Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macron

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UBUROI
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Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macron

Message par UBUROI »

Triste anniversaire du génocide commis par les Hutus qui ont assassiné les 3/4 des Tutsis du Rwanda.

Et la France dans ce massacre?

Président de la République: François Mitterrand.
En 1994, c'est la 2ème année du gouvernement Balladur de la seconde cohabitation (29 mars 1993 au 11 mai 1995).
Alain Juppé était ministre des Affaires Etrangères, François Léotard Ministre de la Défense
En 1994, près d’un million de personnes sont mortes en l’espace de seulement trois mois au Rwanda.
Pour Emmanuel Macron, la France «aurait pu arrêter le génocide» «avec ses alliés occidentaux et africains», mais «n’en a pas eu la volonté», a rapporté ce jeudi 4 avril l’Elysée, en amont du 30e anniversaire du début des massacres. Un pas supplémentaire.

Le président, qui avait déjà reconnu en 2021 les «responsabilités» de la France dans le génocide, s’exprimera dimanche «par une vidéo qui sera publiée sur ses réseaux sociaux», a déclaré son entourage. Il «rappellera notamment que, quand la phase d’extermination totale contre les Tutsis a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d’agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélée les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté», a ajouté la présidence.
Les réactions n’ont pas tardé. Il «va encore plus loin que le rapport Duclert (rendu en 2021 par une commission d’historiens, il soulignait la responsabilité de la France, ndlr) et que la déclaration qu’il a faite à Kigali», s’est réjoui Marcel Kabanda, président de Ibuka France, principale organisation de mémoire, justice et soutien aux rescapés du génocide des Tutsis. «Je me félicite qu’il donne de la France cette image positive d’un pays qui reconnaît ses torts et qui grandit en reconnaissant son histoire», a-t-il dit à l’AFP.

«C’est un pas en avant, incontestablement», a aussi réagi l’historien Vincent Duclert, qui y voit «une reconnaissance extrêmement forte» de «toutes les fautes» que «la France a commises à partir du début des années 90 au Rwanda». «On sentait que la France était peut-être un peu en retrait sur cette 30e commémoration, et là le président, la France revient vraiment au premier plan», a-t-il ajouté sur France Inter. Très impliquée dans ce dossier, l’association Survie a de son côté demandé que la France aille encore plus loin en «reconnaissant officiellement» une «complicité de génocide».

Le 27 mai 2021, c’était depuis Kigali, la capitale du Rwanda, que le président de la République avait reconnu les «responsabilités» de la France dans le génocide après la remise du rapport Duclert. «Alors que des responsables français avaient eu la lucidité et le courage de le qualifier de génocide, la France n’a pas su en tirer les conséquences appropriées», avait-il affirmé, ajoutant : «Nous avons, tous, abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos.» Il avait précisé que Paris n’avait «pas été complice» des génocidaires hutus, et n’avait pas présenté d’excuses, tout en disant espérer le pardon des rescapés.

Invité par le président rwandais Paul Kagame aux commémorations du 30e anniversaire du génocide dimanche, Emmanuel Macron ne s’y rendra pas. Il sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, et le secrétaire d’Etat chargé de la Mer, Hervé Berville, né au Rwanda.
https://www.liberation.fr/international ... GRQXH3YII/

Pour mémoire, extrait du rapport DUCLERT:
Rapport final
Le rapport final est remis le 26 mars 202120. Ses conclusions démontrent « un naufrage politique, militaire, diplomatique, administratif, intellectuel et éthique » face au génocide des Tutsi et des Hutus modérés en 199421. Si la commission refuse de parler de complicité de génocide, elle conclut cependant à la lourde responsabilité du pouvoir21:

« La France est-elle pour autant complice du génocide des Tutsi ? Si l’on entend par là une volonté de s’associer à l’entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer. La France s’est néanmoins longtemps investie au côté d’un régime qui encourageait des massacres racistes. Elle est demeurée aveugle face à la préparation d’un génocide par les éléments les plus radicaux de ce régime. Elle a adopté un schéma binaire opposant d’une part l’ami hutu, incarné par le président Habyarimana, et de l’autre l’ennemi qualifié d’«ougando-tutsi» pour désigner le FPR. Au moment du génocide, elle a tardé à rompre avec le gouvernement intérimaire qui le réalisait et a continué à placer la menace du FPR au sommet de ses préoccupations. Elle a réagi tardivement avec l’opération Turquoise, qui a permis de sauver de nombreuses vies, mais non celles de la très grande majorité des Tutsi du Rwanda, exterminés dès les premières semaines du génocide. La recherche établit donc un ensemble de responsabilités, lourdes et accablantes. »

Pour la commission, le pouvoir français n'avait pas la volonté d'aider à commettre le génocide des Tutsi mais au titre de ses motivations, il souhaitait maintenir un soutien politique et militaire au régime rwandais jugé légitime par Paris. A contrario, l’« ennemi » tutsi est qualifié de « menace étrangère » semblant mener une guérilla pilotée depuis l’Ouganda anglophone21. Les conclusions du rapport soulignent la responsabilité accablante de la France et de François Mitterrand, alors président22.

Sur les causes de ce désastre, le rapport pointe l'« aveuglement idéologique de François Mitterrand et de ses conseillers, imposé au reste de l’appareil d’Etat. Un révélateur des stéréotypes coloniaux et d’une lecture purement ethnique qui ont irrigué la politique africaine de la France »21. Le chef de l'État persiste à voir le Rwanda comme un rempart de l’influence française à préserver de l’agression « ougando-tutsi » que représenterait le FPR21.

Or l’Élysée ignore délibérément tout ce qui ne s’inscrit pas dans cette logique, à commencer par les rapports de la DGSE, qui alerte sur le génocide en préparation et disculpe dès le 2 mai 1994 le FPR de l’attentat contre l’avion de Juvénal Habyarimana, ainsi que les voix discordantes d’une « minorité d’hommes libres », qui seront marginalisés ou ecartés, comme le général Jean Varret, chef de la Mission militaire de coopération23, le colonel René Galinié, attaché militaire à Kigali, ou Antoine Anfré, au Quai d’Orsay21.

Au-delà, le rapport met en évidence le fonctionnement opaque de l’Élysée, où le président et son État-major particulier marginalisent « de fait les institutions légalement en charge du commandement opérationnel, l’état-major des armées et la mission de coopération militaire ». Pierre Joxe, dès 1993, alertait pourtant déjà François Mitterrand sur la nécessité de mettre un terme à « des pratiques d’opacité, de communication orale, et des phénomènes de déresponsabilisation tant politique qu’administrative », en vain21.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Commissio ... _au_Rwanda

Et voilà l'un des évènements majeurs, et des plus dramatiques, qui explique pourquoi l'Afrique s'est détournée lentement mais sûrement de la France?
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Fonck1
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par Fonck1 »

ça n'est pas un seul des facteurs.
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Cépajuste
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par Cépajuste »

Macron est-il dans son rôle en tenant de tels propos ?

La France est déjà accusée de tous les maux de la terre, en particulier en Afrique. Est-il besoin que notre chef d'Etat en rajoute une couche ? On est le seul pays qui s'auto-flagelle de cette façon.

Il faut se souvenir qu'on a d'abord accusé la France d'être responsable du génocide. À présent qu'il est établi qu'il n'en est rien, on lui reproche de ne pas l'avoir empêché. Mais ce reproche peut être adressé à l'ensemble de la communauté internationale. La France a tardé à réagir avec l'opération Turquoise, mais elle a tout de même réagi. Qu'on fait les autres pays ?
papibilou
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par papibilou »

Il va falloir que nos dirigeants cessent de s'exonérer de leurs responsabilités en reportant sur le pays tout entier les fautes qu'ils commettent, eux.
Peut-être Mitterrand eut-il pu faire stopper le génocide, mais il n'a rien fait.
OK Mais la France la dedans ? Jusqu'à preuve du contraire représenter un pays n'est pas engager devant l'histoire la responsabilité de tous ses habitants.
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Cépajuste
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par Cépajuste »

Pendant le génocide rwandais en 1994, la communauté internationale, y compris les Nations unies, a malheureusement fait preuve de passivité. Voici quelques raisons qui expliquent cet échec :
  • Mission mal équipée : Lorsque le génocide a commencé le 7 avril 1994, l’ONU était présente au Rwanda depuis quatre mois avec la Minuar (Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda). Cependant, cette mission de paix avait un mandat faible, et les 2 500 Casques bleus, dirigés par le général canadien Roméo Dallaire, étaient mal équipés. Ils manquaient de ressources pour agir efficacement.
  • Manque de volonté politique : Roméo Dallaire a tenté à plusieurs reprises d’alerter l’ONU sur la préparation de massacres d’envergure dès janvier 1994, mais ses appels sont restés ignorés. La communauté internationale était alors davantage préoccupée par la guerre en Yougoslavie, ce qui a détourné l’attention du génocide au Rwanda.
  • Mauvaise appréciation des événements : Outre les défaillances de la Minuar, l’échec international au Rwanda s’explique également par une mauvaise évaluation de la situation. L’ONU considérait le Rwanda comme étant en guerre civile, privilégiant ainsi la diplomatie. Cela a conduit à des décisions inappropriées et à un manque d’intervention efficace.
  • Retrait de troupes belges : Lorsque 10 soldats belges ont été tués au début du génocide, la Belgique a décidé de retirer la moitié de son contingent de la Minuar. Cette décision a affaibli davantage la capacité d’action de la mission de l’ONU.
En somme, l’incapacité de l’ONU à empêcher le génocide au Rwanda en 1994 est le résultat d’une combinaison de facteurs, allant du manque de moyens à la priorité accordée à d’autres conflits internationaux. Aujourd’hui, la Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies, nous rappelle l’importance de ne jamais oublier ces événements tragiques et de tirer des leçons pour l’avenir. Cependant, il est injuste de voir la France comme la principale responsable de ce drame.
UBUROI
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par UBUROI »

Cépajuste a écrit : 05 avril 2024 12:15 Pendant le génocide rwandais en 1994, la communauté internationale, y compris les Nations unies, a malheureusement fait preuve de passivité. Voici quelques raisons qui expliquent cet échec :
  • Mission mal équipée : Lorsque le génocide a commencé le 7 avril 1994, l’ONU était présente au Rwanda depuis quatre mois avec la Minuar (Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda). Cependant, cette mission de paix avait un mandat faible, et les 2 500 Casques bleus, dirigés par le général canadien Roméo Dallaire, étaient mal équipés. Ils manquaient de ressources pour agir efficacement.
  • Manque de volonté politique : Roméo Dallaire a tenté à plusieurs reprises d’alerter l’ONU sur la préparation de massacres d’envergure dès janvier 1994, mais ses appels sont restés ignorés. La communauté internationale était alors davantage préoccupée par la guerre en Yougoslavie, ce qui a détourné l’attention du génocide au Rwanda.
  • Mauvaise appréciation des événements : Outre les défaillances de la Minuar, l’échec international au Rwanda s’explique également par une mauvaise évaluation de la situation. L’ONU considérait le Rwanda comme étant en guerre civile, privilégiant ainsi la diplomatie. Cela a conduit à des décisions inappropriées et à un manque d’intervention efficace.
  • Retrait de troupes belges : Lorsque 10 soldats belges ont été tués au début du génocide, la Belgique a décidé de retirer la moitié de son contingent de la Minuar. Cette décision a affaibli davantage la capacité d’action de la mission de l’ONU.
En somme, l’incapacité de l’ONU à empêcher le génocide au Rwanda en 1994 est le résultat d’une combinaison de facteurs, allant du manque de moyens à la priorité accordée à d’autres conflits internationaux. Aujourd’hui, la Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies, nous rappelle l’importance de ne jamais oublier ces événements tragiques et de tirer des leçons pour l’avenir. Cependant, il est injuste de voir la France comme la principale responsable de ce drame.
Quand tu cites un média tu mets des quote STP. Deutsche Welle dans cet article ne parle pas de la France. Bizarre?
Ce média ne cite aucune source.
Pourquoi sortir ce tuyau percé datant de 2014...alors que la Commission d'historiens dite Duclert a sorti un rapport de 1200 pages alimenté de tout ce que réclamele sérieux du travail des historiens:
Génocide au Rwanda : comment le rapport Duclert a changé la perception du rôle de la France
Il y a un an, une commission d’historiens remettait à Emmanuel Macron un rapport de 1 200 pages qui concluait à « un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes » de Paris.

...S’appuyant sur près de 8 000 documents (notes manuscrites, télégrammes diplomatiques, analyses de conseillers, synthèses des conseils de défense…), le rapport conclut à « un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes » de Paris dans le génocide des Tutsi, qui fit entre 800 000 et 1 million de morts au printemps 1994.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/ ... _3212.html
vivarais
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par vivarais »

c'est facile de juger après coup
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par oups »

Avril à juillet 1994. :-/ C’est pas la France qui aurait pu arrêter, c’est Mr Mitterand ,le patron entre autre de Mr Badinter..J’ vous laisse avec ça :hello:
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par UBUROI »

vivarais a écrit : 05 avril 2024 21:54 c'est facile de juger après coup
juger avant coup, c'est difficile :hehe:
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Mickey
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par Mickey »

Ce n'est pas que la France "aurait pu arrêter le génocide", elle en est à l'origine ! Sur ce je vous laisse à vos élucubrations. :hello:
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coincetabulle
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Re: Avril-juillet 1994, la France «aurait pu arrêter le génocide» au Rwanda mais n’en a «pas eu la volonté», estime Macr

Message par coincetabulle »

Mickey a écrit : 06 avril 2024 00:00 Ce n'est pas que la France "aurait pu arrêter le génocide", elle en est à l'origine ! Sur ce je vous laisse à vos élucubrations. :hello:
c'est la Belgique qui a foutu le bordel au Rwanda. et pas qu'un peu du début à la fin de sa présence sur place. renseignes toi au lieu de raconter n'importe quoi.
le chômage n'augmente pas, il y a un manque d'emploi.
Muriel Penicaud ministre du travail. France-Inter le 30/07/2018.
"y a pas que les bonbons qui font tomber les dents" célèbre citation de la BAC nantaise.
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