Même si ça date "rions" un peu...ou non ça n'a pas changé.
25 heures devant CNews : entre misère journalistique et continuelle propagande d’extrême droite
Nos confrères du mensuel CQFD se sont confrontés le temps d’une journée aux programmes de la chaîne d’information la plus réactionnaire de France. Un long chemin de croix qu’ils vous racontent.
Ce lundi soir, il règne une étrange ambiance dans le local de CQFD. Un écran est posé sur la table de la cuisine. Depuis le vieux canapé de cuir et quelques chaises pliantes, nous sommes six à le regarder, non sans appréhension. Car le spectacle va commencer. Au programme : 25 heures devant CNews, chaîne d’info privée ultra-réactionnaire bénéficiant d’une fréquence publique, aux courbes d’audience grandissantes. L’idée : disséquer le quotidien des programmes de cette succursale de Canal +, au-delà des courtes vidéos qui relayent les plus odieuses saillies verbales de ses éditorialistes sur les réseaux sociaux.
Lundi, 19 h – Musique oppressante, générique cheap, plateau moche et fonctionnel, on y est : Face à l’info commence, avec la falote présentatrice Christine Kelly aux commandes. Comme dans l’immense majorité des émissions de la chaîne, les débatteurs sont essentiellement de vieux mecs blancs, tandis que la présentatrice est cantonnée à un improbable rôle de complice mi-potiche mi-instit’. Outre Zemmour, il y a là trois spécimens : Régis Le Sommier, rédacteur adjoint de Paris Match qu’on entendra peu puisqu’il semble un peu moins frappadingue que les autres ; Harold Hyman, journaliste franco-américain farfelu à opinions et bretelles dérangeantes ; et Marc Menant, invraisemblable type à tête de vampire jauni issu du journalisme sportif. On comprend vite que ceux-ci ne serviront qu’à une chose : passer les plats à la star de la chaîne. Le sommaire évacué, le voilà ainsi invité à délivrer son premier « édito », consacré à la politique française dans le monde arabe, le président turc Erdogan ayant récemment traité Macron de malade mental. L’exercice dure une grosse vingtaine de minutes et se révèle particulièrement opaque. « La France est ciblée parce qu’elle est faible », regrette Zemmour, avant d’expliquer que la Chine, elle, a la chance de pouvoir massacrer les Ouïghours sans que personne ne moufte. Puis il s’embarque dans une valse de digressions loufoques, mêlant un Charles de Gaulle inspiré par le royaliste Charles Maurras aux écrits « extraordinaires » du collaborationniste Jacques-Benoist Méchin. Soudain apparaît Saint Louis. Puis le Quai d’Orsay en prend pour son grade : « On est passés des barbouzes du SAC et de Foccart à des juristes féministes ! » L’ensemble est complètement incompréhensible, et au local comme sur le plateau, la question première semble être : de quoi parle-t-il ?
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Mardi 20 h et des poussières – Praud lance L’Heure des pros 2. « Le moment est sombre », commence-t-il. Tu l’as dit bouffi. On éteint. On se regarde. Et on se le jure : plus jamais ça.
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