Victor a écrit : ↑11 décembre 2023 11:13
papibilou a écrit : ↑11 décembre 2023 09:00
Il y a du boulot pour les enseignants. Expliquer qu'une oeuvre d'art peut choquer ( 3 de Mayo de Goya), horrifier ( Saturne dévorant ses enfants, de Goya ou Rubens, le massacre de Scio de Delacroix etc..) et choquer les bonnes moeurs ( le dîner sur l'herbe de Manet )...
Pour une fois l histoire de Diane et Acteon était horrible mais comme toute la mythologie passionnante. Et des cons s'en offusquent.
Les œuvres d'art doivent être adaptées à l'âge des enfants.
On comprend mieux la nullité de nos jeunes si le seul but de nos "enseignants" n'est pas de leur enseigner le français, les maths, les sciences, mais de leur montrer des œuvres d'art pas vraiment adaptées à des 6ièmes.
En fait cette enseignante ne fait qu'appliquer le programme de 6 °en Français.
"La culture littéraire et artistique est également une part essentielle de l'enseignement du français. Elle développe l'imagination, enrichit la connaissance du monde et participe à la construction de soi. Au cycle 3, les choix de lecture et les activités d'écriture et d'oral qui leur sont liées sont organisés à partir de grandes entrées qui mettent en lumière les finalités de l'enseignement. En 6e, quatre thématiques structurent le programme : "Le monstre, aux limites de l'humain ; Récits d'aventures ; Récits de création ; création poétique ; Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques"."
https://www.education.gouv.fr/les-progr ... llege-3203
Non, le problème ne vient pas de là. Le problème vient tout simplement du fossé culturel creusé non seulement entre un type d'élèves français de confession musulmane- pas tous cependant- (puisque la tradition islamique interdit la représentation d'êtres vivants pour éviter les idolâtries) mais aussi d'élèves lambda et de plus en plus décervelés, de toute une génération à la culture "tik-tok", culture de l'immédiateté purement réactive et sans réflexion.
L'autre jour, dans une salle d'attente de CHU, j'ai cru rêver. Une maman était venue déposer son fiston âgé d'environ 9 à 10 ans en l'invitant à l'attendre là un moment pour aller chercher je ne sais quoi ailleurs.
Le gamin, a sorti un livre (et même : un gros livre !) qu'il s'est mis à lire en toute simplicité et sérieusement.
J'étais stupéfait ! Une infirmière aussi interloquée que moi s'est assise près de lui pour lui demander ce qu'il lisait. Il lui a répondu poliment mais sans perdre le fil de sa lecture comme pour lui faire comprendre qu'elle le déconcentrait !
On ne voit plus ça en 2023 ! Un gamin qui lit un livre dans une salle d'attente ! (Euh... un adulte non plus d'ailleurs : c'est de suite le portable dans 98 % des cas et j'en fais moi-même partie, malheureusement alors que je n'ai pas du tout perdu le goût de la lecture et que je continue de lire aussi souvent que possible).
Deux ou trois minutes plus tard, la maman est venue rechercher son gamin : en fait, elle s'était trompée de salle d'attente.
Je peux me tromper mais je pense que ce genre de gamin (que certains de ses pairs venimeux auraient certainement pu harceler en le traitant "d'intellectuel") n'aurait rien vu de mal à l'étude de ce tableau de la Renaissance adaptée bien sûr à un niveau d'élèves de 6°.
La question qui se pose est : est-ce aux élèves de s'adapter à une culture qui est censée leur ouvrir des portes, les faire réfléchir et imaginer ou est-ce aux profs de se mettre à la portée des nouvelles formes de " cultures" de leurs élèves ?
Je plains les profs face à ce genre de dilemme.
Peut-être que cette prof aurait eu plus de succès et moins de souci en proposant l'étude d'un morceau de rap ?