Cépajuste a écrit : ↑16 décembre 2023 15:04
Vous pouvez toujours répéter que l’ouverture des négociations ne signifie rien,
Et je le confirme. L'important et l'urgence dans cette réunion, c'était l'aide financière à l' Ukraine, pas son lancement d'adhésion à l'UE qui n'est que symbolique et dont on sait bien qu'elle devrait prendre des années et des années - si elle y parvient un jour (voir l'edit plus bas) !- avec en plus les multiples blocages de l'allié de Poutine à prévoir en son sein.
Un allié de Poutine qui a bien trompé son monde au cours de cette négociation : il a d'abord annoncé qu'il serait intraitable pour l' ouverture des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE et fermerait les yeux sur le déblocage de l'aide financière à l'Ukraine et il a fait exactement le contraire sachant bien que le blocage de l'aide financière à Kiev c'était le plus important pour... Moscou !
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Viktor à l'appui russe
Aide à l’Ukraine : comment Viktor Orbán a berné les Européens et réjoui les Russes
Le Premier ministre hongrois, profitant du principe d’unanimité qui régit les décisions budgétaires, à bloqué l’octroi à Kyiv d’une enveloppe de 50 milliards d’euros sur trois, ans, ce dont le Kremlin s’est immédiatement réjoui.
Le Kremlin n’a pas caché sa joie : son homme à Bruxelles, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, a bloqué dans la nuit de jeudi à vendredi l’aide financière (50 milliards d’euros sur trois ans dont 17 milliards de dons et 33 milliards de prêts) et militaire (20 milliards d’euros) dont l’Ukraine a désespérément besoin. Les décisions budgétaires de l’Union européenne se prenant à l’unanimité, le véto de ce petit pays de moins de 10 millions d’habitants et pesant environ 1 % du PIB communautaire a suffi à paralyser ses vingt-six partenaires (440 millions d’habitants). «La Hongrie […] défend fermement ses intérêts, ce que nous apprécions», s’est immédiatement réjoui, vendredi matin, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
«Les Européens sont seuls face à la Russie», martèle Jean-Louis Bourlanges, le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale et ancien député européen.
De fait, les Etats-Unis sont désormais en retrait, comme le montre le refus du Congrès de voter une aide supplémentaire à l’Ukraine à un an des élections présidentielles de 2024, sur lesquelles plane le spectre d’un retour de Donald Trump. «
Le seul objet du Conseil européen [qui s’est achevé vendredi après-midi, ndlr] aurait dû être l’aide à l’Ukraine, celle-ci manquant de moyens militaires pour résister aux Russes. Si elle perd la guerre, notre sécurité collective est en danger, explique le député.
Le Premier ministre hongrois a trompé son monde, en amont du sommet de jeudi et vendredi, en se disant prêt à un compromis sur les questions budgétaires et en se montrant inflexible sur l’adhésion. Mais, à la différence de ses partenaires et de Charles Michel, le président du Conseil européen, qui n’avaient prévu aucun «plan B», il ne s’est pas trompé sur ce qui comptait vraiment pour le Kremlin."
https://www.liberation.fr/international ... JUMGEX274/
Edit :
Faire adhérer un pays en guerre, est-ce vraiment possible ?
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Pas impossible, mais difficilement envisageable
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En principe, « rien ne l’interdit », répond d’emblée auprès d’Ouest-France Jean-Dominique Giuliani, spécialiste des questions européennes et président de la Fondation Robert-Schuman, un laboratoire d’idées pro-européen. «
Juridiquement, ce n’est pas impossible », estime quant à lui Sylvain Kahn, enseignant chercheur à Sciences Po, spécialiste de l’histoire récente de l’Europe.
Dans la réalité, ce n’est pas trop l’habitude. « La communauté européenne s’est fondée elle-même par des pays sortant de la Seconde Guerre mondiale. Historiquement, l’intégration se fait plutôt avec des pays post-guerre, nous rappelle Dorota Dakowska, professeure de science politique à Sciences Po Aix.
Avec une guerre en cours et des territoires occupés, cela paraît difficilement envisageable ».
« Le processus d’adhésion est lent et long de toute façon, pour tout le monde.
L’Ukraine est un pays dont la situation est particulièrement instable. Pour faire simple, l’Europe demande aux candidats d’avoir réglé ses problèmes avec ses voisins, globalement c’est la formule utilisée », nous indique Philippe Perchoc, chef de l’antenne Europe à l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’École Militaire)."
https://www.ouest-france.fr/europe/ukra ... cd0c676f82