Autant je suis aussi dubitatif que vous sur une coalition assimilant Daesh et le Hamas, autant j'ai trouvé son discours équilibré et il y avait bien un souhait de cessez-le-feu.Once a écrit : ↑25 octobre 2023 09:20 Sa proposition d'une coalition internationale contre le Hamas (et l'assimilation du Hamas à Daesch) est totalement inepte et improductive. Elle ne serait même pas venue à l'idée du plus grand allié d'Israël dans la région : les Etats-Unis. Cette coalition ne rallierait jamais les pays arabes mais rien d'autre que la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis : soit de quoi se mettre sur le dos pas mal de monde au Proche-Orient et tout le camp anti-occidental par dessus le marché (Russie, Chine etc etc-) Le Hamas est bien une organisation terroriste mais elle oeuvre dans un territoire bien déterminé (Gaza) et elle ne prétend défendre qu'une seule cause : la cause palestinienne avec en but ultime la destruction de l'état d'Israël. Elle n'a pas la vocation "internationale" de Daesh et la création d'un califat mondial.
Je trouve Macron complètement mal à l'aise dans cette tournée parce que "le Proche-Orient compliqué" (comme on dit) n'est pas du tout sa tasse de thé.
Ce qui est quasi certain, c'est que depuis Sarkozy surtout, le quai d'Orsay s'est résolument tourné du côté d'Israël plutôt que de la cause palestinienne, pratiquement enterrée (comme elle l'a été tout autant par les pays arabes voisins, ne l'oublions pas).
Le problème étant que Macron s'inscrit grandement dans cette lignée alors qu'il aurait pu marquer une différence en souhaitant au moins un cessez-le-feu immédiat par souci humanitaire de la population de Gaza (plutôt que le recours à une nouvelle guerre de coalition occidentale qui a pu causer des catastrophes régionales comme en Lybie).
Aujourd'hui, en fonction de la nouvelle donne tragique créée par le Hamas depuis le 7 octobre dans la région, comme certains de ses pairs européens, Macron en est à reprendre le slogan historique de la solution à "deux états" : slogan complètement vidé de son sens par la colonisation israélienne en Cisjordanie et celle de Jérusalem-Est.
Admettons un moment quand même cette "solution" jouable : pour cela, il faudrait au moins qu'Israël redonne Jérusalem-Est aux Palestiniens et qu'il chasse les colons juifs de Cisjordanie. Soit : une véritable révolution dans la révolution.
Il faudrait aussi qu'Israël accepte le principe du retour de tous les exilés palestiniens depuis sa création (principe qui n'avait pas été abordé dans les accord d'Oslo, pas plus que celui du statut de Jérusalem-Est d'ailleurs) Il faudrait encore qu'Israël se débarrasse de la bande de fous furieux d'extrême-droite dans son gouvernement.
Mais il faudrait aussi que les Palestiniens se dotent de véritables leaders crédibles auprès de la communauté internationale (on pourrait penser à Marwan Barghouti actuellement détenu par Israël) en virant l'actuel Mahmoud Abbas mais aussi les forces armées et politiques du Hamas qui ne peuvent pas être des interlocuteurs crédibles sur le moyen et plus long terme. Soit : une autre véritable révolution dans la révolution.
Il faudrait, il faudrait, il faudrait... Oui : bla bla bla.
Et puis une autre donnée du problème qui rend les choses encore plus compliquées : les affects dans les deux camps.
Oui, parce que les niveaux de haine réciproque entre les deux communautés atteignent désormais des sommets : on en arrive à un point de fracture irréversible.
Franchement, en fonction de tous ces facteurs à prendre en compte, qui pourrait prétendre à une solution crédible, faisable et durable sur le terrain ?
Conclusion : bricolages au jour le jour pour tenter d'éviter le pire mais loi du plus fort au bout du bout.
Avec une quasi certitude : on est reparti pour au moins une bonne vingtaine d'années de bordel dans la région mais aussi en Europe.
Concernant " la" solution, j'ai beaucoup de doutes. D'abord parce qu'il faut déjà trouver des gens qui veulent et peuvent s'asseoir autour d'une table. Si le Hamas n'est qu'un organisme terroriste et je le considère comme tel, on ne va pas négocier avec lui. Mais qui représenterait les palestiniens ? Mahmoud Abbas a 88 ans er ne pourrait représenter que les 2 millions de palestiniens qui vivent dans Israël.
Par ailleurs je ne vois pas les israéliens " rendre" la Cisjordanie.
Il ne peut être question de laisser les palestiniens de Jordanie ou du Liban revenir. Car là on serait sûrs de la guerre civile.
Enfin, Israël c'est l'équivalent de 2 fois la Gironde. C'est donc minuscule. Je ne parle même pas de Gaza.
Je verrais bien quelque chose qui ne se fera pas: les pays arabes c'est plus de 30 fois la France. Pourquoi n'absorberaient ils pas les palestiniens, musulmans arabophones ? Les pays occidentaux paieraient les transferts l'installation etc.. Et les gazaouis ne seraient plus périodiquement sous les bombes.