Après la thérapie de choc de Milei, le taux de pauvreté en chute libre en Argentine

[Victor]

Alors qu'il était à 52,9 % début 2024, le taux de pauvreté en Argentine a reculé de 15 points pour s'établir à 38,1 % au second semestre.

C'était un chiffre que Javier Milei attendait avec impatience. Une preuve de plus du bon fonctionnement de sa politique économique depuis son arrivée au pouvoir fin 2023. Et le chiffre est tombé lundi dans la soirée : le taux de pauvreté à 52,9 % au premier semestre 2024 est descendu à 38,1 % au second, selon l'Institut national des statistiques (Indec).

Une forte chute qui s'explique par « les profondes réformes économiques impulsées par le président Javier Milei », a aussitôt réagi la présidence argentine dans un communiqué. Car le taux de pauvreté était un caillou dans la chaussure du président argentin. Quelques mois après son installation à la Casa Rosada (l'Elysée argentin), sa politique de coupe massive dans les dépenses publiques avait fait plonger de nombreux argentins sous le seuil de pauvreté.

Au premier semestre 2024, sur 47 millions d'Argentins, la moitié n'avait pas suffisamment d'argent pour acheter le panier de biens nécessaires établi à 342.000 pesos, soit environ 313 dollars. Parmi cette population appauvrie, les plus touchés étaient surtout les retraités dont la pension n'avait quasiment pas augmenté malgré une inflation à 211 % en 2023.

Malgré l'arrivée rapide de bons résultats macroéconomiques comme le premier excédent budgétaire ou la forte baisse de l'inflation, il restait donc à régler ce problème de pauvreté toujours trop élevée. Selon les derniers chiffres de l'Indec, c'est désormais chose faite.

L'extrême pauvreté baisse aussi
A 38,1 % de la population, la pauvreté est même plus basse qu'au second semestre 2023 (41,7 %) quand Milei n'était pas encore au pouvoir. Par ailleurs, le niveau d'extrême pauvreté, soit la population ne pouvant pas acheter un panier mensuel de 107.000 pesos (99 dollars), baisse aussi fortement : il passe de 18,1 % au premier semestre à 8,2 % au second semestre 2024. En tout, 6,9 millions de personnes sont sorties de la pauvreté par rapport au premier semestre.

Cette baisse fulgurante s'explique par deux facteurs principaux. « Javier Milei a fait baisser le taux de pauvreté surtout grâce à son succès dans la lutte contre l'inflation », précise l'économiste Juan Carluccio, professeur à l'université de Surrey. La maîtrise de la hausse des prix est la priorité du président argentin depuis son arrivée à la tête de l'Argentine il y a un an et demi. Grâce à la baisse des dépenses publiques, l'inflation s'est stabilisée en passant de 25 % en niveau mensuel en décembre 2023, à 2,4 % en février 2025.

https://www.lesechos.fr/monde/ameriques ... ne-2157610

La politique de Milei était très critiquée sur le front de la pauvreté. Accusée de la faire augmenter rapidement et fortement.
Avec ces bons chiffres, c'est un autre indicateur économique qui passe au vert en Argentine.

Et si la politique de la tronçonneuse était finalement la bonne politique économique ?

[Kelenner]

C’est un tour de passe passe budgétaire lié au niveau de l’inflation. Ça n’a aucune signification réelle.

[Horiel]

C'est une bonne nouvelle pour les Argentins.
Milei est aussi réputé pour ses idées délirantes et son comportement agressif que pour son pragmatisme. S'il fonce

Mais si je peux me permettre, la moitié des Argentins qui travaillent ont un second emploi non déclaré.
Alors comment dire...

[Victor]

C'est une bonne nouvelle pour les Argentins.
Milei est aussi réputé pour ses idées délirantes et son comportement agressif que pour son pragmatisme. S'il fonce

Mais si je peux me permettre, la moitié des Argentins qui travaillent ont un second emploi non déclaré.
Alors comment dire...

Oui bien entendu. Mais cela ne signifie pas que l'Argentine est tirée d'affaire.
La situation économique, financière et monétaire du pays est tellement dégradée qu'il faudra un peu de temps avant de sortir complètement le pays de la crise financière et monétaire et de l'hyper inflation.

[Fonck1]

bon déjà la chute libre est plus qu'exagérée : 15 pts et l'article le dit lui même : cette baisse drastique semble être surtout un retour à la normale.

en fait, il a surement arrangé les finances de son pays, mais pas celle des gens qu'il a viré :

Quelques mois après son installation à la Casa Rosada (l'Elysée argentin), sa politique de coupe massive dans les dépenses publiques avait fait plonger de nombreux argentins sous le seuil de pauvreté.

ça n'est donc qu'un tour de passe passe.

comme l'a dit kelener, c'est artificiel :

Cette baisse fulgurante s'explique par deux facteurs principaux. « Javier Milei a fait baisser le taux de pauvreté surtout grâce à son succès dans la lutte contre l'inflation », précise l'économiste Juan Carluccio, professeur à l'université de Surrey.

l'inflation a diminué mais partout dans le monde, donc pas sur qu'il y soit pour quelque chose.

Des chiffres discutés

Pourtant, l'annonce de ces chiffres n'a pas convaincu tout le monde dans le pays. D'abord, les calculs de l'Indec ne prennent pas en compte l'évolution du taux de pauvreté dans les zones rurales mais uniquement dans les 31 villes de plus de 100.000 habitants comme Buenos Aires, Mendoza ou Cordoba.

De plus, pour Juan Carluccio, « la baisse du taux de pauvreté est surtout un retour aux niveaux précédents après un processus de réajustement des prix lancé par le gouvernement Milei ». « Mais un taux de pauvreté à 38 %, c'est conséquent. A cela il faut ajouter la dégradation des services publics et des prix toujours très élevés », détaille l'économiste.

donc il faut sérieusement arrêter de se la raconter.

[Victor]

donc il faut sérieusement arrêter de se la raconter.

On ne se la raconte pas, Fonck.
Mais quand un indicateur économique passe au vert, il passe au vert.
Il ne passe pas au rouge.
C'est juste factuel.
Peut-être que cela ne vous plaît pas pour je ne sais quelle raison obscure mais la réalité c'est que c'est une bonne nouvelle pour les argentins ..
Et pour Milei.

[Fonck1]

donc il faut sérieusement arrêter de se la raconter.

On ne se la raconte pas, Fonck.
Mais quand un indicateur économique passe au vert, il passe au vert.
Il ne passe pas au rouge.
C'est juste factuel.
Peut-être que cela ne vous plaît pas pour je ne sais quelle raison obscure mais la réalité c'est que c'est une bonne nouvelle pour les argentins ..
Et pour Milei.

il n'est pas au vert.
38% de taux de pauvreté c'est beaucoup dans un pays, quel qu'il soit.
d'autant plus que c'est un pays avec pas mal de richesses.

[Désactivé]

C'est un pays qui a des ressources naturelles: pétrole, gaz, minerais, agriculture, bois, pêche et qui a un potentiel touristique. Mais le pays qui était plus riche que la France en 1900 a été géré n'importe comment depuis les années 1920, et surtout et essentiellement par les Justicialistes (péronistes un temps) qui sont une forme de fascisme mou de centre-gauche qui gouvernèrent dans un consensus mou entre l'armée, les fonctionnaires et les syndicats , l'Eglise, les grands propriétaires terriens et les mafias et au détriment des masses populaires plus ou moins métissées. L'incurie d'état est instituée, la corruption d'état est instituée.
Donc pour l'instant contentons nous d'observer ce que fait Milei, qui est un peu loufoque, mais qui prend les affaires par le bon bout.

[Fonck1]

il a surtout été beaucoup déstabilisé par les américains.

[Patchouli38]

donc il faut sérieusement arrêter de se la raconter.

On ne se la raconte pas, Fonck.
Mais quand un indicateur économique passe au vert, il passe au vert.
Il ne passe pas au rouge.
C'est juste factuel.
Peut-être que cela ne vous plaît pas pour je ne sais quelle raison obscure mais la réalité c'est que c'est une bonne nouvelle pour les argentins ..
Et pour Milei.

Javier Milei a tout de même pris soin d'épargner les plus riches et ce sont les pauvres qui en ont payé le prix fort et qui le paient encore, comme cela se passe actuellement aux USA.

[Bastien]

C’est impressionnant de voir une telle réduction de la pauvreté en si peu de temps. La politique économique de Milei semble commencer à porter ses fruits, même si elle a été controversée au départ.

[Patchouli38]

C’est impressionnant de voir une telle réduction de la pauvreté en si peu de temps. La politique économique de Milei semble commencer à porter ses fruits, même si elle a été controversée au départ.

Parfois, il est utile de regarder de l'autre côté du miroir car ce "miracle" ne profite pas à tous.
Dans l'article ci-dessous, je n'ai mis que le dernier paragraphe car l'article est assez long, mais il résume bien la situation :

"Un bien gênant «cryptogate»

Au moment de l'investiture du candidat d'extrême droite, ses chances de réussite économique semblaient minces. D'autant plus que le polémiste, rendu célèbre par ses apparitions flamboyantes à la télévision, n'avait aucune réelle expérience de gouvernance. Pourtant, après plus d'un an d'exercice du pouvoir, les Argentins semblent devenus plus optimistes quant à l'avenir, selon les données Gallup. Pour la première fois depuis 2015, plus de la moitié des locaux interrogés ont déclaré avoir vu leur niveau de vie s'améliorer.

Mais ces taux d'approbation reflètent surtout une importante polarisation. Ainsi, les réformes visant à lutter contre l'hyperinflation et à favoriser la transformation du marché libre sont principalement perçues positivement par les couches aisées de la société. Les moins aisés, eux, restent confrontés à de nombreux problèmes non résolus et sont touchés de plein fouet par les coupes budgétaires de l'État. Du côté des investisseurs, on retrouve également un peu d'optimisme: l'indice de risque pays 2025 de JP Morgan pour l'Argentine est tombé à son niveau le plus bas en sept ans. Cependant, le pays a déjà connu de nombreux plans de stabilisation «réussis» qui ont échoué sur le long terme.

Reste une grosse épine dans la chaussure de Javier Milei: le scandale de la cryptomonnaie $LIBRA. Dans la nuit du 15 au 16 février, alors que le président argentin venait de publier un tweet promouvant ce memecoin, les traders se sont jetés sur la cryptomonnaie, faisant grimper sa capitalisation boursière jusqu'à 4,5 milliards de dollars en quelques heures.

L'actif numérique s'est finalement effondré en raison de suspicions de fraude, faisant ainsi perdre des millions aux investisseurs. Javier Milei a finalement pris ses distances avec le projet, supprimant le tweet à l'origine du scandale. L'opposition, quant à elle, se prépare à entamer une procédure de destitution."

https://www.slate.fr/monde/politique-tr ... ptomonnaie

Comme on peut le voir, sa politique a surtout profité aux plus aisés qui voit une amélioration positive de leur situation, alors que les plus pauvres sont toujours confrontés à de nombreux problèmes encore non résolus.

Il ne faut pas oublier qu'il a tout de même licencier 35 000 travailleurs du secteur public (ne sont pas les plus aisés), l'abandon des prestations sociales et des subventions, dont sont les plus pauvres sont les plus majoritairement les bénéficiaires. Les plus aisés ont été épargnés par ces coupes.

Finalement, ce sont toujours les plus pauvres qui paient, et non les riches, voilà la réalité.

[Mesoke]

C’est impressionnant de voir une telle réduction de la pauvreté en si peu de temps. La politique économique de Milei semble commencer à porter ses fruits, même si elle a été controversée au départ.

Rien ne dit que Milei a réduit la pauvreté. C'est l'indicateur subjectif et multifactoriel de calcul du taux de pauvreté qui a diminué. Or il peut avoir diminué pour d'autres raisons que la baisse de la pauvreté réelle. Genre le seuil de pauvreté est calculé par rapport au niveau de vie médian de la population. Il suffit que le niveau de vie médian baisse pour que le seuil de pauvreté soit fixé plus bas et faire ainsi sortir des gens des stats de pauvreté. Sans qu'ils gagnent plus, ce serait juste la population en général qui serait plus pauvre.

Or en Argentine actuellement il y a tellement de variations énormes d'indicateurs macroéconomiques dans tous les sens que c'est difficile de savoir à quel point la pauvreté réelle des gens a baissé ou à quel point c'est juste l'indicateur du taux de pauvreté qui a bougé sans lien réel avec le niveau de pauvreté réel des gens.

[Victor]

C’est impressionnant de voir une telle réduction de la pauvreté en si peu de temps. La politique économique de Milei semble commencer à porter ses fruits, même si elle a été controversée au départ.

Rien ne dit que Milei a réduit la pauvreté. C'est l'indicateur subjectif et multifactoriel de calcul du taux de pauvreté qui a diminué. Or il peut avoir diminué pour d'autres raisons que la baisse de la pauvreté réelle. Genre le seuil de pauvreté est calculé par rapport au niveau de vie médian de la population. Il suffit que le niveau de vie médian baisse pour que le seuil de pauvreté soit fixé plus bas et faire ainsi sortir des gens des stats de pauvreté. Sans qu'ils gagnent plus, ce serait juste la population en général qui serait plus pauvre.

Or en Argentine actuellement il y a tellement de variations énormes d'indicateurs macroéconomiques dans tous les sens que c'est difficile de savoir à quel point la pauvreté réelle des gens a baissé ou à quel point c'est juste l'indicateur du taux de pauvreté qui a bougé sans lien réel avec le niveau de pauvreté réel des gens.

En fait, le problème fondamental de l'économie argentine reste l'inflation qui reste à un niveau hyper élevée, bien qu'ayant fortement baissé.
D'ailleurs l'article le précise.
Si la pauvreté a baissé c'est d'abord parce que l'inflation a été réduite.
L'inflation peut ne pas être la priorité (pour différentes raisons) tant qu'elle reste forte mais pas délirante.
Mais quand un pays bascule dans l'hyper inflation, cela devient la priorité économique numéro devant toutes les autres.
D'un point de vue purement économique, c'est d'abord le niveau de l'inflation qu'il faut regarder en Argentine.
Mais l'économie ce n'est pas tout, il faut aussi que le social (niveau de pauvreté , du chômage, le niveau des pensions de retraite, etc.) "survivent" à une cure aussi violente que celle mise en œuvre par Milei.
Comme je l'ai écrit plus haut, je ne pense vraiment pas que l'Argentine soit encore totalement "guérie".
Il faut surveiller l'inflation, mais aussi les réserves en dollars US de la banque centrale argentine. C'est aussi le gros problème de l'Argentine, avec une monnaie qui ne vaut plus rien, l'Argentine manque cruellement de dollars pour importer du pétrole, et tout ce qui n'est pas made in Argentine, qui, je le rappelle, est payé en dollars US.

[UBUROI]

Sacré Victor, son pote Milei est dans la merde

L'Argentine, sans Trump, est cuite.
Mais Trump prend des risques financiers et politiques
Milei a perdu les dernières élections municipales à Buenos Aires

En Argentine, c’est un revers électoral cinglant pour Javier Milei. Les électeurs de la province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays, étaient appelés aux urnes dimanche 7 septembre. Avec 33,7 % des voix, le parti du président argentin a été largement devancé par l’opposition péroniste, qui a recueilli plus de 47 % des suffrages. Une défaite sans appel dans un scrutin local qui avait valeur de test à moins de deux mois des élections législatives nationales de mi-mandat.

Les élections législatives sont en novembre. Trump vient à sa rescousse mais l'aide à ce pays est contestée même chez les Républicains. Les producteurs de soja américains ne vendent plus à l'export, l'Argentine a pris leurs marchés!

https://www.nytimes.com/2025/09/25/us/p ... ilout.html

....

Mais l'Argentine est une autre histoire. Le Trésor s'efforce de soutenir son économie chancelante et, mercredi, M. Bessent a déclaré que les États-Unis étaient prêts à lui accorder une aide de 20 milliards de dollars.

Ces mesures visent à renforcer la situation de Javier Milei, le président argentin en difficulté, que le président Trump considère comme un esprit politique proche.

En offrant un soutien économique à l'Argentine, l'administration Trump s'aventure dans la politique précaire des plans de sauvetage, traditionnellement détestée par les Républicains. En utilisant la puissance économique américaine pour influencer les élections d'un autre pays, le président lie les États-Unis au destin financier de l'Argentine, en proie depuis des décennies à une inflation galopante et à un endettement galopant.

Ces mesures ont été rejetées par les groupes agricoles américains dont les membres ont été touchés par la guerre commerciale de M. Trump avec la Chine et attendent avec impatience un soutien économique.

La Chine a cessé d'acheter des produits agricoles américains comme le soja après la décision de M. Trump d'imposer des droits de douane sur les importations chinoises. Elle achète désormais du soja au Brésil et en Argentine, où il est désormais moins cher que le soja américain grâce aux droits de douane imposés en représailles par la Chine, ce qui fait craindre une crise agricole imminente dans les zones rurales américaines.

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L'American Soybean Association, qui milite pour un soutien économique aux agriculteurs, a déclaré que la frustration était immense. Elle a souligné que l'Argentine venait de baisser ses taxes à l'exportation afin de pouvoir vendre encore plus de soja à la Chine, fragilisant ainsi encore davantage les agriculteurs américains, confrontés à des droits de douane chinois élevés.

« Les prix du soja américain sont en baisse ; la récolte est en cours ; et les agriculteurs lisent les gros titres non pas sur la conclusion d’un accord commercial avec la Chine, mais sur le fait que le gouvernement américain accorde 20 milliards de dollars d’aide économique à l’Argentine », a déclaré Caleb Ragland, président de l’American Soybean Association.

Pour les agriculteurs comme M. Ragland, un plan de sauvetage pour l’Argentine, qui compromet les exportations américaines de soja, semble injuste.

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M. Trump a déclaré jeudi qu'il espérait réaffecter une partie des recettes fiscales perçues par le gouvernement grâce aux droits de douane à nos agriculteurs. Il a ajouté que ce plan viserait à « garantir la bonne santé de nos agriculteurs ».

Les principaux démocrates ont également critiqué le plan de sauvetage de l’Argentine, accusant M. Trump de copinage.

« À une époque où les Américains peinent à payer leurs courses, leur loyer, leurs factures de carte de crédit et autres dettes — et où l'administration sabre les fonds qui rendent les soins de santé abordables pour des dizaines de millions de personnes ici, dans le pays —, il est profondément troublant que le président ait l'intention d'utiliser d'importants fonds d'urgence pour gonfler la valeur de la monnaie d'un gouvernement étranger et soutenir ses marchés financiers », a écrit la sénatrice Elizabeth Warren du Massachusetts, la principale démocrate de la commission bancaire du Sénat, dans une lettre adressée à M. Bessent.

Certains Républicains ont également exprimé leurs réserves concernant le plan de sauvetage. Le sénateur Charles E. Grassley de l'Iowa a déclaré sur les réseaux sociaux que l'administration Trump devrait se battre pour les producteurs de soja américains lors des négociations avec l'Argentine. « Pourquoi les États-Unis aideraient-ils l'Argentine alors qu'elle s'accapare le plus grand marché des producteurs de soja américains ? », a écrit M. Grassley sur X jeudi.

L'économie argentine est confrontée à ses propres crises depuis des décennies. La valeur de sa monnaie, le peso, a chuté ces dernières semaines, en raison des inquiétudes concernant l'emprise de M. Milei sur le gouvernement. La semaine dernière, la banque centrale a dépensé plus d'un milliard de dollars pour soutenir le peso et maintenir son taux de change avec le dollar sous le plafond fixé plus tôt cette année dans le cadre d'un accord de 20 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international.

Le soutien américain vise à restaurer la confiance dans l'économie argentine et à soutenir M. Milei, après la lourde défaite de son parti aux récentes élections locales et la tenue d'élections législatives cruciales le mois prochain. M. Trump considère M. Milei, qui se décrit comme un libertaire radical, comme un allié politique. Il a décrit le dirigeant argentin comme son « président préféré », et M. Milei était l'un des deux seuls dirigeants mondiaux présents lors de l'investiture de M. Trump .

Les modalités de ce soutien, que M. Bessent négocie encore avec ses homologues argentins, restent floues, mais les analystes estiment qu'il pourrait être risqué pour les contribuables américains.

L'ampleur même du plan de sauvetage a suscité l'étonnement, a déclaré Monica de Bolle, chercheuse principale au Peterson Institute for International Economics. Ce dispositif est également inhabituel dans la mesure où, du moins jusqu'à présent, il n'est pas conditionné à des réductions de dépenses, à des modifications de la politique de change ou à d'autres exigences typiques des prêts accordés par des institutions comme le FMI.

« Les États-Unis s’engagent dans une situation pour laquelle ils n’ont aucune stratégie de sortie », a-t-elle déclaré.

L'Argentine a un historique mouvementé de remboursement de sa dette, qui a entraîné plusieurs défauts de paiement qui ont entraîné de lourdes pertes pour les investisseurs. Défaillant perpétuel, le pays a dû recourir à plusieurs reprises au FMI, ce qui en fait non seulement le bénéficiaire le plus fréquent des renflouements du fonds, mais aussi le plus gros débiteur de l'institution.

« Il est difficile de présenter actuellement des arguments économiques solides pour offrir le type de soutien inconditionnel que l'administration Trump semble envisager pour l'Argentine », a déclaré Eswar Prasad, professeur à l'Université Cornell et ancien haut fonctionnaire du FMI. « Ce qui est encore plus frappant, c'est que l'administration Trump semble prête à mettre en péril l'argent américain dans le plan de sauvetage qu'elle envisage pour l'Argentine. »

De nombreux investisseurs s'attendent à ce que le plan de sauvetage américain contribue à stabiliser les marchés financiers du pays et à enrayer la chute de la monnaie, mais ils le considèrent généralement comme une solution temporaire. Cela suggère que tout investissement américain pourrait être menacé si la situation économique continue de se détériorer.

Brad Setser, chercheur principal au Council on Foreign Relations, a comparé un prêt à l'Argentine aux 20 milliards de dollars que les États-Unis ont prêtés au Mexique en 1995. Il a fait valoir que l'histoire de l'Argentine, incapable de rembourser ses dettes, rendait cette bouée de sauvetage plus risquée.

« Vous injectez de l’argent dans un pays qui a pratiquement épuisé sa capacité d’emprunt auprès du FMI », a déclaré M. Setser.

M. Trump n'est pas le premier président à être confronté à des questions sur l'octroi de prêts à un gouvernement étranger. Le président Bill Clinton avait essuyé des revers politiques suite au sauvetage du Mexique en 1995. Il a finalement été justifié lorsque le Mexique, qui avait donné ses exportations de pétrole en garantie, a remboursé ses prêteurs étrangers, ce qui a stoppé l'effondrement du peso.

Lawrence H. Summers, qui a été secrétaire au Trésor sous M. Clinton, a déclaré que l'importance stratégique de l'Argentine pour les États-Unis était moins évidente que celle du Mexique et qu'il n'était pas clair ce que l'administration Trump essayait réellement d'accomplir pour soutenir son économie.

« C'est très différent du Mexique », a déclaré M. Summers. « Il n'y a pas de frontière de 3 200 kilomètres, pas de risque systémique majeur, et l'Argentine a des dettes préexistantes, notamment envers le FMI. »

M. Bessent a rejeté les critiques concernant le soutien apporté à l'Argentine, pays disposant d'importantes réserves de ressources essentielles comme le lithium, et qui a engagé des réformes budgétaires qu'il juge nécessaires. Il a soutenu que les politiques prônées par des parlementaires comme Mme Warren étaient à l'origine des difficultés économiques du pays.

« L'interprétation auto-apitoyante de la sénatrice Warren de "Don't Cry for Me Massachusetts" ne devrait guère surprendre », a écrit M. Bessent sur les réseaux sociaux. « Les politiques économiques destructrices qu'elle défend depuis son arrivée au Sénat en 2013 rivalisent avec le programme de gauche raté de l'opposition argentine. »