À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

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Corvo
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À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

Message par Corvo »

Radio RN n'assume pas !...

Le passé pro-«remigration» d’un collaborateur de Chenu
Marine Le Pen a fermement condamné le plan secret de son alliée l’AfD, qui a envisagé l’exil forcé de nombreux Allemands d’origine étrangère. Pourtant, cette «remigration» a aussi des partisans dans son propre parti. Le vice-président du RN (et de l’Assemblée) Sébastien Chenu a engagé l’un d’eux comme collaborateur parlementaire, en septembre. En 2015, Maximilien Ménand-Chambon était attaqué sur Twitter par le frontiste breton Gilles Pennelle. Ce dernier, aujourd’hui directeur général du RN, assurait que le jeune homme était «au parti d’extrême droite Remigration de Laurent Ozon», figure radicale passée par le Front. Mensonge, assure Sébastien Chenu à Libération, qualifiant l’accusation de «ridicule». Pourtant, cette appartenance avait été soulignée à la même époque par le Monde, dans un article dont les auteurs, contactés par Libé, maintiennent leurs informations et indiquent n’avoir jamais reçu de démenti. De là à conclure que certains n’assument plus… :siffle: :siffle:

https://www.liberation.fr/politique/en- ... VKCT3JMIQ/

Qui peut douter que comme Reconquête le RN soit pour la "remigration" ? ben certainement pas grand monde !
Modifié en dernier par Corvo le 08 février 2024 19:10, modifié 1 fois.
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Corvo
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par Corvo »

Ça me rappelle quelqu'un :siffle:

«Cage aux folles» : la saillie homophobe d’un proche d’Aliot
Ancien attaché parlementaire de Louis Aliot et membre du Comité laïcité de la ville de Perpignan, dirigée par le même Aliot, Mohamed Bellebou a cru drôle d’évoquer l’homosexualité de Gabriel Attal. Il en a résulté un dérapage homophobe. Le 11 janvier, l’homme a relayé sur Facebook un photomontage du nouveau Premier ministre et d’Emmanuel Macron titré «la Cage aux folles». Avec un petit texte qualifiant Attal d’«être contre-nature» et renommant l’hôtel Matignon «hôtel Mon Mignon». Joint par l’Indépendant, Mohamed Bellebou explique qu’il a ensuite supprimé sa publication «pour la bonne raison que des commentaires abjects s’y sont greffés». Et annonce se mettre en retrait de ses fonctions au Comité laïcité. Dans une lettre ouverte à Louis Aliot, le centre LGBT+ des Pyrénées-Orientales a rappelé que de tels propos étaient passibles «de poursuites judiciaires».
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Corvo
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par Corvo »

Comment quand on est normalement constitué peut on voter pour un parti pareil ?...

surligne]Racisme : Serge Federbusch l’ex-candidat du RN à Paris conseille la «remigration» à l’élue écologiste Fatoumata Koné[/surligne]
Le Conseil de Paris a apporté son soutien ce mercredi 7 février à l’écologiste Fatoumata Koné alors que la veille l’ex-candidat soutenu par le RN aux dernières municipales parisiennes lui a suggéré dans un tweet de «remigrer». Elle devrait prochainement porter plainte.

Une pleine solidarité après des propos infâmes. L’élue parisienne Fatoumata Koné, cheffe de file du groupe écologiste, a reçu ce mercredi 7 février le soutien du Conseil de Paris après un message sur X de l’ex-candidat aux municipales soutenu par le RN Serge Federbusch (1,74 % au premier tour) lui enjoignant la «remigration». Mardi soir, tandis que l’élue du XIXe arrondissement dénonçait sur le réseau social l’évacuation par la force d’un campement de jeunes présentés comme des mineurs non accompagnés (MNA), installé sous le pont Neuf, en plein cœur de la capitale, Federbusch lui a répondu sur X : «une seule solution, la remigration, la tienne comprise.»

Au Conseil de Paris, la maire Anne Hidalgo a dénoncé un «message tout ce qui a de plus abject, nauséabond» représentant «tout ce que nous pouvons rejeter, et qui porte cette vision d’une extrême droite voulant renvoyer chacun à ses origines, celles de ces parents et à d’autres continents». «Je suis née en 1981, j’ai grandi à Paris et je subis du racisme depuis que je fais de la politique, depuis 2014», a réagi, émue aux larmes, Fatoumata Koné, d’origine malienne et ivoirienne. «Je suis née en France, ce n’est pas un sujet pour moi mais un sujet pour beaucoup de gens», a ajouté l’élue verte, déplorant un «racisme exacerbé par l’actualité politique».

La présidente du groupe écologiste a ensuite reçu une ovation des élus du Conseil, tous bords confondus. «Ces propos tombent sous le coup de la loi», a estimé le préfet de police Laurent Nuñez, dénonçant une attaque «haineuse et odieuse». Fatoumata Koné l’a tout de même interpellé sur l’évacuation en question, l’accusant d’avoir «détruit un campement de réfugiés avec une violence inouïe». «Je ne rougis pas de ce que j’ai fait», lui a répondu le préfet, expliquant avoir mis un terme à la «constitution d’un campement précaire». Rejetant l’accusation de «nettoyage social» en vue des Jeux olympiques, il a rappelé que le gouvernement avait «augmenté de 30 % l’effort d’hébergement ces cinq dernières années» et permettait l’hébergement de 120 000 personnes chaque soir en Île-de-France.

Selon BFM Paris, Fatoumata Koné devrait prochainement porter plainte. «Si tu souhaites poursuivre ce triste individu, ce que je conseille de faire, je serai à tes côtés et la ville sera à tes côtés», lui a promis la maire de Paris Anne Hidalgo ce mercredi. Le terme remigration fait écho au scandale qui secoue le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), accusé d’avoir présenté un plan d’expulsion massive du pays d’étrangers et de «citoyens non assimilés».

https://www.liberation.fr/politique/par ... KCXXCJDUQ/
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Mickey
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par Mickey »

Corvo a écrit : 08 février 2024 18:27 Radio RN n'assume pas !...

Le passé pro-«remigration» d’un collaborateur de Chenu
Marine Le Pen a fermement condamné le plan secret de son alliée l’AfD, qui a envisagé l’exil forcé de nombreux Allemands d’origine étrangère. Pourtant, cette «remigration» a aussi des partisans dans son propre parti. Le vice-président du RN (et de l’Assemblée) Sébastien Chenu a engagé l’un d’eux comme collaborateur parlementaire, en septembre. En 2015, Maximilien Ménand-Chambon était attaqué sur Twitter par le frontiste breton Gilles Pennelle. Ce dernier, aujourd’hui directeur général du RN, assurait que le jeune homme était «au parti d’extrême droite Remigration de Laurent Ozon», figure radicale passée par le Front. Mensonge, assure Sébastien Chenu à Libération, qualifiant l’accusation de «ridicule». Pourtant, cette appartenance avait été soulignée à la même époque par le Monde, dans un article dont les auteurs, contactés par Libé, maintiennent leurs informations et indiquent n’avoir jamais reçu de démenti. De là à conclure que certains n’assument plus… :siffle: :siffle:

https://www.liberation.fr/politique/en- ... VKCT3JMIQ/

Qui peut douter que comme Reconquête le RN soit pour la "remigration" ? ben certainement pas grand monde !
Ben oui, si les électeurs votent RN c'est aussi pour la rémigration. Pour ceux qui trouvent qu'il n'y a pas assez d'immigrés, y'a Macron. :siffle:
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Corvo
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par Corvo »

Mickey a écrit : 08 février 2024 18:42
Corvo a écrit : 08 février 2024 18:27 Radio RN n'assume pas !...

Le passé pro-«remigration» d’un collaborateur de Chenu
Marine Le Pen a fermement condamné le plan secret de son alliée l’AfD, qui a envisagé l’exil forcé de nombreux Allemands d’origine étrangère. Pourtant, cette «remigration» a aussi des partisans dans son propre parti. Le vice-président du RN (et de l’Assemblée) Sébastien Chenu a engagé l’un d’eux comme collaborateur parlementaire, en septembre. En 2015, Maximilien Ménand-Chambon était attaqué sur Twitter par le frontiste breton Gilles Pennelle. Ce dernier, aujourd’hui directeur général du RN, assurait que le jeune homme était «au parti d’extrême droite Remigration de Laurent Ozon», figure radicale passée par le Front. Mensonge, assure Sébastien Chenu à Libération, qualifiant l’accusation de «ridicule». Pourtant, cette appartenance avait été soulignée à la même époque par le Monde, dans un article dont les auteurs, contactés par Libé, maintiennent leurs informations et indiquent n’avoir jamais reçu de démenti. De là à conclure que certains n’assument plus… :siffle: :siffle:

https://www.liberation.fr/politique/en- ... VKCT3JMIQ/

Qui peut douter que comme Reconquête le RN soit pour la "remigration" ? ben certainement pas grand monde !
Ben oui, si les électeurs votent RN c'est aussi pour la rémigration. Pour ceux qui trouvent qu'il n'y a pas assez d'immigrés, y'a Macron. :siffle:
Donc les descendants d'immigrés Polonais, Espagnols, Italiens... devront rentrer chez eux ?
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Corvo
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par Corvo »

L'origine...

Jean-Marie Le Pen et la torture en Algérie : «La nuit, il allait à la recherche de suspects»

Dans «Le Pen et la torture», l’historien Fabrice Riceputi cartographie les agissements du fondateur du Front national lors de la guerre d’Algérie, accréditant son usage de pratiques tortionnaires, et rend compte de la matrice colonialiste originelle du parti d’extrême droite.

Historien, chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), Fabrice Riceputi réunit pour la première fois dans un livre, Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli (Le Passager clandestin, en partenariat avec Mediapart), l’ensemble des preuves permettant d’établir le rôle dans la guerre d’Algérie du fondateur du Front national (FN), engagé volontaire comme lieutenant au début de la bataille d’Alger. Une occasion, aussi, de revenir sur la matrice coloniale trop souvent minorée qui irrigue le parti d’extrême droite à sa fondation, et de faire honneur à la phrase de Pierre Vidal-Naquet, grand historien et intellectuel engagé contre la torture, dont Fabrice Riceputi a été l’élève : «Ce serait diffamer Le Pen que de dire qu’il n’a pas torturé.»

Pourquoi écrire un livre sur Le Pen et la torture en 2024 ?
Le point de départ, c’est la série de France Inter, en février 2023, dans laquelle son producteur, Philippe Collin, affirme que «le soldat Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie [reprenant une interview de Stora, lequel depuis a contredit son propos, ndlr]». Comme beaucoup de gens de ma génération et de mon milieu politique, j’ai été sidéré. Puis je me suis rendu compte que les dernières révélations sur le sujet datent des enquêtes de Florence Beaugé pour le Monde, en 2002. Et que la vingtaine d’années qui se sont écoulées depuis correspond à peu près aux années de la dédiabolisation du Front national. Si bien qu’on en arrive là, du fait de gens qui ne sont pas du tout des sympathisants du Rassemblement national (RN), à effacer jusqu’aux racines de l’Algérie française, pourtant absolument déterminantes du lepénisme.

Je me suis aussi alors rendu compte qu’il n’existait pas de livre qui rassemble l’ensemble du dossier. Sans doute aussi parce que Le Pen n’est effectivement qu’un «point de détail» dans l’histoire de la guerre d’Algérie. Lui-même n’a été, à un moment où la torture était institutionnalisée dans l’armée française, qu’un tortionnaire parmi beaucoup d’autres et pas longtemps – seulement trois mois, de décembre 1956 à mars 1957.

Comment avez-vous travaillé pour établir les éléments vous permettant d’affirmer que Le Pen a bien été un tortionnaire ?
On dispose, en plus de rares archives, d’une quinzaine de témoignages de victimes directes de Le Pen, essentiellement issus des enquêtes de René Vautier (dans son film A propos… de l’autre détail, documentaire de 1985), de Lionel Duroy pour Libération et de Florence Beaugé au début des années 2000, pour le Monde.

En rassemblant tous ces témoignages, en les examinant et en les confrontant au contexte exact de la bataille d’Alger, on arrive à produire une chronologie, certes, incomplète mais assez étendue, et qui concorde parfaitement avec ce qu’on sait des pratiques tortionnaires à cette époque en Algérie et du parcours de Le Pen à ce moment. Un exemple : aucune victime ne prétend avoir été torturée par Le Pen en janvier 1957, mais seulement en février et en mars. J’ai constaté qu’effectivement le jeune député était alors rentré en métropole faire une campagne électorale imprévue. Or, aucun des témoins ne pouvait être au courant de cette absence.

Par ailleurs, ces témoignages sont extrêmement circonstanciés. A tel point qu’il est absolument impossible, comme l’ont prétendu l’intéressé lui-même et d’autres qu’ils soient le fruit d’un quelconque complot algérien. D’ailleurs aussi bien Lionel Duroy que Florence Beaugé m’ont raconté que les autorités algériennes ne leur ont pas paru spécialement enchantées que soit menée cette enquête. En mobilisant ce que j’ai accumulé de connaissances avec l’historienne Malika Rahal dans le projet «Mille autres» sur les disparitions forcées, j’ai pu faire une cartographie très précise des agissements de Le Pen, présente dans le livre.

Dire qu’il n’y a «pas de preuves» est un argument de type négationniste, qui refuse, a priori, de prendre en compte la parole de témoins directs pour la seule raison qu’ils sont algériens, alors qu’elle s’avère, à l’examen, parfaitement crédible. Ces sources orales sont de celles qu’utilisent constamment les historiens dans ce type de contexte de crime d’Etat nié et dissimulé. En effet, il n’existe rien ou presque dans les archives de l’armée sur la torture et les exécutions sommaires : bien qu’encouragées par le gouvernement, elles restaient des crimes inavouables jusqu’à ce que les militaires obtiennent une garantie d’impunité par l’amnistie, en 1962.

Dans quel contexte Le Pen arrive-t-il en Algérie, le 28 décembre 1956 ?
Il sort de l’Indochine, où il s’est engagé entre 1954 et 1955 dans le 1er régiment étranger de parachutistes (1er REP), où il a le grade de lieutenant. Comme beaucoup d’autres officiers parachutistes, c’est là qu’il a appris les rudiments de la guerre contre insurrectionnelle, qui devient la doctrine officielle de l’armée française et qui est généralisée ensuite en Algérie. Cette doctrine implique un mode opératoire qu’on qualifiera plus tard de la «disparition forcée», en l’observant en Argentine, où des officiers français sont allés l’enseigner.

Son but officiel est d’éradiquer une organisation qualifiée de «terroriste» qui se trouve comme un poisson dans l’eau dans une population colonisée et insurgée. Le noyau dur de cette thèse, c’est le scénario de la bombe à retardement : il serait légitime de pratiquer la torture pour connaître l’emplacement d’une bombe prête à exploser et à tuer des civils. Or, jamais, y compris dans les mémoires d’officiers comme le général Massu, ce cas de figure ne s’est produit. C’est une fable perverse, qui sert à justifier la terreur contre tout un peuple. La torture n’est pas un simple face-à-face entre le tortionnaire et le torturé. A travers ce dernier, on terrorise tout son entourage, son quartier, le peuple auquel il appartient.

Quel était le rôle de Le Pen précisément ?
Il est à la tête d’une quinzaine d’hommes, lieutenant dans un régiment de légionnaires dont la quasi-totalité est de nationalité étrangère, notamment allemande, dont nombre d’anciens SS réfugiés dans la légion après 1945. Il est probable que ce soit l’un d’entre eux qui ait offert le poignard des Jeunesses hitlériennes, oublié par Le Pen chez l’une de ses victimes, Ahmed Moulay, et produit par Florence Beaugé lors du procès du Monde, en 2003. Le poste de commandement du régiment de Le Pen, la Villa Sésini, était l’une des usines à supplices les plus connues d’Alger.

Poignard des Jeunesses hitlériennes ayant appartenu à Jean-Marie Le Pen. Il a été retrouvé chez l'une de ses victimes, Ahmed Moulay, et produit par Florence Beaugé lors du procès du «Monde», en 2003. (Raphaël Dallaporta)
L’un des bourreaux à tout faire du lieu, le légionnaire Feldmeyer, était un ancien SS. Les deux hommes s’y côtoyaient. Plusieurs témoins relient aussi Le Pen à Paul Aussaresses, qui dirigeait de véritables escadrons de la mort. Le jour, son régiment procède à des tâches d’occupation de la ville, de contrôles, des barrages, etc. Mais la nuit, Le Pen va à la recherche de «suspects». On le voit arriver dans une famille de la Casbah, dans la nuit du 2 au 3 février 1957. Il cherche un homme qui n’est pas là et, sur-le-champ, il torture sa famille pour qu’on lui dise où se trouve la personne qu’il recherche. Ça s’est produit à plusieurs reprises.

Dans le cas de Mohammed Moulay, il torture le père, Ahmed, devant toute la famille avant de maquiller sa mort sous la torture en «règlement de comptes». On le voit ainsi accomplir la routine des «officiers de renseignement». Jean-Marie Le Pen n’a pas cessé de se vanter d’en avoir été un, à l’époque, puis encore dans ses Mémoires, en 2018. Les formes de tortures qu’on l’accuse de pratiquer sont alors enseignées aux officiers français et déjà très normées : la baignoire, le chiffon humide sur la figure, sur lequel on verse de l’eau souillée jusqu’à suffocation, l’électricité [la «gégène»] sur les points sensibles du corps, censées ne pas trop abîmer physiquement le «suspect», mais qui provoquèrent nombre de décès.*

Comment expliquer que Le Pen commence par se vanter d’avoir eu recours à la torture, puis se met à poursuivre ceux qui l’accusent d’une telle pratique ?
Avant 1962, il reste très ambigu et ne s’incrimine pas explicitement lui-même parce qu’il n’y a pas encore d’amnistie. Il fait seulement l’apologie de la torture en général au nom du scénario de la bombe à retardement. En juin 1962, s’il dit à Combat, «j’ai torturé», c’est parce qu’il vient d’être amnistié comme tous ses camarades. Donc il peut le dire sans risque. Mais il fait un pseudo-démenti en jouant sur le sens du mot torture et en parlant d’«interrogatoires sous la contrainte». Ensuite, quand il commence son ascension politique, à partir de 1984, l’ambiguïté revient, car les médias commencent à s’intéresser à son passé en Algérie. C’est la rançon de sa gloire.

Il intente des procès en diffamation pour souder autour de lui les nostalgiques de l’Algérie française. Il continue à faire l’apologie de la torture, envoyant ainsi un message crypté au noyau dur du FN : pieds-noirs ultras, anciens de l’OAS, anciens militaires. Dans ces procès, il fait projeter des images sur «les atrocités du FLN».

Mais, en même temps, il ne peut pas assumer d’avoir été lui-même le tortionnaire que décrivent ses accusateurs. Il obtient facilement des condamnations parce que la loi sur la diffamation ne juge pas le fond des accusations. Elle juge la forme. Au moins dans un premier temps. Dans les années 70, il fait condamner Rouge et Lutte ouvrière, puis, dans les années 80, le Canard enchaîné, Libé… C’est encore le moment où la justice reçoit comme valables ses arguties relativisant la torture. A partir des années 90, la société change et Jean-Marie Le Pen perd, de façon très sèche, trois procès, contre Michel Rocard, Pierre Vidal-Naquet et, surtout, le Monde.

Comment se fait-il que, malgré ces victoires judiciaires, le sujet soit si peu abordé ? En tout cas moins que le passé collaborationniste de certains fondateurs du FN ?
L’amnistie des crimes commis en Algérie a eu un effet judiciaire mais aussi politique considérable : elle impose l’amnésie à la société. Du coup, en France, avoir été impliqué dans des crimes coloniaux n’est pas jugé particulièrement grave : nul n’a jamais été et ne sera jamais jugé pour cela. Dans les années 80 et surtout 90, l’amnésie française a été ébranlée par les mouvements antiracistes – comme la grande Marche pour l’égalité de 1983. C’est vrai pour la torture, comme pour un autre abcès de fixation, la manifestation du 17 octobre 1961. C’est aussi lié à l’ascension du Front national, qui réactive explicitement le racisme colonial dans sa stigmatisation de «l’immigré», surtout arabe.

Mais après 2000, il y a un backlash, une violente réaction, particulièrement sous Nicolas Sarkozy avec l’invention de l’anti «repentance». Aujourd’hui encore, chaque fois qu’Emmanuel Macron, qui avait pourtant parlé de «crime contre l’humanité» à propos de la colonisation en 2017, prend une initiative en rapport avec l’Algérie, la cellule Mémoire de l’Elysée, dirigée par Bruno Roger-Petit, précise qu’elle ne fait pas de «repentance». Rien ne doit en effet troubler la bonne conscience coloniale française.

C’est notamment le fait de la gauche française, qui n’a jamais fait le moindre inventaire de son passé coupable alors que des figures comme Guy Mollet, Robert Lacoste et François Mitterrand sont responsables de la surenchère dans la terreur coloniale en 1957. Les gaullistes non plus ne sont jamais revenus sur leur responsabilité dans la guerre à outrance contre les populations civiles à partir de 1958. Jusqu’au Parti communiste, qui a voté les pouvoirs spéciaux en Algérie en 1956. Il y a eu un solide consensus sur l’omerta, car tout le monde a trempé dans cette sale guerre coloniale.

Décelez-vous encore des traces d’apologie de la torture chez Marine Le Pen ?
Elle affirme elle-même assumer tout l’héritage de son père. Y compris l’apologie de la torture, par exemple en 2014, en usant de la même fable que son père : s’il y a une «bombe – tic-tac tic-tac tic-tac – [qui] doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles» alors, «il est utile de faire parler la personne».

C’est la défense de l’Algérie française qui a permis à l’extrême droite de se laver du péché de la collaboration. Au-delà de la torture, cette matrice colonialiste du lepénisme est toujours à l’œuvre. Dans l’imaginaire de ce courant, on poursuit toujours en France la guerre perdue en 1962 en Algérie contre les Arabes musulmans. Le député RN José Gonzalez, né en Algérie, l’a parfaitement dit au Monde : il a adhéré au FN en 1978 parce qu’il s’est «demandé si, en France, nous n’allions pas subir la même chose qu’en Algérie, avec des populations qui nous poussent dehors».

La hantise chez les colons de la submersion par les colonisés sauvages et fanatiques a été importée en France et est à l’origine du délire du «grand remplacement». De même, l’islamophobie est une doctrine d’Etat à l’époque coloniale, où les Algériens sont qualifiés de «musulmans», même quand ils se sont convertis au christianisme. Cette racialisation coloniale des «musulmans» s’est perpétuée, pas seulement au Rassemblement national.

https://www.liberation.fr/politique/ele ... Y46LWUQI4/

Si les Français s'intéressaient réellement à l'histoire du FN/RN jamais ce parti ne serait à la place qu'il occupe aujourd'hui.

*La couleur rouge c'est pour le sang qu'il a fait couler.
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par vivarais »

N'est ce pas dans la normalité universelle de tous les pays (qu'est ce qui se fait dans votre pays d'origine)
Et aussi transcrit dans les directives européennes
"même européen aucun étranger ne doit être à charge sociale du pays d'accueil"
un exemple de remigration
https://www.francetvinfo.fr/monde/europ ... 67937.html
Vous dénigrez ce qui se fait déjà dans l'UE
Remigration : retour migratoire en sens inverse
Corvo ; vous avez la trouille que cela s'applique à vous comme cela devrait l'être même si entre temps vous êtes devenu français de papier
Moi pour rester en Allemagne chaque année je dois démontré que je ne suis pas à leur charge et je trouve cela normal
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par vivarais »

Corvo a écrit : 08 février 2024 19:05 L'origine...

Jean-Marie Le Pen et la torture en Algérie : «La nuit, il allait à la recherche de suspects»

Dans «Le Pen et la torture», l’historien Fabrice Riceputi cartographie les agissements du fondateur du Front national lors de la guerre d’Algérie, accréditant son usage de pratiques tortionnaires, et rend compte de la matrice colonialiste originelle du parti d’extrême droite.

Historien, chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), Fabrice Riceputi réunit pour la première fois dans un livre, Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli (Le Passager clandestin, en partenariat avec Mediapart), l’ensemble des preuves permettant d’établir le rôle dans la guerre d’Algérie du fondateur du Front national (FN), engagé volontaire comme lieutenant au début de la bataille d’Alger. Une occasion, aussi, de revenir sur la matrice coloniale trop souvent minorée qui irrigue le parti d’extrême droite à sa fondation, et de faire honneur à la phrase de Pierre Vidal-Naquet, grand historien et intellectuel engagé contre la torture, dont Fabrice Riceputi a été l’élève : «Ce serait diffamer Le Pen que de dire qu’il n’a pas torturé.»

Pourquoi écrire un livre sur Le Pen et la torture en 2024 ?
Le point de départ, c’est la série de France Inter, en février 2023, dans laquelle son producteur, Philippe Collin, affirme que «le soldat Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie [reprenant une interview de Stora, lequel depuis a contredit son propos, ndlr]». Comme beaucoup de gens de ma génération et de mon milieu politique, j’ai été sidéré. Puis je me suis rendu compte que les dernières révélations sur le sujet datent des enquêtes de Florence Beaugé pour le Monde, en 2002. Et que la vingtaine d’années qui se sont écoulées depuis correspond à peu près aux années de la dédiabolisation du Front national. Si bien qu’on en arrive là, du fait de gens qui ne sont pas du tout des sympathisants du Rassemblement national (RN), à effacer jusqu’aux racines de l’Algérie française, pourtant absolument déterminantes du lepénisme.

Je me suis aussi alors rendu compte qu’il n’existait pas de livre qui rassemble l’ensemble du dossier. Sans doute aussi parce que Le Pen n’est effectivement qu’un «point de détail» dans l’histoire de la guerre d’Algérie. Lui-même n’a été, à un moment où la torture était institutionnalisée dans l’armée française, qu’un tortionnaire parmi beaucoup d’autres et pas longtemps – seulement trois mois, de décembre 1956 à mars 1957.

Comment avez-vous travaillé pour établir les éléments vous permettant d’affirmer que Le Pen a bien été un tortionnaire ?
On dispose, en plus de rares archives, d’une quinzaine de témoignages de victimes directes de Le Pen, essentiellement issus des enquêtes de René Vautier (dans son film A propos… de l’autre détail, documentaire de 1985), de Lionel Duroy pour Libération et de Florence Beaugé au début des années 2000, pour le Monde.

En rassemblant tous ces témoignages, en les examinant et en les confrontant au contexte exact de la bataille d’Alger, on arrive à produire une chronologie, certes, incomplète mais assez étendue, et qui concorde parfaitement avec ce qu’on sait des pratiques tortionnaires à cette époque en Algérie et du parcours de Le Pen à ce moment. Un exemple : aucune victime ne prétend avoir été torturée par Le Pen en janvier 1957, mais seulement en février et en mars. J’ai constaté qu’effectivement le jeune député était alors rentré en métropole faire une campagne électorale imprévue. Or, aucun des témoins ne pouvait être au courant de cette absence.

Par ailleurs, ces témoignages sont extrêmement circonstanciés. A tel point qu’il est absolument impossible, comme l’ont prétendu l’intéressé lui-même et d’autres qu’ils soient le fruit d’un quelconque complot algérien. D’ailleurs aussi bien Lionel Duroy que Florence Beaugé m’ont raconté que les autorités algériennes ne leur ont pas paru spécialement enchantées que soit menée cette enquête. En mobilisant ce que j’ai accumulé de connaissances avec l’historienne Malika Rahal dans le projet «Mille autres» sur les disparitions forcées, j’ai pu faire une cartographie très précise des agissements de Le Pen, présente dans le livre.

Dire qu’il n’y a «pas de preuves» est un argument de type négationniste, qui refuse, a priori, de prendre en compte la parole de témoins directs pour la seule raison qu’ils sont algériens, alors qu’elle s’avère, à l’examen, parfaitement crédible. Ces sources orales sont de celles qu’utilisent constamment les historiens dans ce type de contexte de crime d’Etat nié et dissimulé. En effet, il n’existe rien ou presque dans les archives de l’armée sur la torture et les exécutions sommaires : bien qu’encouragées par le gouvernement, elles restaient des crimes inavouables jusqu’à ce que les militaires obtiennent une garantie d’impunité par l’amnistie, en 1962.

Dans quel contexte Le Pen arrive-t-il en Algérie, le 28 décembre 1956 ?
Il sort de l’Indochine, où il s’est engagé entre 1954 et 1955 dans le 1er régiment étranger de parachutistes (1er REP), où il a le grade de lieutenant. Comme beaucoup d’autres officiers parachutistes, c’est là qu’il a appris les rudiments de la guerre contre insurrectionnelle, qui devient la doctrine officielle de l’armée française et qui est généralisée ensuite en Algérie. Cette doctrine implique un mode opératoire qu’on qualifiera plus tard de la «disparition forcée», en l’observant en Argentine, où des officiers français sont allés l’enseigner.

Son but officiel est d’éradiquer une organisation qualifiée de «terroriste» qui se trouve comme un poisson dans l’eau dans une population colonisée et insurgée. Le noyau dur de cette thèse, c’est le scénario de la bombe à retardement : il serait légitime de pratiquer la torture pour connaître l’emplacement d’une bombe prête à exploser et à tuer des civils. Or, jamais, y compris dans les mémoires d’officiers comme le général Massu, ce cas de figure ne s’est produit. C’est une fable perverse, qui sert à justifier la terreur contre tout un peuple. La torture n’est pas un simple face-à-face entre le tortionnaire et le torturé. A travers ce dernier, on terrorise tout son entourage, son quartier, le peuple auquel il appartient.

Quel était le rôle de Le Pen précisément ?
Il est à la tête d’une quinzaine d’hommes, lieutenant dans un régiment de légionnaires dont la quasi-totalité est de nationalité étrangère, notamment allemande, dont nombre d’anciens SS réfugiés dans la légion après 1945. Il est probable que ce soit l’un d’entre eux qui ait offert le poignard des Jeunesses hitlériennes, oublié par Le Pen chez l’une de ses victimes, Ahmed Moulay, et produit par Florence Beaugé lors du procès du Monde, en 2003. Le poste de commandement du régiment de Le Pen, la Villa Sésini, était l’une des usines à supplices les plus connues d’Alger.

Poignard des Jeunesses hitlériennes ayant appartenu à Jean-Marie Le Pen. Il a été retrouvé chez l'une de ses victimes, Ahmed Moulay, et produit par Florence Beaugé lors du procès du «Monde», en 2003. (Raphaël Dallaporta)
L’un des bourreaux à tout faire du lieu, le légionnaire Feldmeyer, était un ancien SS. Les deux hommes s’y côtoyaient. Plusieurs témoins relient aussi Le Pen à Paul Aussaresses, qui dirigeait de véritables escadrons de la mort. Le jour, son régiment procède à des tâches d’occupation de la ville, de contrôles, des barrages, etc. Mais la nuit, Le Pen va à la recherche de «suspects». On le voit arriver dans une famille de la Casbah, dans la nuit du 2 au 3 février 1957. Il cherche un homme qui n’est pas là et, sur-le-champ, il torture sa famille pour qu’on lui dise où se trouve la personne qu’il recherche. Ça s’est produit à plusieurs reprises.

Dans le cas de Mohammed Moulay, il torture le père, Ahmed, devant toute la famille avant de maquiller sa mort sous la torture en «règlement de comptes». On le voit ainsi accomplir la routine des «officiers de renseignement». Jean-Marie Le Pen n’a pas cessé de se vanter d’en avoir été un, à l’époque, puis encore dans ses Mémoires, en 2018. Les formes de tortures qu’on l’accuse de pratiquer sont alors enseignées aux officiers français et déjà très normées : la baignoire, le chiffon humide sur la figure, sur lequel on verse de l’eau souillée jusqu’à suffocation, l’électricité [la «gégène»] sur les points sensibles du corps, censées ne pas trop abîmer physiquement le «suspect», mais qui provoquèrent nombre de décès.*

Comment expliquer que Le Pen commence par se vanter d’avoir eu recours à la torture, puis se met à poursuivre ceux qui l’accusent d’une telle pratique ?
Avant 1962, il reste très ambigu et ne s’incrimine pas explicitement lui-même parce qu’il n’y a pas encore d’amnistie. Il fait seulement l’apologie de la torture en général au nom du scénario de la bombe à retardement. En juin 1962, s’il dit à Combat, «j’ai torturé», c’est parce qu’il vient d’être amnistié comme tous ses camarades. Donc il peut le dire sans risque. Mais il fait un pseudo-démenti en jouant sur le sens du mot torture et en parlant d’«interrogatoires sous la contrainte». Ensuite, quand il commence son ascension politique, à partir de 1984, l’ambiguïté revient, car les médias commencent à s’intéresser à son passé en Algérie. C’est la rançon de sa gloire.

Il intente des procès en diffamation pour souder autour de lui les nostalgiques de l’Algérie française. Il continue à faire l’apologie de la torture, envoyant ainsi un message crypté au noyau dur du FN : pieds-noirs ultras, anciens de l’OAS, anciens militaires. Dans ces procès, il fait projeter des images sur «les atrocités du FLN».

Mais, en même temps, il ne peut pas assumer d’avoir été lui-même le tortionnaire que décrivent ses accusateurs. Il obtient facilement des condamnations parce que la loi sur la diffamation ne juge pas le fond des accusations. Elle juge la forme. Au moins dans un premier temps. Dans les années 70, il fait condamner Rouge et Lutte ouvrière, puis, dans les années 80, le Canard enchaîné, Libé… C’est encore le moment où la justice reçoit comme valables ses arguties relativisant la torture. A partir des années 90, la société change et Jean-Marie Le Pen perd, de façon très sèche, trois procès, contre Michel Rocard, Pierre Vidal-Naquet et, surtout, le Monde.

Comment se fait-il que, malgré ces victoires judiciaires, le sujet soit si peu abordé ? En tout cas moins que le passé collaborationniste de certains fondateurs du FN ?
L’amnistie des crimes commis en Algérie a eu un effet judiciaire mais aussi politique considérable : elle impose l’amnésie à la société. Du coup, en France, avoir été impliqué dans des crimes coloniaux n’est pas jugé particulièrement grave : nul n’a jamais été et ne sera jamais jugé pour cela. Dans les années 80 et surtout 90, l’amnésie française a été ébranlée par les mouvements antiracistes – comme la grande Marche pour l’égalité de 1983. C’est vrai pour la torture, comme pour un autre abcès de fixation, la manifestation du 17 octobre 1961. C’est aussi lié à l’ascension du Front national, qui réactive explicitement le racisme colonial dans sa stigmatisation de «l’immigré», surtout arabe.

Mais après 2000, il y a un backlash, une violente réaction, particulièrement sous Nicolas Sarkozy avec l’invention de l’anti «repentance». Aujourd’hui encore, chaque fois qu’Emmanuel Macron, qui avait pourtant parlé de «crime contre l’humanité» à propos de la colonisation en 2017, prend une initiative en rapport avec l’Algérie, la cellule Mémoire de l’Elysée, dirigée par Bruno Roger-Petit, précise qu’elle ne fait pas de «repentance». Rien ne doit en effet troubler la bonne conscience coloniale française.

C’est notamment le fait de la gauche française, qui n’a jamais fait le moindre inventaire de son passé coupable alors que des figures comme Guy Mollet, Robert Lacoste et François Mitterrand sont responsables de la surenchère dans la terreur coloniale en 1957. Les gaullistes non plus ne sont jamais revenus sur leur responsabilité dans la guerre à outrance contre les populations civiles à partir de 1958. Jusqu’au Parti communiste, qui a voté les pouvoirs spéciaux en Algérie en 1956. Il y a eu un solide consensus sur l’omerta, car tout le monde a trempé dans cette sale guerre coloniale.

Décelez-vous encore des traces d’apologie de la torture chez Marine Le Pen ?
Elle affirme elle-même assumer tout l’héritage de son père. Y compris l’apologie de la torture, par exemple en 2014, en usant de la même fable que son père : s’il y a une «bombe – tic-tac tic-tac tic-tac – [qui] doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles» alors, «il est utile de faire parler la personne».

C’est la défense de l’Algérie française qui a permis à l’extrême droite de se laver du péché de la collaboration. Au-delà de la torture, cette matrice colonialiste du lepénisme est toujours à l’œuvre. Dans l’imaginaire de ce courant, on poursuit toujours en France la guerre perdue en 1962 en Algérie contre les Arabes musulmans. Le député RN José Gonzalez, né en Algérie, l’a parfaitement dit au Monde : il a adhéré au FN en 1978 parce qu’il s’est «demandé si, en France, nous n’allions pas subir la même chose qu’en Algérie, avec des populations qui nous poussent dehors».

La hantise chez les colons de la submersion par les colonisés sauvages et fanatiques a été importée en France et est à l’origine du délire du «grand remplacement». De même, l’islamophobie est une doctrine d’Etat à l’époque coloniale, où les Algériens sont qualifiés de «musulmans», même quand ils se sont convertis au christianisme. Cette racialisation coloniale des «musulmans» s’est perpétuée, pas seulement au Rassemblement national.

https://www.liberation.fr/politique/ele ... Y46LWUQI4/

Si les Français s'intéressaient réellement à l'histoire du FN/RN jamais ce parti ne serait à la place qu'il occupe aujourd'hui.

*La couleur rouge c'est pour le sang qu'il a fait couler.
Là vous contez ce qui se faisait par tous durant la guerre d'Algérie
que ce soit sous une gouvernance de gauche de 1954 à 1958
Et ensuite sous la gouvernance de droite de 1958 à 1962

de 1945 à 1962 il n'y a jamais une gouvernement d'extrême droite en France
ensuite les colons comme vous dites "en réalité les pieds noirs et les harkis " ce sont eux qui ont participé à la libération contre le nazisme que ce soit dans la campagne d'Italie et en faisant le débarquement de Provence
Eux aussi avaient leur monument aux morts des 2 guerres étant français en sus par le sang versé pour la France
Alors même si vous n'êtes qu'un français de papier dans les parents n'ont pas connu la botte nazis respectez les pour cela
Pourquoi venez vous citer JEAN MARIE LE PEN qui n'a pas invoqué son statut de député pour échapper à la conscription (c'est tout à son honneur alors que d'autres avaient tout pour se faire réformer)
JMLP comme tous les autres officiers et militaires français n'ont fait comme toujours qu'obéir aux ordres d'un gouvernement
Voulez vous juger tous les anciens combattants de la guerre d'Algérie
Il n'y a qu'un français de papier pour parler comme vous le faites
d'où la nécessité d'une remigration selective
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Re: À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

Message par mic43121 »

Corvo ..
Si ça t'intéresse il existe de nombreux bouquins sur la torture en Algérie ...
Et tu constateras que le pen n'est pas le pire des tortionnaires ...LOIN DE LÀ...
Des petits officiers (capitaine) ont pratiqué sans le crier par les fenêtres..
Le BRO..(anciennement 2ieme bureau ) utilisait des pieds noirs et des arabes pour ce boulot ..
Ils se déplaçaient dans les unités pour questionner les gens arrêtés ...
Il fallait être sourd pour ne pas le savoir ..
:perv:

DE PLUS ...
Il ne faut pas cacher la cruauté des musulmans ... :XD:
Je n'ai JAMAIS entendu dire que des officiers Français auraient coupé la bite d'un Fell et la lui airaient cousu dans la bouche !
AVANT de le TUER ...
Penses y
:perv:
Et pour finir ..
Je n'ai pas d'atome crochu avec les le pen ..et je n'écris pas ça pour le défendre ..
Juste pour remettre les saloperies dans les rails ...
Il a fait comme beaucoup d'autres ...
:hello:
Modifié en dernier par mic43121 le 08 février 2024 20:44, modifié 3 fois.
La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
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Re: À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

Message par vivarais »

un nouveau fil qui arrivera rapidement à saturation et verrouillé avec 90 % de radotages répétitifs en boucles
déjà à peine 3 interventions et c'est arrivé :mdr3: :mdr3: :mdr3:
Et je prends le pari qui' sera verrouillé pour saturation à cause des radotages d'ici le 9 juin date des élections européennes
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Re: À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

Message par gare au gorille »

Monsieur Corvo qui appelle le père Le Pen à la rescousse dans sa croisade anti RN. Mais on se tape du père Le Pen comme du père d'Hollande et de votre grand père. Aujourd'hui Marine Le Pen et Bardella font partie des personnages politiques préférés des Français et tout le rance de vos assertions n'y changera rien. Cherchez plutôt de vrais arguments, le père Le Pen n'en est plus un depuis bien longtemps sauf pour quelques attardés qui n'ont toujours rien compris et restent incapables de voir le monde qui bouge.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
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Re: Malgré l’opposition officielle de Le Pen, la «remigration» a la peau dure au RN

Message par vivarais »

Corvo a écrit : 08 février 2024 19:05 L'origine...

Jean-Marie Le Pen et la torture en Algérie : «La nuit, il allait à la recherche de suspects»

Dans «Le Pen et la torture», l’historien Fabrice Riceputi cartographie les agissements du fondateur du Front national lors de la guerre d’Algérie, accréditant son usage de pratiques tortionnaires, et rend compte de la matrice colonialiste originelle du parti d’extrême droite.

Historien, chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), Fabrice Riceputi réunit pour la première fois dans un livre, Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli (Le Passager clandestin, en partenariat avec Mediapart), l’ensemble des preuves permettant d’établir le rôle dans la guerre d’Algérie du fondateur du Front national (FN), engagé volontaire comme lieutenant au début de la bataille d’Alger. Une occasion, aussi, de revenir sur la matrice coloniale trop souvent minorée qui irrigue le parti d’extrême droite à sa fondation, et de faire honneur à la phrase de Pierre Vidal-Naquet, grand historien et intellectuel engagé contre la torture, dont Fabrice Riceputi a été l’élève : «Ce serait diffamer Le Pen que de dire qu’il n’a pas torturé.»

Pourquoi écrire un livre sur Le Pen et la torture en 2024 ?
Le point de départ, c’est la série de France Inter, en février 2023, dans laquelle son producteur, Philippe Collin, affirme que «le soldat Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie [reprenant une interview de Stora, lequel depuis a contredit son propos, ndlr]». Comme beaucoup de gens de ma génération et de mon milieu politique, j’ai été sidéré. Puis je me suis rendu compte que les dernières révélations sur le sujet datent des enquêtes de Florence Beaugé pour le Monde, en 2002. Et que la vingtaine d’années qui se sont écoulées depuis correspond à peu près aux années de la dédiabolisation du Front national. Si bien qu’on en arrive là, du fait de gens qui ne sont pas du tout des sympathisants du Rassemblement national (RN), à effacer jusqu’aux racines de l’Algérie française, pourtant absolument déterminantes du lepénisme.

Je me suis aussi alors rendu compte qu’il n’existait pas de livre qui rassemble l’ensemble du dossier. Sans doute aussi parce que Le Pen n’est effectivement qu’un «point de détail» dans l’histoire de la guerre d’Algérie. Lui-même n’a été, à un moment où la torture était institutionnalisée dans l’armée française, qu’un tortionnaire parmi beaucoup d’autres et pas longtemps – seulement trois mois, de décembre 1956 à mars 1957.

Comment avez-vous travaillé pour établir les éléments vous permettant d’affirmer que Le Pen a bien été un tortionnaire ?
On dispose, en plus de rares archives, d’une quinzaine de témoignages de victimes directes de Le Pen, essentiellement issus des enquêtes de René Vautier (dans son film A propos… de l’autre détail, documentaire de 1985), de Lionel Duroy pour Libération et de Florence Beaugé au début des années 2000, pour le Monde.

En rassemblant tous ces témoignages, en les examinant et en les confrontant au contexte exact de la bataille d’Alger, on arrive à produire une chronologie, certes, incomplète mais assez étendue, et qui concorde parfaitement avec ce qu’on sait des pratiques tortionnaires à cette époque en Algérie et du parcours de Le Pen à ce moment. Un exemple : aucune victime ne prétend avoir été torturée par Le Pen en janvier 1957, mais seulement en février et en mars. J’ai constaté qu’effectivement le jeune député était alors rentré en métropole faire une campagne électorale imprévue. Or, aucun des témoins ne pouvait être au courant de cette absence.

Par ailleurs, ces témoignages sont extrêmement circonstanciés. A tel point qu’il est absolument impossible, comme l’ont prétendu l’intéressé lui-même et d’autres qu’ils soient le fruit d’un quelconque complot algérien. D’ailleurs aussi bien Lionel Duroy que Florence Beaugé m’ont raconté que les autorités algériennes ne leur ont pas paru spécialement enchantées que soit menée cette enquête. En mobilisant ce que j’ai accumulé de connaissances avec l’historienne Malika Rahal dans le projet «Mille autres» sur les disparitions forcées, j’ai pu faire une cartographie très précise des agissements de Le Pen, présente dans le livre.

Dire qu’il n’y a «pas de preuves» est un argument de type négationniste, qui refuse, a priori, de prendre en compte la parole de témoins directs pour la seule raison qu’ils sont algériens, alors qu’elle s’avère, à l’examen, parfaitement crédible. Ces sources orales sont de celles qu’utilisent constamment les historiens dans ce type de contexte de crime d’Etat nié et dissimulé. En effet, il n’existe rien ou presque dans les archives de l’armée sur la torture et les exécutions sommaires : bien qu’encouragées par le gouvernement, elles restaient des crimes inavouables jusqu’à ce que les militaires obtiennent une garantie d’impunité par l’amnistie, en 1962.

Dans quel contexte Le Pen arrive-t-il en Algérie, le 28 décembre 1956 ?
Il sort de l’Indochine, où il s’est engagé entre 1954 et 1955 dans le 1er régiment étranger de parachutistes (1er REP), où il a le grade de lieutenant. Comme beaucoup d’autres officiers parachutistes, c’est là qu’il a appris les rudiments de la guerre contre insurrectionnelle, qui devient la doctrine officielle de l’armée française et qui est généralisée ensuite en Algérie. Cette doctrine implique un mode opératoire qu’on qualifiera plus tard de la «disparition forcée», en l’observant en Argentine, où des officiers français sont allés l’enseigner.

Son but officiel est d’éradiquer une organisation qualifiée de «terroriste» qui se trouve comme un poisson dans l’eau dans une population colonisée et insurgée. Le noyau dur de cette thèse, c’est le scénario de la bombe à retardement : il serait légitime de pratiquer la torture pour connaître l’emplacement d’une bombe prête à exploser et à tuer des civils. Or, jamais, y compris dans les mémoires d’officiers comme le général Massu, ce cas de figure ne s’est produit. C’est une fable perverse, qui sert à justifier la terreur contre tout un peuple. La torture n’est pas un simple face-à-face entre le tortionnaire et le torturé. A travers ce dernier, on terrorise tout son entourage, son quartier, le peuple auquel il appartient.

Quel était le rôle de Le Pen précisément ?
Il est à la tête d’une quinzaine d’hommes, lieutenant dans un régiment de légionnaires dont la quasi-totalité est de nationalité étrangère, notamment allemande, dont nombre d’anciens SS réfugiés dans la légion après 1945. Il est probable que ce soit l’un d’entre eux qui ait offert le poignard des Jeunesses hitlériennes, oublié par Le Pen chez l’une de ses victimes, Ahmed Moulay, et produit par Florence Beaugé lors du procès du Monde, en 2003. Le poste de commandement du régiment de Le Pen, la Villa Sésini, était l’une des usines à supplices les plus connues d’Alger.

Poignard des Jeunesses hitlériennes ayant appartenu à Jean-Marie Le Pen. Il a été retrouvé chez l'une de ses victimes, Ahmed Moulay, et produit par Florence Beaugé lors du procès du «Monde», en 2003. (Raphaël Dallaporta)
L’un des bourreaux à tout faire du lieu, le légionnaire Feldmeyer, était un ancien SS. Les deux hommes s’y côtoyaient. Plusieurs témoins relient aussi Le Pen à Paul Aussaresses, qui dirigeait de véritables escadrons de la mort. Le jour, son régiment procède à des tâches d’occupation de la ville, de contrôles, des barrages, etc. Mais la nuit, Le Pen va à la recherche de «suspects». On le voit arriver dans une famille de la Casbah, dans la nuit du 2 au 3 février 1957. Il cherche un homme qui n’est pas là et, sur-le-champ, il torture sa famille pour qu’on lui dise où se trouve la personne qu’il recherche. Ça s’est produit à plusieurs reprises.

Dans le cas de Mohammed Moulay, il torture le père, Ahmed, devant toute la famille avant de maquiller sa mort sous la torture en «règlement de comptes». On le voit ainsi accomplir la routine des «officiers de renseignement». Jean-Marie Le Pen n’a pas cessé de se vanter d’en avoir été un, à l’époque, puis encore dans ses Mémoires, en 2018. Les formes de tortures qu’on l’accuse de pratiquer sont alors enseignées aux officiers français et déjà très normées : la baignoire, le chiffon humide sur la figure, sur lequel on verse de l’eau souillée jusqu’à suffocation, l’électricité [la «gégène»] sur les points sensibles du corps, censées ne pas trop abîmer physiquement le «suspect», mais qui provoquèrent nombre de décès.*

Comment expliquer que Le Pen commence par se vanter d’avoir eu recours à la torture, puis se met à poursuivre ceux qui l’accusent d’une telle pratique ?
Avant 1962, il reste très ambigu et ne s’incrimine pas explicitement lui-même parce qu’il n’y a pas encore d’amnistie. Il fait seulement l’apologie de la torture en général au nom du scénario de la bombe à retardement. En juin 1962, s’il dit à Combat, «j’ai torturé», c’est parce qu’il vient d’être amnistié comme tous ses camarades. Donc il peut le dire sans risque. Mais il fait un pseudo-démenti en jouant sur le sens du mot torture et en parlant d’«interrogatoires sous la contrainte». Ensuite, quand il commence son ascension politique, à partir de 1984, l’ambiguïté revient, car les médias commencent à s’intéresser à son passé en Algérie. C’est la rançon de sa gloire.

Il intente des procès en diffamation pour souder autour de lui les nostalgiques de l’Algérie française. Il continue à faire l’apologie de la torture, envoyant ainsi un message crypté au noyau dur du FN : pieds-noirs ultras, anciens de l’OAS, anciens militaires. Dans ces procès, il fait projeter des images sur «les atrocités du FLN».

Mais, en même temps, il ne peut pas assumer d’avoir été lui-même le tortionnaire que décrivent ses accusateurs. Il obtient facilement des condamnations parce que la loi sur la diffamation ne juge pas le fond des accusations. Elle juge la forme. Au moins dans un premier temps. Dans les années 70, il fait condamner Rouge et Lutte ouvrière, puis, dans les années 80, le Canard enchaîné, Libé… C’est encore le moment où la justice reçoit comme valables ses arguties relativisant la torture. A partir des années 90, la société change et Jean-Marie Le Pen perd, de façon très sèche, trois procès, contre Michel Rocard, Pierre Vidal-Naquet et, surtout, le Monde.

Comment se fait-il que, malgré ces victoires judiciaires, le sujet soit si peu abordé ? En tout cas moins que le passé collaborationniste de certains fondateurs du FN ?
L’amnistie des crimes commis en Algérie a eu un effet judiciaire mais aussi politique considérable : elle impose l’amnésie à la société. Du coup, en France, avoir été impliqué dans des crimes coloniaux n’est pas jugé particulièrement grave : nul n’a jamais été et ne sera jamais jugé pour cela. Dans les années 80 et surtout 90, l’amnésie française a été ébranlée par les mouvements antiracistes – comme la grande Marche pour l’égalité de 1983. C’est vrai pour la torture, comme pour un autre abcès de fixation, la manifestation du 17 octobre 1961. C’est aussi lié à l’ascension du Front national, qui réactive explicitement le racisme colonial dans sa stigmatisation de «l’immigré», surtout arabe.

Mais après 2000, il y a un backlash, une violente réaction, particulièrement sous Nicolas Sarkozy avec l’invention de l’anti «repentance». Aujourd’hui encore, chaque fois qu’Emmanuel Macron, qui avait pourtant parlé de «crime contre l’humanité» à propos de la colonisation en 2017, prend une initiative en rapport avec l’Algérie, la cellule Mémoire de l’Elysée, dirigée par Bruno Roger-Petit, précise qu’elle ne fait pas de «repentance». Rien ne doit en effet troubler la bonne conscience coloniale française.

C’est notamment le fait de la gauche française, qui n’a jamais fait le moindre inventaire de son passé coupable alors que des figures comme Guy Mollet, Robert Lacoste et François Mitterrand sont responsables de la surenchère dans la terreur coloniale en 1957. Les gaullistes non plus ne sont jamais revenus sur leur responsabilité dans la guerre à outrance contre les populations civiles à partir de 1958. Jusqu’au Parti communiste, qui a voté les pouvoirs spéciaux en Algérie en 1956. Il y a eu un solide consensus sur l’omerta, car tout le monde a trempé dans cette sale guerre coloniale.

Décelez-vous encore des traces d’apologie de la torture chez Marine Le Pen ?
Elle affirme elle-même assumer tout l’héritage de son père. Y compris l’apologie de la torture, par exemple en 2014, en usant de la même fable que son père : s’il y a une «bombe – tic-tac tic-tac tic-tac – [qui] doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles» alors, «il est utile de faire parler la personne».

C’est la défense de l’Algérie française qui a permis à l’extrême droite de se laver du péché de la collaboration. Au-delà de la torture, cette matrice colonialiste du lepénisme est toujours à l’œuvre. Dans l’imaginaire de ce courant, on poursuit toujours en France la guerre perdue en 1962 en Algérie contre les Arabes musulmans. Le député RN José Gonzalez, né en Algérie, l’a parfaitement dit au Monde : il a adhéré au FN en 1978 parce qu’il s’est «demandé si, en France, nous n’allions pas subir la même chose qu’en Algérie, avec des populations qui nous poussent dehors».

La hantise chez les colons de la submersion par les colonisés sauvages et fanatiques a été importée en France et est à l’origine du délire du «grand remplacement». De même, l’islamophobie est une doctrine d’Etat à l’époque coloniale, où les Algériens sont qualifiés de «musulmans», même quand ils se sont convertis au christianisme. Cette racialisation coloniale des «musulmans» s’est perpétuée, pas seulement au Rassemblement national.

https://www.liberation.fr/politique/ele ... Y46LWUQI4/

Si les Français s'intéressaient réellement à l'histoire du FN/RN jamais ce parti ne serait à la place qu'il occupe aujourd'hui.

*La couleur rouge c'est pour le sang qu'il a fait couler.
où les Algériens sont qualifiés de «musulmans», même quand ils se sont convertis au christianisme.
Vous même aujourd'hui lorsque l'on parle de migrants africains ne transposez vous pas cela systématiquement en musulmans :mdr3:
Il y a des images d'Epinal qui ont la peau dure :hehe:
Tout ce qui n'est pas de gauche ou de droite c'est aussi d'extrême droite
gilets jaunes d'extrême droite ; parents vigilants d'extrême droite ; LDJ (pourtant juive ) d'extrême droite
Certains ne peuvent voir les choses qu'en transposant en images d'Epinal
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Re: À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

Message par vivarais »

gare au gorille a écrit : 08 février 2024 19:41 Monsieur Corvo qui appelle le père Le Pen à la rescousse dans sa croisade anti RN. Mais on se tape du père Le Pen comme du père d'Hollande et de votre grand père. Aujourd'hui Marine Le Pen et Bardella font partie des personnages politiques préférés des Français et tout le rance de vos assertions n'y changera rien. Cherchez plutôt de vrais arguments, le père Le Pen n'en est plus un depuis bien longtemps sauf pour quelques attardés qui n'ont toujours rien compris et restent incapables de voir le monde qui bouge.
quand on est désespéré et qu'on coule on s'accroche même à une allumette :lol:
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Re: À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

Message par vivarais »

corvo sortir comme croquemitaine le père LE PEN
Voici ce qu'en pense votre médias favori (parfois on est trahi par les siens :mdr3: :mdr3:)
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/oth ... dfc7&ei=12
Le matelas s’épaissit. Jordan Bardella continue de faire la course en tête pour les élections européennes. Avec 32 % d’intentions de vote, la liste menée par le président du Rassemblement national grimpe de deux points dans le baromètre mesuré par YouGov pour Le HuffPost début février.
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Re: À la demande générale le nouveau fil sur le RN est arrivé...et ça s'arrose !

Message par vivarais »

danielle49 a écrit : 08 février 2024 20:04 Juste une remarque : il y a tellement de fils sur le RN dans ce forum qu'il y a de quoi faire un tricot désormais ? :icon_winks:
:super: :icon_clap: :icon_clap: :icon_clap:
Et d'ici juin la trame va s'épaissir sur le métier à tisser
Verrouillé

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