2023 09:28
jeandu53 a écrit : 11 septembre 2023 09:24 Maintenant, on apprend que le Maroc accepte l'aide de quatre pays, mais pas de la France.
Un pays dans cette situation n'accepte pas toutes les aides qui affluent, ça engendrerait plus de chaos qu'autre chose.
Il doit les évaluer en fonction du type d'aide proposée, de leur besoin de cette aide ou non, des implications logistiques et organisationnelles qu'elles impliquent.
C'est pas une question de "qui aime qui", mais de pragmatisme matériel.
La France a proposé son aide, après le Marcoc accepte ou non, on fait de la polémique la ou il n'y en a pas...
L’ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne

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Le Maroc refuse l'aide de la France ?

Message par danielle49 »

C'est officiel et en boucle sur toutes les chaînes d'infos et dans les médias : pour les secours aux victimes du séisme qui a déjà fait plus de 2000 morts le Maroc n'accepte que l'aide de 4 pays : l'Espagne, le Royaume uni, le Qatar et les EAU, et refuse catégoriquement l'aide de la France ? :content36
https://www.midilibre.fr/2023/09/10/sei ... 444799.php
Pourquoi cette bouderie, voilà la question, that is the question dirait Shakespeare ?
https://www.lavoixdunord.fr/1371434/art ... -meurtrier#
On n'en sait pas plus, sauf que Macron serait personna non grata au Maroc, d'après de Villepin ? ;)
Bon, cela à au moins le mérite d'être clair, ça m'évitera personnellement de donner pour le Maroc, en ces temps d'inflation, c'est une bonne décision. :D
Cependant les secours arrivent mais lentement :
https://www.huffingtonpost.fr/internati ... 22873.html
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Mickey
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Re: Le Maroc refuse l'aide de la France ?

Message par Mickey »

Pour une fois que les maghrébins ne nous demandent rien.
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Re: Le Maroc refuse l'aide de la France ?

Message par danielle49 »

Mickey, c'est vrai, c'est le moment d'en profiter. :D
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Corvo
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Re: Le Maroc refuse l'aide de la France ?

Message par Corvo »

Il me semble, mais reprenez moi si je me trompe...que le Royaume du Maroc est souverain.
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jeandu53
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Re: Le Maroc refuse l'aide de la France ?

Message par jeandu53 »

Corvo a écrit : 11 septembre 2023 11:13 Il me semble, mais reprenez moi si je me trompe...que le Royaume du Maroc est souverain.
Certes. S'ils ne nous demandent rien, il convient d'en prendre acte. Il convient toutefois de s'interroger sur les raisons de la brouille diplomatique entre le Maroc et la France.
danielle49 a écrit : 11 septembre 2023 10:30 C'est officiel et en boucle sur toutes les chaînes d'infos et dans les médias : pour les secours aux victimes du séisme qui a déjà fait plus de 2000 morts le Maroc n'accepte que l'aide de 4 pays : l'Espagne, le Royaume uni, le Qatar et les EAU, et refuse catégoriquement l'aide de la France ? :content36
https://www.midilibre.fr/2023/09/10/sei ... 444799.php
Pourquoi cette bouderie, voilà la question, that is the question dirait Shakespeare ?
https://www.lavoixdunord.fr/1371434/art ... -meurtrier#
On n'en sait pas plus, sauf que Macron serait personna non grata au Maroc, d'après de Villepin ? ;)
Bon, cela à au moins le mérite d'être clair, ça m'évitera personnellement de donner pour le Maroc, en ces temps d'inflation, c'est une bonne décision. :D
Cependant les secours arrivent mais lentement :
https://www.huffingtonpost.fr/internati ... 22873.html
Voici un article détaillé du Figaro :
Entre Paris et Rabat, les raisons d’une brouille qui s’enracine

RÉCIT - Affaire Pegasus, restrictions sur les visas, Sahara occidental: alors que les points de crispation s’accumulent, l’entourage du roi du Maroc dénonce l’«arrogance» du président français.

C’est une rupture sourde qui ne dit pas son nom. Elle n’a pourtant pas d’équivalent sous le règne de Mohammed VI. Il faut remonter à l’époque de Hassan II et à l’affaire Ben Barka, cet opposant disparu et assassiné à Paris ou à la sortie de Notre ami le roi, le livre dévastateur sur l’ancien monarque chérifien pour trouver trace dans l’histoire d’une brouille aussi sévère entre deux partenaires censés entretenir une relation privilégiée. À la différence des crises précédentes, la source du conflit n’est pas clairement identifiée.

(...)

Alors que la France a dépêché à Rabat un nouvel ambassadeur, Christophe Lecourtier, un diplomate connaisseur du royaume et ancien directeur général de Business France, Mohammed VI a mis fin aux fonctions de son représentant à Paris sans nommer de successeur. Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sujet qui fâche fin février. Tout en reconnaissant des «polémiques», le président français a affiché sa «volonté d’avancer avec le Maroc». «Le roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales», a-t-il affirmé. Cinglante, la mise au point n’a pas tardé. «Les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée», a répondu via Jeune Afrique une source officielle à Rabat. Les initiés ont cru reconnaître dans ces propos la patte du ministre des Affaires étrangères.

Accumulation de contentieux

Il est vrai que depuis l’affaire Pegasus les contentieux s’accumulent en millefeuille. Le refus de rapatrier les ressortissants marocains frappés d’une mesure d’expulsion a entraîné la diminution par deux des visas accordés par la France. Le rapprochement avec l’Algérie a été suivi d’un raidissement marocain sur le conflit du Sahara occidental, un territoire annexé par le Maroc et revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par Alger. Puis au «Marocgate», cette affaire de corruption à Bruxelles découverte dans le sillage du «Qatargate» s’est ajouté le vote inédit du Parlement européen contre le Maroc. Les eurodéputés ont dénoncé les atteintes à la liberté de la presse, une résolution initiée, selon Rabat, par Stéphane Séjourné, un proche d’Emmanuel Macron. Sous le feu des critiques, le régime accusé de «dérives sécuritaires» s’estime victime d’un «Maroc bashing».

Quant aux relations personnelles entre le président et le roi, elles sont atones. Le courant n’est, semble-t-il, jamais vraiment passé entre les deux chefs d’État. «Ils n’ont pas d’atomes crochus», croit savoir un familier de la relation franco-marocaine. En 2017, lors de sa première visite dans le royaume, le président français et son épouse sont pourtant conviés à un repas de rupture du jeûne du Ramadan offert par le roi dans sa résidence privée, une attention réservée aux intimes. Et quelques mois plus tard, le monarque participe accompagné de son fils, le prince Hassan alors âgé de 14 ans, à un déjeuner de travail à l’Élysée à l’occasion du sommet mondial sur le climat. Mais ces gestes de faveur disparaissent après le départ à la retraite de l’influent ambassadeur français à Rabat, Jean-François Girault, qui avait cornaqué le futur roi lors de ses années de formation en Europe.

Déjà distants, les rapports entre les deux dirigeants se crispent avec l’affaire Pegasus. En juillet 2021, l’organisation de journalistes Forbidden Stories révèle que les téléphones portables de dizaines de milliers de personnes de par le monde ont été hackés par un logiciel espion vendu à des États par la société israélienne NSO, avec l’aval du gouvernement hébreu. Une fois installé, le programme accède aux conversations, aux messages, aux données, aux images.

Le Maroc est soupçonné d’être l’un des principaux utilisateurs du mouchard. Emmanuel Macron, son premier ministre Édouard Philippe et quatorze ministres de son gouvernement de l’époque et de hauts fonctionnaires figurent sur la liste des cibles. Tout comme des journalistes français ou de simples citoyens soutenant de près ou de loin la cause du Front Polisario.

(...)

Méfiance et ressentiment

Emmanuel Macron convoque un Conseil de défense exceptionnel dont rien ne filtre, mais l’épisode marque le président. De son côté, Mohammed VI s’enferme dans la négation. La France se brouille avec Israël et le Maroc. La dispute est silencieuse, sans doute pour ne pas l’envenimer. Elle s’apaise avec le vendeur du mouchard au bout de quatre mois, mais perdure avec l’utilisateur présumé faute d’avoir crevé l’abcès. «Israël a fait d’une certaine manière amende honorable. Il a reconnu en creux sa responsabilité en demandant des ajustements du programme. Le Maroc s’est, pour sa part, enferré dans une impasse», commente un diplomate qui a suivi de près le dossier. «À quoi bon mettre l’accent sur cette histoire négative qui, si elle est vraie, ne fait que mettre sur la table la vulnérabilité du chef d’État français. Et puis après tout, il est de notoriété publique que tout le monde s’écoute», fustige un responsable marocain.

Tandis que les «services» français observent plus que jamais leurs homologues marocains avec méfiance, les enquêtes judiciaires ouvertes en France n’auraient pas permis d’identifier par des preuves formelles les commanditaires des viols de correspondances. Les avocats du royaume, dont les plaintes pour diffamation ont été rejetées, dénoncent «un dossier vide». Imaginatifs, ils ont essayé sans succès à Madrid de faire condamner le très écouté journaliste Ignacio Cembrero pour «vantardise» en déterrant un texte du code du droit médiéval ibérique.

Sans rapport apparent de cause à effet, l’annonce par le gouvernement français en septembre 2021 de la réduction des visas aux ressortissants maghrébins a accentué une crise larvée. La mesure était destinée à pousser les pays concernés à accepter de délivrer des laissez-passer pour récupérer les migrants illégaux sous le coup d’une procédure d’expulsion (OQTF). Durant le premier semestre de l’année, la France n’était parvenue à renvoyer chez eux que 80 des 3301 Marocains frappés d’une OQTF. Les restrictions ont soulevé un vent de colère dans un pays dont les ressortissants obtiennent le plus de visas français au monde. Les demandeurs sont contraints de s’adresser aux consulats espagnols et italiens pour entrer dans l’espace Schengen puis sur le sol français. «On aurait voulu accentuer les turbulences, on ne pouvait pas faire mieux», confie un diplomate. Depuis la levée de la mesure, les OQTF ont repris vers le Maghreb à un rythme qualifié par euphémisme de «mesuré» par un diplomate français. Quant au ressentiment marocain, il ne s’estompe pas. «Au-delà des microdrames familiaux et personnels vécus par nos compatriotes, on a voulu nous punir et nous infantiliser, on nous a dit: “allez les bougnoules, restez chez vous”. On s’en est pris à nos élites pourtant très francophiles en sachant que la réciprocité n’était pas possible puisque nous sommes dépendants du tourisme», s’énerve le haut responsable marocain.

La cause «sacrée» du Sahara occidental

Dans les milieux médiatiques, prompts à relayer les campagnes orchestrées par le palais royal et les services de sécurité, le mot d’ordre est à l’offensive contre un président français accusé de tous les maux. Distingué de la Légion d’honneur «sous Chirac», Hassan Alaoui, le directeur du Maroc Diplomatique n’a de cesse de dénoncer un président qui «au contraire de ses prédécesseurs est dans le déni d’une relation séculaire» et entretient un rapport «vicieux» avec le Maroc. Pour cet auteur d’une hagiographie de Mohammed VI, un retour à la normale «n’est pas pour demain» en raison de l’«hostilité», de l’«arrogance» et de l’«esprit paternaliste» du chef de l’État français. Il dénonce l’alliance du «mensonge algérien» et du «jupiterisme macronien». «Il est impossible d’être à la fois du côté de l’Algérie et du Maroc», tranche-t-il.

Considérée par le royaume comme son Alsace-Lorraine, la cause «sacrée» du Sahara occidental a pris une nouvelle vigueur après la reconnaissance, par l’Administration américaine de Donald Trump, de la «marocanité» du territoire en échange de la ratification par le Maroc des accords d’Abraham signés entre Israël et des pays du Golfe. Le palais estime avoir depuis le vent en poupe sur ce dossier. Il entend pousser les pays européens à s’aligner à leur tour sur ses positions. Le gouvernement marocain a remporté une première victoire avec l’abandon par l’Espagne de son soutien au Front Polisario, avec pour conséquence la rupture du traité d’amitié entre Madrid et Alger. Le Maroc a obtenu gain de cause en exerçant un chantage à l’immigration sur l’Espagne. Des migrants ont pu pénétrer en masse dans l’enclave espagnole de Ceuta ou quitter les côtes continentales pour rejoindre les îles Canaries, où la situation risquait de devenir ingérable. Désormais, Madrid est favorable au plan d’autonomie proposé par Rabat qu’il considère comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».

Fort de son succès, Mohammed VI a annoncé un changement de paradigme lors de son discours annuel du trône en août dernier. Désormais les relations avec les pays alliés seront subordonnées à leur degré d’allégeance aux thèses royales sur le Sahara occidental. Le message était principalement destiné à la France. Paris était invité, sans être cité, à réviser la doxa de sa diplomatie sur l’inextricable conflit, le dernier de la décolonisation. «Ce type de discours manque de subtilité. À quoi bon dire des choses qui ne changeraient rien tout en mettant de l’huile sur le feu», commente un diplomate français. Dans un exercice d’équilibre, Paris défend une position de neutralité bienveillante à l’égard du Maroc sans sortir du cadre des Nations unies et du droit international. La France estime que le plan marocain est «une» solution, et non «la» solution.

Le regain de patriotisme chérifien passe également par un réexamen de l’histoire. Le concept du «Sahara oriental» est remis au goût du jour. Des cartes sont exhumées des archives royales et le maréchal Lyautey est appelé en renfort pour rappeler que le découpage actuel des frontières entre le Maroc et l’Algérie est une création artificielle du système colonial. «Il se développe un nationalisme monarchique au nom duquel on se fâche avec les uns et les autres. Fort de sa projection en Afrique et de son phosphate, le Maroc se voit en puissance émergente, apte à s’affranchir de la tutelle française, analyse Ali Amar, le patron du média en ligne le Desk. Il est persuadé de pouvoir rebattre les cartes autour de la question sacrée du Sahara occidental. L’opinion publique se félicite, elle est fière quand le Maroc tape sur la table et obtient de Trump le scalp de la reconnaissance américaine du territoire. Elle se demande pourquoi la France ne suit pas.»

La diplomatie marocaine entend toujours, au nom de son «particularisme» au Maghreb, s’arrimer à l’Europe mais à ses propres conditions. Une «stratégie à la turque» qui peut s’avérer à double tranchant.
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Corvo
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Re: Le Maroc refuse l'aide de la France ?

Message par Corvo »

jeandu53 a écrit : 11 septembre 2023 11:52
Corvo a écrit : 11 septembre 2023 11:13 Il me semble, mais reprenez moi si je me trompe...que le Royaume du Maroc est souverain.
Certes. S'ils ne nous demandent rien, il convient d'en prendre acte. Il convient toutefois de s'interroger sur les raisons de la brouille diplomatique entre le Maroc et la France.
danielle49 a écrit : 11 septembre 2023 10:30 C'est officiel et en boucle sur toutes les chaînes d'infos et dans les médias : pour les secours aux victimes du séisme qui a déjà fait plus de 2000 morts le Maroc n'accepte que l'aide de 4 pays : l'Espagne, le Royaume uni, le Qatar et les EAU, et refuse catégoriquement l'aide de la France ? :content36
https://www.midilibre.fr/2023/09/10/sei ... 444799.php
Pourquoi cette bouderie, voilà la question, that is the question dirait Shakespeare ?
https://www.lavoixdunord.fr/1371434/art ... -meurtrier#
On n'en sait pas plus, sauf que Macron serait personna non grata au Maroc, d'après de Villepin ? ;)
Bon, cela à au moins le mérite d'être clair, ça m'évitera personnellement de donner pour le Maroc, en ces temps d'inflation, c'est une bonne décision. :D
Cependant les secours arrivent mais lentement :
https://www.huffingtonpost.fr/internati ... 22873.html
Voici un article détaillé du Figaro :
Entre Paris et Rabat, les raisons d’une brouille qui s’enracine

RÉCIT - Affaire Pegasus, restrictions sur les visas, Sahara occidental: alors que les points de crispation s’accumulent, l’entourage du roi du Maroc dénonce l’«arrogance» du président français.

C’est une rupture sourde qui ne dit pas son nom. Elle n’a pourtant pas d’équivalent sous le règne de Mohammed VI. Il faut remonter à l’époque de Hassan II et à l’affaire Ben Barka, cet opposant disparu et assassiné à Paris ou à la sortie de Notre ami le roi, le livre dévastateur sur l’ancien monarque chérifien pour trouver trace dans l’histoire d’une brouille aussi sévère entre deux partenaires censés entretenir une relation privilégiée. À la différence des crises précédentes, la source du conflit n’est pas clairement identifiée.

(...)

Alors que la France a dépêché à Rabat un nouvel ambassadeur, Christophe Lecourtier, un diplomate connaisseur du royaume et ancien directeur général de Business France, Mohammed VI a mis fin aux fonctions de son représentant à Paris sans nommer de successeur. Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sujet qui fâche fin février. Tout en reconnaissant des «polémiques», le président français a affiché sa «volonté d’avancer avec le Maroc». «Le roi le sait, nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales», a-t-il affirmé. Cinglante, la mise au point n’a pas tardé. «Les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée», a répondu via Jeune Afrique une source officielle à Rabat. Les initiés ont cru reconnaître dans ces propos la patte du ministre des Affaires étrangères.

Accumulation de contentieux

Il est vrai que depuis l’affaire Pegasus les contentieux s’accumulent en millefeuille. Le refus de rapatrier les ressortissants marocains frappés d’une mesure d’expulsion a entraîné la diminution par deux des visas accordés par la France. Le rapprochement avec l’Algérie a été suivi d’un raidissement marocain sur le conflit du Sahara occidental, un territoire annexé par le Maroc et revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par Alger. Puis au «Marocgate», cette affaire de corruption à Bruxelles découverte dans le sillage du «Qatargate» s’est ajouté le vote inédit du Parlement européen contre le Maroc. Les eurodéputés ont dénoncé les atteintes à la liberté de la presse, une résolution initiée, selon Rabat, par Stéphane Séjourné, un proche d’Emmanuel Macron. Sous le feu des critiques, le régime accusé de «dérives sécuritaires» s’estime victime d’un «Maroc bashing».

Quant aux relations personnelles entre le président et le roi, elles sont atones. Le courant n’est, semble-t-il, jamais vraiment passé entre les deux chefs d’État. «Ils n’ont pas d’atomes crochus», croit savoir un familier de la relation franco-marocaine. En 2017, lors de sa première visite dans le royaume, le président français et son épouse sont pourtant conviés à un repas de rupture du jeûne du Ramadan offert par le roi dans sa résidence privée, une attention réservée aux intimes. Et quelques mois plus tard, le monarque participe accompagné de son fils, le prince Hassan alors âgé de 14 ans, à un déjeuner de travail à l’Élysée à l’occasion du sommet mondial sur le climat. Mais ces gestes de faveur disparaissent après le départ à la retraite de l’influent ambassadeur français à Rabat, Jean-François Girault, qui avait cornaqué le futur roi lors de ses années de formation en Europe.

Déjà distants, les rapports entre les deux dirigeants se crispent avec l’affaire Pegasus. En juillet 2021, l’organisation de journalistes Forbidden Stories révèle que les téléphones portables de dizaines de milliers de personnes de par le monde ont été hackés par un logiciel espion vendu à des États par la société israélienne NSO, avec l’aval du gouvernement hébreu. Une fois installé, le programme accède aux conversations, aux messages, aux données, aux images.

Le Maroc est soupçonné d’être l’un des principaux utilisateurs du mouchard. Emmanuel Macron, son premier ministre Édouard Philippe et quatorze ministres de son gouvernement de l’époque et de hauts fonctionnaires figurent sur la liste des cibles. Tout comme des journalistes français ou de simples citoyens soutenant de près ou de loin la cause du Front Polisario.

(...)

Méfiance et ressentiment

Emmanuel Macron convoque un Conseil de défense exceptionnel dont rien ne filtre, mais l’épisode marque le président. De son côté, Mohammed VI s’enferme dans la négation. La France se brouille avec Israël et le Maroc. La dispute est silencieuse, sans doute pour ne pas l’envenimer. Elle s’apaise avec le vendeur du mouchard au bout de quatre mois, mais perdure avec l’utilisateur présumé faute d’avoir crevé l’abcès. «Israël a fait d’une certaine manière amende honorable. Il a reconnu en creux sa responsabilité en demandant des ajustements du programme. Le Maroc s’est, pour sa part, enferré dans une impasse», commente un diplomate qui a suivi de près le dossier. «À quoi bon mettre l’accent sur cette histoire négative qui, si elle est vraie, ne fait que mettre sur la table la vulnérabilité du chef d’État français. Et puis après tout, il est de notoriété publique que tout le monde s’écoute», fustige un responsable marocain.

Tandis que les «services» français observent plus que jamais leurs homologues marocains avec méfiance, les enquêtes judiciaires ouvertes en France n’auraient pas permis d’identifier par des preuves formelles les commanditaires des viols de correspondances. Les avocats du royaume, dont les plaintes pour diffamation ont été rejetées, dénoncent «un dossier vide». Imaginatifs, ils ont essayé sans succès à Madrid de faire condamner le très écouté journaliste Ignacio Cembrero pour «vantardise» en déterrant un texte du code du droit médiéval ibérique.

Sans rapport apparent de cause à effet, l’annonce par le gouvernement français en septembre 2021 de la réduction des visas aux ressortissants maghrébins a accentué une crise larvée. La mesure était destinée à pousser les pays concernés à accepter de délivrer des laissez-passer pour récupérer les migrants illégaux sous le coup d’une procédure d’expulsion (OQTF). Durant le premier semestre de l’année, la France n’était parvenue à renvoyer chez eux que 80 des 3301 Marocains frappés d’une OQTF. Les restrictions ont soulevé un vent de colère dans un pays dont les ressortissants obtiennent le plus de visas français au monde. Les demandeurs sont contraints de s’adresser aux consulats espagnols et italiens pour entrer dans l’espace Schengen puis sur le sol français. «On aurait voulu accentuer les turbulences, on ne pouvait pas faire mieux», confie un diplomate. Depuis la levée de la mesure, les OQTF ont repris vers le Maghreb à un rythme qualifié par euphémisme de «mesuré» par un diplomate français. Quant au ressentiment marocain, il ne s’estompe pas. «Au-delà des microdrames familiaux et personnels vécus par nos compatriotes, on a voulu nous punir et nous infantiliser, on nous a dit: “allez les bougnoules, restez chez vous”. On s’en est pris à nos élites pourtant très francophiles en sachant que la réciprocité n’était pas possible puisque nous sommes dépendants du tourisme», s’énerve le haut responsable marocain.

La cause «sacrée» du Sahara occidental

Dans les milieux médiatiques, prompts à relayer les campagnes orchestrées par le palais royal et les services de sécurité, le mot d’ordre est à l’offensive contre un président français accusé de tous les maux. Distingué de la Légion d’honneur «sous Chirac», Hassan Alaoui, le directeur du Maroc Diplomatique n’a de cesse de dénoncer un président qui «au contraire de ses prédécesseurs est dans le déni d’une relation séculaire» et entretient un rapport «vicieux» avec le Maroc. Pour cet auteur d’une hagiographie de Mohammed VI, un retour à la normale «n’est pas pour demain» en raison de l’«hostilité», de l’«arrogance» et de l’«esprit paternaliste» du chef de l’État français. Il dénonce l’alliance du «mensonge algérien» et du «jupiterisme macronien». «Il est impossible d’être à la fois du côté de l’Algérie et du Maroc», tranche-t-il.

Considérée par le royaume comme son Alsace-Lorraine, la cause «sacrée» du Sahara occidental a pris une nouvelle vigueur après la reconnaissance, par l’Administration américaine de Donald Trump, de la «marocanité» du territoire en échange de la ratification par le Maroc des accords d’Abraham signés entre Israël et des pays du Golfe. Le palais estime avoir depuis le vent en poupe sur ce dossier. Il entend pousser les pays européens à s’aligner à leur tour sur ses positions. Le gouvernement marocain a remporté une première victoire avec l’abandon par l’Espagne de son soutien au Front Polisario, avec pour conséquence la rupture du traité d’amitié entre Madrid et Alger. Le Maroc a obtenu gain de cause en exerçant un chantage à l’immigration sur l’Espagne. Des migrants ont pu pénétrer en masse dans l’enclave espagnole de Ceuta ou quitter les côtes continentales pour rejoindre les îles Canaries, où la situation risquait de devenir ingérable. Désormais, Madrid est favorable au plan d’autonomie proposé par Rabat qu’il considère comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».

Fort de son succès, Mohammed VI a annoncé un changement de paradigme lors de son discours annuel du trône en août dernier. Désormais les relations avec les pays alliés seront subordonnées à leur degré d’allégeance aux thèses royales sur le Sahara occidental. Le message était principalement destiné à la France. Paris était invité, sans être cité, à réviser la doxa de sa diplomatie sur l’inextricable conflit, le dernier de la décolonisation. «Ce type de discours manque de subtilité. À quoi bon dire des choses qui ne changeraient rien tout en mettant de l’huile sur le feu», commente un diplomate français. Dans un exercice d’équilibre, Paris défend une position de neutralité bienveillante à l’égard du Maroc sans sortir du cadre des Nations unies et du droit international. La France estime que le plan marocain est «une» solution, et non «la» solution.

Le regain de patriotisme chérifien passe également par un réexamen de l’histoire. Le concept du «Sahara oriental» est remis au goût du jour. Des cartes sont exhumées des archives royales et le maréchal Lyautey est appelé en renfort pour rappeler que le découpage actuel des frontières entre le Maroc et l’Algérie est une création artificielle du système colonial. «Il se développe un nationalisme monarchique au nom duquel on se fâche avec les uns et les autres. Fort de sa projection en Afrique et de son phosphate, le Maroc se voit en puissance émergente, apte à s’affranchir de la tutelle française, analyse Ali Amar, le patron du média en ligne le Desk. Il est persuadé de pouvoir rebattre les cartes autour de la question sacrée du Sahara occidental. L’opinion publique se félicite, elle est fière quand le Maroc tape sur la table et obtient de Trump le scalp de la reconnaissance américaine du territoire. Elle se demande pourquoi la France ne suit pas.»

La diplomatie marocaine entend toujours, au nom de son «particularisme» au Maghreb, s’arrimer à l’Europe mais à ses propres conditions. Une «stratégie à la turque» qui peut s’avérer à double tranchant.
Vous pourrez dire que le Maroc a refusé l'aide de la France quand il aura répondu par la négative à cette demande. Jusque là tout le reste ne sera que blabla.
papibilou
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Re: Séisme au Maroc en direct : au moins 2122 morts, 2421 blessés et d’importants dégâts à Marrakech

Message par papibilou »

Mohammed VI s'est réconcilié avec l'Espagne parce que cette dernière a accepté la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, mais Sanchez avait pris la précaution d'envoyer le roi d'Espagne Felipe VI qui, au delà d'avoir le même numéro que le marocain, avait comme lui qualité de roi, ce qui compte beaucoup pour ces gens là.
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