J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Actualité hebdo, politique, économie, informations...
Avatar du membre
sofasurfer
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 17429
Enregistré le : 19 septembre 2018 11:47

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par sofasurfer »

papibilou a écrit : 21 février 2025 12:11
Fonck1 a écrit : 21 février 2025 12:08

c'est ça.
les américains sont plus centrés sur leur nombril que sur le monde.
ils n'ont toujours pas compris qu'ils ne vivaient pas seuls.
Ou bien ils ne s'expriment que lorsqu'ils savent qu'ils peuvent changer les choses.
AU niveau local, des collectifs se montent facilement, avec manif devant la mairie, pour obtenir telle ou telle revendication, au nom du droit à manifester? Et ca fonctionne plutot bien, le maire va les rejoindre et évite un scandale.

En revanche, sur la politique fédérale, il y a très peu de manifestations. manifester pour faire changer la politique aux USA c'est toujours considéré comme "communiste", c'est très mal vu...
L’ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne

Pierre Desproges
Patchouli38
Posteur Titanesque
Posteur Titanesque
Messages : 9361
Enregistré le : 01 avril 2022 08:03

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par Patchouli38 »

sofasurfer a écrit : 21 février 2025 12:52
papibilou a écrit : 21 février 2025 12:11

Ou bien ils ne s'expriment que lorsqu'ils savent qu'ils peuvent changer les choses.
AU niveau local, des collectifs se montent facilement, avec manif devant la mairie, pour obtenir telle ou telle revendication, au nom du droit à manifester? Et ca fonctionne plutot bien, le maire va les rejoindre et évite un scandale.

En revanche, sur la politique fédérale, il y a très peu de manifestations. manifester pour faire changer la politique aux USA c'est toujours considéré comme "communiste", c'est très mal vu...
Possible, mais n'oublions pas que les américains sont biberonnés aux fake news à répétition grâces aux bons soins d'Elon Musk et Donald Trump. Ils appliquent la méthode Coué : à force de dire toujours la même chose, on finit par le croire même si cela est faux.
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
UBUROI
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 19997
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par UBUROI »

Bon, on peut rêver à un sursaut aux USA?

Je le crois, y a des signes avant coureurs et prometteurs:
Le Pentagone, le FBI et d’autres agences demandent aux fonctionnaires de ne pas répondre à l’ordre d’Elon Musk de justifier de leur activité
Le milliardaire, conseiller de Donald Trump, avait exigé samedi que les travailleurs fédéraux décrivent cinq tâches effectuées récemment dans un courriel, faute de quoi ils seraient considérés comme démissionnaires.
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html
Accusé de corruption et de financement illégal de campagne, le maire de New York pourrait échapper aux poursuites à la demande du ministère de la justice. L’édile est soupçonné d’avoir conclu une alliance avec la Maison Blanche sur les questions d’immigration en contrepartie de cette clémence. L’affaire hypothèque son avenir politique, à moins d’un an des élections municipales.
Mais des procureurs résistent
Moins d’un mois plus tard, alors que le procès d’Eric Adams doit s’ouvrir fin avril (il a depuis été ajourné), le ministère de la justice ordonne aux procureurs fédéraux d’abandonner tous les chefs d’accusation. Son numéro deux, Emil Bove, ancien avocat du locataire de la Maison Blanche, explique que les poursuites entraveraient la capacité du maire à coopérer avec l’administration Trump dans la lutte contre l’immigration clandestine – une justification tout à fait inhabituelle. Il précise aussi que le dossier pourra être rouvert ultérieurement, ce qui est vu comme une façon de garder un levier sur l’ancien policier.

La règle aurait voulu que les procureurs fédéraux s’exécutent, mais plusieurs refusent et démissionnent. Parmi eux, Danielle Sassoon, la procureure fédérale par intérim de Manhattan chargée du dossier. Dans une lettre à sa hiérarchie, elle explique qu’elle ne peut se conformer à un ordre qu’elle juge contraire à l’intérêt public. « C’est un précédent stupéfiant et dangereux que de récompenser les engagements opportunistes et changeants d’Adams en matière d’immigration (…) par l’abandon d’une inculpation pénale », conclut-elle, en sous-entendant un marchandage entre les deux parties.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article ... 00055.html

Les consommateurs, les marchés résistent aussi...
La chute de Tesla en Bourse, symbole de la fin de l’euphorie Trump
La valorisation de l’entreprise d’Elon Musk est passée, mardi, sous la barre des 1 000 milliards de dollars et l’action est en repli. Si l’élection de Donald Trump avait été suivie d’une envolée de la Bourse, les signes d’inquiétudes se multiplient.
L'effet Trump s'estompe!
... et Elon Musk en est la première victime. La valorisation de l’entreprise Tesla est passée, mardi 25 février, sous la barre des 1 000 milliards de dollars (950 milliards d’euros) après avoir chuté de 8 % dans la journée. En cause, les consommateurs chinois qui ne seraient pas éblouis par la nouvelle version de conduite semi-automatisée des Tesla, qui ne tient pas les promesses faites par Elon Musk.

Depuis son plus haut de 488 dollars atteint en décembre, l’action Tesla a reculé de 38 %. Elle n’est plus que de 20 % au-dessus de son cours atteint le jour de l’élection de Donald Trump. Cette chute est logique : l’action avait bondi en raison de la proximité de Donald Trump et d’Elon Musk, et les opérateurs avaient espéré que la firme automobile obtiendrait rapidement les autorisations nécessaires pour faire rouler ses véhicules sans pilotes.

Il n’en est rien pour l’instant, tandis que les ventes baissent, pénalisées par la désaffection pour la voiture électrique et l’extrémisme d’Elon Musk qui nuit à l’image de sa marque. S’il reste l’homme le plus riche du monde avec 380 milliards de dollars, sa fortune a fondu d’environ 100 milliards de dollars
https://www.lemonde.fr/economie/article ... _3234.html

Souriez! :icon_clap:
vivarais
Rang Tisiphonesque
Rang Tisiphonesque
Messages : 45371
Enregistré le : 04 avril 2018 16:39

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par vivarais »

UBUROI a écrit : 26 février 2025 07:01 Bon, on peut rêver à un sursaut aux USA?

Je le crois, y a des signes avant coureurs et prometteurs:
Le Pentagone, le FBI et d’autres agences demandent aux fonctionnaires de ne pas répondre à l’ordre d’Elon Musk de justifier de leur activité
Le milliardaire, conseiller de Donald Trump, avait exigé samedi que les travailleurs fédéraux décrivent cinq tâches effectuées récemment dans un courriel, faute de quoi ils seraient considérés comme démissionnaires.
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html
Accusé de corruption et de financement illégal de campagne, le maire de New York pourrait échapper aux poursuites à la demande du ministère de la justice. L’édile est soupçonné d’avoir conclu une alliance avec la Maison Blanche sur les questions d’immigration en contrepartie de cette clémence. L’affaire hypothèque son avenir politique, à moins d’un an des élections municipales.
Mais des procureurs résistent
Moins d’un mois plus tard, alors que le procès d’Eric Adams doit s’ouvrir fin avril (il a depuis été ajourné), le ministère de la justice ordonne aux procureurs fédéraux d’abandonner tous les chefs d’accusation. Son numéro deux, Emil Bove, ancien avocat du locataire de la Maison Blanche, explique que les poursuites entraveraient la capacité du maire à coopérer avec l’administration Trump dans la lutte contre l’immigration clandestine – une justification tout à fait inhabituelle. Il précise aussi que le dossier pourra être rouvert ultérieurement, ce qui est vu comme une façon de garder un levier sur l’ancien policier.

La règle aurait voulu que les procureurs fédéraux s’exécutent, mais plusieurs refusent et démissionnent. Parmi eux, Danielle Sassoon, la procureure fédérale par intérim de Manhattan chargée du dossier. Dans une lettre à sa hiérarchie, elle explique qu’elle ne peut se conformer à un ordre qu’elle juge contraire à l’intérêt public. « C’est un précédent stupéfiant et dangereux que de récompenser les engagements opportunistes et changeants d’Adams en matière d’immigration (…) par l’abandon d’une inculpation pénale », conclut-elle, en sous-entendant un marchandage entre les deux parties.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article ... 00055.html

Les consommateurs, les marchés résistent aussi...
La chute de Tesla en Bourse, symbole de la fin de l’euphorie Trump
La valorisation de l’entreprise d’Elon Musk est passée, mardi, sous la barre des 1 000 milliards de dollars et l’action est en repli. Si l’élection de Donald Trump avait été suivie d’une envolée de la Bourse, les signes d’inquiétudes se multiplient.
L'effet Trump s'estompe!
... et Elon Musk en est la première victime. La valorisation de l’entreprise Tesla est passée, mardi 25 février, sous la barre des 1 000 milliards de dollars (950 milliards d’euros) après avoir chuté de 8 % dans la journée. En cause, les consommateurs chinois qui ne seraient pas éblouis par la nouvelle version de conduite semi-automatisée des Tesla, qui ne tient pas les promesses faites par Elon Musk.

Depuis son plus haut de 488 dollars atteint en décembre, l’action Tesla a reculé de 38 %. Elle n’est plus que de 20 % au-dessus de son cours atteint le jour de l’élection de Donald Trump. Cette chute est logique : l’action avait bondi en raison de la proximité de Donald Trump et d’Elon Musk, et les opérateurs avaient espéré que la firme automobile obtiendrait rapidement les autorisations nécessaires pour faire rouler ses véhicules sans pilotes.

Il n’en est rien pour l’instant, tandis que les ventes baissent, pénalisées par la désaffection pour la voiture électrique et l’extrémisme d’Elon Musk qui nuit à l’image de sa marque. S’il reste l’homme le plus riche du monde avec 380 milliards de dollars, sa fortune a fondu d’environ 100 milliards de dollars
https://www.lemonde.fr/economie/article ... _3234.html

Souriez! :icon_clap:
la valorisation d'une entreprise en bourse est virtuelle et ne correspond pas au capital déclaré de l'entreprise
là vous prenez un pic spéculatif de 2 jours en décembre
Mais qu'en est il de la valeur moyenne de l'action de janvier a novembre 2024 à celle d'aujourd'hui
la période spéculative de décembre a fait gagner ou perdre à ceux qui ont voulu spéculer par rapport à l'election de trump pas à la société tesla ni à musk
la preuve à l'appui
https://www.boursorama.com/cours/TSLA/
l'action valait en juillet 220 $ et aujourd'hui 300 $
En bourse on perd ou l'on gagne qu'au moment de la vente
donc celui qui avait achété en juillet et décidé de vendre aujourd'hui gagnerait 80 $ par action hors impôts et tractation de bourse soit 30 % brut
mais encore une fois cela n'a aucun rapport avec la valeur réelle de l'entreprise qui est au moment du compte rendu annuel des compte et des la rétribution des dividendes ou pas
Ne vous lancez pas dans quelque chose dont vous ne connaissez pas les arcanes
Apprenez les avant et pour celà il existe des portefeuilles virtuels où sans risque vous pouvez vous former sans risque
Je 'l'ai fait et c'est pourquoi j'ai choisi l'or dont il existe une cotation en bourse aussi
https://www.bullionbypost.fr/cours-de-l ... -an-euros/
Comme vous le voyez il est passé de 60 à 80 € le gramme en un an
Et là aussi je serais réellement gagnant ou perdant au moment de la vente
UBUROI
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 19997
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par UBUROI »

Sa Suffisance a frappé. Quel con celui qui a écrit cet article!
M. Le parmentier, correspondant du Monde à NY, vous êtes un sot!
:mdr3:
UBUROI
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 19997
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par UBUROI »

17 février et ce 18 avril...la gauche américaine se rebiffe, enfin, et fait le plein dans ses réunions publiques comme jamais!
Reportage
Contre Trump et Musk, Bernie Sanders et «AOC» veulent faire déferler «un soulèvement populiste»
Article réservé aux abonnés

Image

Des foules immenses et jamais vues retrouvent espoir dans la tournée pour «combattre l’oligarchie» que conduisent le vieux sénateur socialiste du Vermont et la jeune élue de New York qui se présente comme sa relève sur les décombres de l’opposition démocrate.

publié aujourd'hui à 11h42

C’est la voix d’un homme de 32 ans aux épaisses lunettes et boucles brunes, qui mène l’une de ses toutes premières campagnes : «Une poignée de banques et de milliardaires contrôlent la vie économique et politique en Amérique… Et l’Amérique est de moins en moins une démocratie, et de plus en plus une oligarchie», déclame le candidat de Liberty Union, coalition de minipartis gauchistes et antimilitaristes, vouée aux prix de consolation électoraux. On est en 1974, et Bernie Sanders, prétendant malheureux à la sénatoriale de son Etat du Vermont, n’a encore été élu à rien.

Un demi-siècle plus tard, le timbre a patiné, virant plus rauque et enroué à force de discours, des estrades de meetings aux tribunes du Congrès. A 83 ans, cette voix n’a peut-être plus guère de campagnes à mener, mais ce qu’elle dit, avec une passion et une indépendance intactes, n’a presque pas changé – d’autant que sa prophétie s’est depuis largement matérialisée, bien au-delà de toutes les craintes qu’elle pouvait inspirer. Alors, ces jours-ci, les foules enflent pour venir s’emplir de ces paroles et des solutions qu’elles charrient pour mener ce combat qui s’avoue «extrêmement difficile», établissant semaine après semaine de nouveaux records. Ils étaient 30 000 mi-mars à Denver, dans le Colorado. Puis 36 000 massés à Los Angeles le 12 avril – en près de soixante ans de harangues, jamais Bernie Sanders n’avait connu ça.

Mais par-delà la ferveur inédite soulevée dans pareils bastions progressistes à la faveur de sa tournée «Fighting Oligarchy» («Combattre l’oligarchie») initiée fin février en réplique au retour ravageur de Donald Trump à la Maison Blanche, c’est l’ampleur de l’écho trouvé en des contrées de rouge vif (la couleur du parti républicain) sur toutes les cartes électorales : dans l’Iowa, le Nebraska, l’Utah, l’Idaho… Ou encore à Missoula, dans le Montana, où plus de 9 000 personnes se sont présentées cette semaine, un mercredi après-midi, devant une salle du campus universitaire, pour réserver un accueil de rock stars au vieux socialiste du Vermont et à son héritière la plus évidente à Washington, la jeune élue new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez (plus connue comme «AOC»). Et les entendre énoncer leur programme de résistance face à Donald Trump, Elon Musk et consorts, livré, en guise de thérapie de groupe, à une vaste communion de fureurs et d’espoirs en déshérence.

«Beaucoup d’Américains dorment»
«L’espoir», c’est ce que Reina Sherman est venue trouver ce 16 avril, en se rendant à 38 ans à son tout premier rassemblement politique : «J’avais vraiment besoin de ça, et de courage, d’entendre qu’il y a un avenir possible derrière l’enfer du type orange [Trump]», souffle l’agente d’entretien, les joues rosies et un tee-shirt neuf jeté sur les épaules, à l’effigie du duo Sanders-AOC croqués en héros de film d’action. Comme partout où s’arrête leur tournée, affluent en nombre des gens que les habitués et cadres de raouts progressistes du cru témoignent n’avoir jamais vu sortir de chez eux auparavant. La taille même de la foule, sans guère d’équivalent dans l’histoire locale, témoigne qu’il y a un «réveil» à l’œuvre, quand «trop de gens ont préféré se débrancher, à force d’hystérie politicienne et d’hostilité entre les deux camps», souligne Constance Noroña, jeune retraitée et secrétaire de la section démocrate d’un comté voisin.

Brandissant un panneau qui clame «pas de rois en Amérique», elle veut croire que beaucoup d’Américains «dorment» mais «seraient choqués et aussi effrayés que moi d’apprendre que leurs impôts servent à priver quelqu’un de son droit à une procédure régulière, à l’envoyer dans une prison infâme au Salvador : aujourd’hui, ça arrive à Kilmar Abrego Garcia [un résident du Maryland sommairement expulsé et emprisonné sur la base d’une erreur administrative que l’administration Trump a reconnue mais se refuse à corriger, ndlr], demain, cela peut s’étendre à toute sorte de personnes.»

«Bien sûr, on aurait préféré voir tous ces gens aux urnes en novembre», méditera à la sortie Bill La Croix, ancien de la marine militaire, sylviculteur à la retraite et fabricant de banjos, déjà édifié du même constat lorsqu’il avait pris part aux mobilisations pro-amérindiennes de Standing Rock, en 2016. «Mais on sent que quelque chose se passe, ça bout, poursuit-il, derrière sa pancarte «Les vétérans contre les dictateurs». Bernie est le politicien le plus populaire de ce pays depuis dix ans, bien que la machine démocrate ait tout fait pour qu’il ne puisse jamais rien diriger. Et là, pour moi, c’est carrément l’homme du moment. Il répète toujours la même chose, mais il a su devenir meilleur orateur : aujourd’hui, j’ai pas réussi à décrocher de son discours, alors que je connais tous ses thèmes par cœur.»

De fait, l’histoire a donné raison à l’obstination de Sanders, et tragiquement tort à l’establishment démocrate qui fit tout pour miner, saboter même, son ascension surprise lors des primaires de 2016 et 2020, au profit d’Hillary Clinton puis de Joe Biden, quand il apparaissait le plus à même de catalyser à son avantage les forces du désenchantement qui porteraient Trump à la Maison Blanche – une trahison dont bien d’autres adeptes du «Bern» n’avaient pas fini de ruminer l’amertume à Missoula.

«Ce n’est pas ce que l’Amérique est censée être»
A 83 ans et des ambitions personnelles fatalement conjuguées au passé, «l’homme du moment» n’en paraît que plus sincère et désintéressé lorsqu’il reprend inlassablement ses grands tubes, qui pourraient sembler essorés mais résonnent ces jours-ci avec plus d’urgence que jamais : l’injustice abyssale des inégalités de classe, le dévoiement des institutions par les puissances de l’argent, la nécessité de doter enfin les Etats-Unis d’un système de santé universel à la mesure de la première économie mondiale, la rage de rallier une coalition «des 99 %» contre une oppression des «1 %» qui confine une majorité d’Américains à lutter chaque mois pour «joindre les deux bouts.» «Un homme, un seul, Elon Musk, possède plus de richesses que 56 % des foyers américains combinés», s’indigne Sanders, fustigeant les coupes aveugles assenées aux services publics, avant de rugir : «Ce n’est pas ce que l’Amérique est censée être.»

«Je crois que la démocratie, c’est non pas des milliardaires qui achètent les élections, mais une personne, une voix», conclut Sanders dans une tirade validée par la clameur de la salle pleine.
«Je crois que la démocratie, c’est non pas des milliardaires qui achètent les élections, mais une personne, une voix», conclut Sanders dans une tirade validée par la clameur de la salle pleine. (Julien Gester)
«Et quand nous parlons du genre de changement dont nous avons besoin, déroule-t-il ensuite, il est important de comprendre que les oligarques n’ont pas seulement un énorme pouvoir économique, mais aussi un pouvoir politique incroyable et sans précédent : Musk a dépensé 270 millions de dollars pour faire élire Trump et sa récompense a été de devenir la personne la plus importante du gouvernement des Etats-Unis.» Et Sanders de renvoyer alors les deux faces du bipartisme américain dos à dos en rappelant «le pouvoir des grandes fortunes au sein du Parti démocrate» à «faire échouer ceux qui défendent la classe ouvrière».

Qu’une dérive autoritaire sans précédent accompagne cette captation du pouvoir par la clique trumpiste, sous couvert de populisme mais au détriment du plus grand nombre, ne déplace en rien le cœur et le liant de ce discours, autour duquel s’étoilent tous ses grands motifs indignés : la dénonciation d’une corruption à peu près généralisée, des médias au système de santé. Et c’est là, martèle Sanders, l’aboutissement de la dérégulation terminale du financement des campagnes électorales par une fameuse décision de la Cour suprême en 2010, qu’il n’avait depuis cessé d’appeler sans relâche à renverser «au nom de l’écrasante majorité du peuple américain – conservateurs, modérés et progressistes – qui comprend qu’il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans notre système.» «Vous savez, je suis peut-être un radical du Vermont, et je suis peut-être vieux jeu, mais je crois que la démocratie, c’est non pas des milliardaires qui achètent les élections, mais une personne, une voix», conclut-il dans une tirade validée par la clameur de la salle pleine.

En prologue déjà, dans un prêche électrique, AOC avait dressé ce même constat, auquel elle oppose sa propre ligne de conduite, consistant à refuser tout financement émanant de lobbys ou d’entreprises, à l’inverse de la plupart de ses collègues du Congrès : «Donald Trump n’est pas une aberration. Il est la conclusion logique et inévitable d’un système politique américain dominé par l’argent opaque. Et si nous voulons le vaincre, nous devons vaincre le système qui l’a créé. L’argent en politique est la main de l’oligarchie. Nous sommes à la croisée des chemins, Montana ! Nous pouvons soit avoir une extrême inégalité des richesses, avec les divisions toxiques et la corruption qu’elle exige pour survivre, soit avoir une économie plus juste pour les travailleurs, avec la démocratie et les libertés qui la soutiennent. Oligarchie ou démocratie. Nous ne pouvons avoir les deux.» Alors à entendre AOC, il s’agit d’avancer, en «construisant de la communauté», l’outil «le plus puissant» selon elle, pour «édifier un pays où le rêve américain existe comme une réelle possibilité à chacun d’entre nous».

«Elle est tellement à gauche…»
En marge des discours, elle s’adressera aux bénévoles de l’événement pour en exposer les ressorts où s’amalgament l’optimisme et l’ambition : «En reliant tous ces lieux “improbables” à travers le pays, l’Idaho, l’Utah, aujourd’hui Missoula… on envoie un message très fort et “ils” commencent à être nerveux ! Parce qu’à bien des égards, il s’agit de quelque chose qui transcende les partis et la partisanerie… Ce sont les prémices d’un mouvement de masse, d’un soulèvement populiste.» Un élan que beaucoup dans l’assistance, lorsqu’elle se disperse, disent appeler de leurs vœux et espérer voir s’engouffrer dans le vide laissé par l’apathie des démocrates depuis la déroute de 2024. «Ce sont en grande partie leurs échecs et trahisons qui nous ont conduits à cette défaite, dont l’ampleur était accablante, et c’est pourquoi il s’agit aujourd’hui de se mobiliser contre les forces réactionnaires du Parti républicain, mais aussi certains pans du camp d’en face», juge Marcus Raines, cheveux très longs et rose au poing. Lassé de voter pour «le moindre mal», cet étudiant tout juste vingtenaire s’est récemment rallié aux Démocrates socialistes d’Amérique, dont l’un des recruteurs sue à quelques mètres de là dans l’épais molleton d’un costume d’ours – non sans savourer le succès rare trouvé auprès de la foule qui s’écoule avec béatitude vers les parkings du campus.

«Le Parti démocrate m’écrit vingt fois par jour pour me demander d’envoyer de l’argent, mais qu’est-ce qu’ils en font ? Hors de question de donner tant qu’ils ne se bougent pas…» peste nerveusement la dentiste Heidi Halverson, sœur d’une trumpiste à qui elle n’adresse plus la parole, et fille d’un nonagénaire qui «n’a pas pu voter pour une femme», se désole-t-elle. C’est peut-être là le foyer de sa réticence face à l’hypothèse de voir une AOC, 35 ans, reprendre le flambeau en vue du scrutin présidentiel 2028, comme l’esquissent de très récents sondages où elle émerge enfin dans son camp comme l’une des figures les plus appréciées du moment. «Elle est tellement à gauche…» grimace Heidi. Beaucoup d’autres, parmi les plus jeunes surtout, saluent à l’inverse que l’élue du Bronx ait mis à jour, étoffé les obsessions d’un Sanders en défendant farouchement les droits des personnes trans ou la lutte pour le climat. Et s’emportent, parfois : «Pour moi, il n’y a qu’elle, c’est son heure !» lance ainsi Sally Thomann, infirmière trentenaire, en enfourchant son vélo.

«Toute la question, c’est est-ce qu’elle peut gagner, dépasser son image et ses positions d’insurgée du Bronx ?» interroge Joe Sawyer, aussi débonnaire qu’hirsute sous ses lunettes de soleil, qui semble décharger son euphorie post-meeting en faisant vrombir par à-coups fulgurants le moteur de son fauteuil roulant. Il estime qu’«il y a dans le parti d’autres gens intéressants, pour qui on serait bien sûr prêts à voter pour s’opposer à n’importe quel candidat trumpiste, comme [le gouverneur de Californie] Gavin Newsom. Mais ni lui ni les autres n’ont dans le ventre ce qu’il faut pour fédérer et conduire le véritable mouvement de renouveau dont on a besoin.» A son côté, un échalas à carreaux tout aussi souriant, son vieil ami Tom Collins, médecin à la retraite, qui ne voit pas bien non plus à quelle figure de proue se vouer, mais se contente bien de voir un mouvement «comme il n’en a jamais vu de [sa] vie» surgir de tous les confins du mécontentement du moment. «Vous savez, j’ai 73 ans, et il n’y a absolument aucun doute que nous n’avons rien connu de tel en Amérique de mon vivant, avance-t-il avec un enthousiasme placide. Même les manifestations contre la guerre du Vietnam n’étaient pas du tout comme ça, beaucoup plus générationnelles. Alors que la colère qu’on voit ici réunit tout le monde, tous les âges, toutes les nuances politiques, y compris les plus modérées. C’est ça qui me donne le plus envie d’y croire.»
Avatar du membre
mic43121
Rang Tisiphonesque
Rang Tisiphonesque
Messages : 33097
Enregistré le : 23 mars 2016 19:42

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par mic43121 »

Corvo a écrit : 21 février 2025 06:59
vivarais a écrit : 20 février 2025 21:41 Comme vous dites un frémissement
Quelques milliers par rapport à 200 millions d'américains
Ce n'est pas différent à la france ; où seuls ce qui sont licenciés à tort ou à raison mais dans l'indifférence des 68 millions
Et qui parfois râle car cela les dérange dans leur quotidien
Vous étiez le premier à râler contre les gilets jaunes qui ne manifestaient que le samedi pour ne pas pénaliser les gens qui travaillaient
Pour vous 16 milles personnes c'est toute la société américaine :mdr3:
Ça vous parle ?...
"Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort..."
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port ..Le Cid ..
La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
UBUROI
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 19997
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par UBUROI »

Tu te crois malin en trollant un message du 21 février...
On te parle d'AOC et de Sanders, l'opposition à Trump.
T'as qqchose d'intelligent à dire?
Franchement !
Avatar du membre
gare au gorille
Rang beau gosse d'Interaldys
Messages : 25709
Enregistré le : 30 octobre 2016 18:53

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par gare au gorille »

UBUROI a écrit : 19 avril 2025 20:47 17 février et ce 18 avril...la gauche américaine se rebiffe, enfin, et fait le plein dans ses réunions publiques comme jamais!
Reportage
Contre Trump et Musk, Bernie Sanders et «AOC» veulent faire déferler «un soulèvement populiste»
Article réservé aux abonnés

Image

Des foules immenses et jamais vues retrouvent espoir dans la tournée pour «combattre l’oligarchie» que conduisent le vieux sénateur socialiste du Vermont et la jeune élue de New York qui se présente comme sa relève sur les décombres de l’opposition démocrate.

publié aujourd'hui à 11h42

C’est la voix d’un homme de 32 ans aux épaisses lunettes et boucles brunes, qui mène l’une de ses toutes premières campagnes : «Une poignée de banques et de milliardaires contrôlent la vie économique et politique en Amérique… Et l’Amérique est de moins en moins une démocratie, et de plus en plus une oligarchie», déclame le candidat de Liberty Union, coalition de minipartis gauchistes et antimilitaristes, vouée aux prix de consolation électoraux. On est en 1974, et Bernie Sanders, prétendant malheureux à la sénatoriale de son Etat du Vermont, n’a encore été élu à rien.

Un demi-siècle plus tard, le timbre a patiné, virant plus rauque et enroué à force de discours, des estrades de meetings aux tribunes du Congrès. A 83 ans, cette voix n’a peut-être plus guère de campagnes à mener, mais ce qu’elle dit, avec une passion et une indépendance intactes, n’a presque pas changé – d’autant que sa prophétie s’est depuis largement matérialisée, bien au-delà de toutes les craintes qu’elle pouvait inspirer. Alors, ces jours-ci, les foules enflent pour venir s’emplir de ces paroles et des solutions qu’elles charrient pour mener ce combat qui s’avoue «extrêmement difficile», établissant semaine après semaine de nouveaux records. Ils étaient 30 000 mi-mars à Denver, dans le Colorado. Puis 36 000 massés à Los Angeles le 12 avril – en près de soixante ans de harangues, jamais Bernie Sanders n’avait connu ça.

Mais par-delà la ferveur inédite soulevée dans pareils bastions progressistes à la faveur de sa tournée «Fighting Oligarchy» («Combattre l’oligarchie») initiée fin février en réplique au retour ravageur de Donald Trump à la Maison Blanche, c’est l’ampleur de l’écho trouvé en des contrées de rouge vif (la couleur du parti républicain) sur toutes les cartes électorales : dans l’Iowa, le Nebraska, l’Utah, l’Idaho… Ou encore à Missoula, dans le Montana, où plus de 9 000 personnes se sont présentées cette semaine, un mercredi après-midi, devant une salle du campus universitaire, pour réserver un accueil de rock stars au vieux socialiste du Vermont et à son héritière la plus évidente à Washington, la jeune élue new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez (plus connue comme «AOC»). Et les entendre énoncer leur programme de résistance face à Donald Trump, Elon Musk et consorts, livré, en guise de thérapie de groupe, à une vaste communion de fureurs et d’espoirs en déshérence.

«Beaucoup d’Américains dorment»
«L’espoir», c’est ce que Reina Sherman est venue trouver ce 16 avril, en se rendant à 38 ans à son tout premier rassemblement politique : «J’avais vraiment besoin de ça, et de courage, d’entendre qu’il y a un avenir possible derrière l’enfer du type orange [Trump]», souffle l’agente d’entretien, les joues rosies et un tee-shirt neuf jeté sur les épaules, à l’effigie du duo Sanders-AOC croqués en héros de film d’action. Comme partout où s’arrête leur tournée, affluent en nombre des gens que les habitués et cadres de raouts progressistes du cru témoignent n’avoir jamais vu sortir de chez eux auparavant. La taille même de la foule, sans guère d’équivalent dans l’histoire locale, témoigne qu’il y a un «réveil» à l’œuvre, quand «trop de gens ont préféré se débrancher, à force d’hystérie politicienne et d’hostilité entre les deux camps», souligne Constance Noroña, jeune retraitée et secrétaire de la section démocrate d’un comté voisin.

Brandissant un panneau qui clame «pas de rois en Amérique», elle veut croire que beaucoup d’Américains «dorment» mais «seraient choqués et aussi effrayés que moi d’apprendre que leurs impôts servent à priver quelqu’un de son droit à une procédure régulière, à l’envoyer dans une prison infâme au Salvador : aujourd’hui, ça arrive à Kilmar Abrego Garcia [un résident du Maryland sommairement expulsé et emprisonné sur la base d’une erreur administrative que l’administration Trump a reconnue mais se refuse à corriger, ndlr], demain, cela peut s’étendre à toute sorte de personnes.»

«Bien sûr, on aurait préféré voir tous ces gens aux urnes en novembre», méditera à la sortie Bill La Croix, ancien de la marine militaire, sylviculteur à la retraite et fabricant de banjos, déjà édifié du même constat lorsqu’il avait pris part aux mobilisations pro-amérindiennes de Standing Rock, en 2016. «Mais on sent que quelque chose se passe, ça bout, poursuit-il, derrière sa pancarte «Les vétérans contre les dictateurs». Bernie est le politicien le plus populaire de ce pays depuis dix ans, bien que la machine démocrate ait tout fait pour qu’il ne puisse jamais rien diriger. Et là, pour moi, c’est carrément l’homme du moment. Il répète toujours la même chose, mais il a su devenir meilleur orateur : aujourd’hui, j’ai pas réussi à décrocher de son discours, alors que je connais tous ses thèmes par cœur.»

De fait, l’histoire a donné raison à l’obstination de Sanders, et tragiquement tort à l’establishment démocrate qui fit tout pour miner, saboter même, son ascension surprise lors des primaires de 2016 et 2020, au profit d’Hillary Clinton puis de Joe Biden, quand il apparaissait le plus à même de catalyser à son avantage les forces du désenchantement qui porteraient Trump à la Maison Blanche – une trahison dont bien d’autres adeptes du «Bern» n’avaient pas fini de ruminer l’amertume à Missoula.

«Ce n’est pas ce que l’Amérique est censée être»
A 83 ans et des ambitions personnelles fatalement conjuguées au passé, «l’homme du moment» n’en paraît que plus sincère et désintéressé lorsqu’il reprend inlassablement ses grands tubes, qui pourraient sembler essorés mais résonnent ces jours-ci avec plus d’urgence que jamais : l’injustice abyssale des inégalités de classe, le dévoiement des institutions par les puissances de l’argent, la nécessité de doter enfin les Etats-Unis d’un système de santé universel à la mesure de la première économie mondiale, la rage de rallier une coalition «des 99 %» contre une oppression des «1 %» qui confine une majorité d’Américains à lutter chaque mois pour «joindre les deux bouts.» «Un homme, un seul, Elon Musk, possède plus de richesses que 56 % des foyers américains combinés», s’indigne Sanders, fustigeant les coupes aveugles assenées aux services publics, avant de rugir : «Ce n’est pas ce que l’Amérique est censée être.»

«Je crois que la démocratie, c’est non pas des milliardaires qui achètent les élections, mais une personne, une voix», conclut Sanders dans une tirade validée par la clameur de la salle pleine.
«Je crois que la démocratie, c’est non pas des milliardaires qui achètent les élections, mais une personne, une voix», conclut Sanders dans une tirade validée par la clameur de la salle pleine. (Julien Gester)
«Et quand nous parlons du genre de changement dont nous avons besoin, déroule-t-il ensuite, il est important de comprendre que les oligarques n’ont pas seulement un énorme pouvoir économique, mais aussi un pouvoir politique incroyable et sans précédent : Musk a dépensé 270 millions de dollars pour faire élire Trump et sa récompense a été de devenir la personne la plus importante du gouvernement des Etats-Unis.» Et Sanders de renvoyer alors les deux faces du bipartisme américain dos à dos en rappelant «le pouvoir des grandes fortunes au sein du Parti démocrate» à «faire échouer ceux qui défendent la classe ouvrière».

Qu’une dérive autoritaire sans précédent accompagne cette captation du pouvoir par la clique trumpiste, sous couvert de populisme mais au détriment du plus grand nombre, ne déplace en rien le cœur et le liant de ce discours, autour duquel s’étoilent tous ses grands motifs indignés : la dénonciation d’une corruption à peu près généralisée, des médias au système de santé. Et c’est là, martèle Sanders, l’aboutissement de la dérégulation terminale du financement des campagnes électorales par une fameuse décision de la Cour suprême en 2010, qu’il n’avait depuis cessé d’appeler sans relâche à renverser «au nom de l’écrasante majorité du peuple américain – conservateurs, modérés et progressistes – qui comprend qu’il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans notre système.» «Vous savez, je suis peut-être un radical du Vermont, et je suis peut-être vieux jeu, mais je crois que la démocratie, c’est non pas des milliardaires qui achètent les élections, mais une personne, une voix», conclut-il dans une tirade validée par la clameur de la salle pleine.

En prologue déjà, dans un prêche électrique, AOC avait dressé ce même constat, auquel elle oppose sa propre ligne de conduite, consistant à refuser tout financement émanant de lobbys ou d’entreprises, à l’inverse de la plupart de ses collègues du Congrès : «Donald Trump n’est pas une aberration. Il est la conclusion logique et inévitable d’un système politique américain dominé par l’argent opaque. Et si nous voulons le vaincre, nous devons vaincre le système qui l’a créé. L’argent en politique est la main de l’oligarchie. Nous sommes à la croisée des chemins, Montana ! Nous pouvons soit avoir une extrême inégalité des richesses, avec les divisions toxiques et la corruption qu’elle exige pour survivre, soit avoir une économie plus juste pour les travailleurs, avec la démocratie et les libertés qui la soutiennent. Oligarchie ou démocratie. Nous ne pouvons avoir les deux.» Alors à entendre AOC, il s’agit d’avancer, en «construisant de la communauté», l’outil «le plus puissant» selon elle, pour «édifier un pays où le rêve américain existe comme une réelle possibilité à chacun d’entre nous».

«Elle est tellement à gauche…»
En marge des discours, elle s’adressera aux bénévoles de l’événement pour en exposer les ressorts où s’amalgament l’optimisme et l’ambition : «En reliant tous ces lieux “improbables” à travers le pays, l’Idaho, l’Utah, aujourd’hui Missoula… on envoie un message très fort et “ils” commencent à être nerveux ! Parce qu’à bien des égards, il s’agit de quelque chose qui transcende les partis et la partisanerie… Ce sont les prémices d’un mouvement de masse, d’un soulèvement populiste.» Un élan que beaucoup dans l’assistance, lorsqu’elle se disperse, disent appeler de leurs vœux et espérer voir s’engouffrer dans le vide laissé par l’apathie des démocrates depuis la déroute de 2024. «Ce sont en grande partie leurs échecs et trahisons qui nous ont conduits à cette défaite, dont l’ampleur était accablante, et c’est pourquoi il s’agit aujourd’hui de se mobiliser contre les forces réactionnaires du Parti républicain, mais aussi certains pans du camp d’en face», juge Marcus Raines, cheveux très longs et rose au poing. Lassé de voter pour «le moindre mal», cet étudiant tout juste vingtenaire s’est récemment rallié aux Démocrates socialistes d’Amérique, dont l’un des recruteurs sue à quelques mètres de là dans l’épais molleton d’un costume d’ours – non sans savourer le succès rare trouvé auprès de la foule qui s’écoule avec béatitude vers les parkings du campus.

«Le Parti démocrate m’écrit vingt fois par jour pour me demander d’envoyer de l’argent, mais qu’est-ce qu’ils en font ? Hors de question de donner tant qu’ils ne se bougent pas…» peste nerveusement la dentiste Heidi Halverson, sœur d’une trumpiste à qui elle n’adresse plus la parole, et fille d’un nonagénaire qui «n’a pas pu voter pour une femme», se désole-t-elle. C’est peut-être là le foyer de sa réticence face à l’hypothèse de voir une AOC, 35 ans, reprendre le flambeau en vue du scrutin présidentiel 2028, comme l’esquissent de très récents sondages où elle émerge enfin dans son camp comme l’une des figures les plus appréciées du moment. «Elle est tellement à gauche…» grimace Heidi. Beaucoup d’autres, parmi les plus jeunes surtout, saluent à l’inverse que l’élue du Bronx ait mis à jour, étoffé les obsessions d’un Sanders en défendant farouchement les droits des personnes trans ou la lutte pour le climat. Et s’emportent, parfois : «Pour moi, il n’y a qu’elle, c’est son heure !» lance ainsi Sally Thomann, infirmière trentenaire, en enfourchant son vélo.

«Toute la question, c’est est-ce qu’elle peut gagner, dépasser son image et ses positions d’insurgée du Bronx ?» interroge Joe Sawyer, aussi débonnaire qu’hirsute sous ses lunettes de soleil, qui semble décharger son euphorie post-meeting en faisant vrombir par à-coups fulgurants le moteur de son fauteuil roulant. Il estime qu’«il y a dans le parti d’autres gens intéressants, pour qui on serait bien sûr prêts à voter pour s’opposer à n’importe quel candidat trumpiste, comme [le gouverneur de Californie] Gavin Newsom. Mais ni lui ni les autres n’ont dans le ventre ce qu’il faut pour fédérer et conduire le véritable mouvement de renouveau dont on a besoin.» A son côté, un échalas à carreaux tout aussi souriant, son vieil ami Tom Collins, médecin à la retraite, qui ne voit pas bien non plus à quelle figure de proue se vouer, mais se contente bien de voir un mouvement «comme il n’en a jamais vu de [sa] vie» surgir de tous les confins du mécontentement du moment. «Vous savez, j’ai 73 ans, et il n’y a absolument aucun doute que nous n’avons rien connu de tel en Amérique de mon vivant, avance-t-il avec un enthousiasme placide. Même les manifestations contre la guerre du Vietnam n’étaient pas du tout comme ça, beaucoup plus générationnelles. Alors que la colère qu’on voit ici réunit tout le monde, tous les âges, toutes les nuances politiques, y compris les plus modérées. C’est ça qui me donne le plus envie d’y croire.»


La gauche américaine a perdu dans les urnes, on comprend sa colère, elle peut gesticuler, chercher à agiter la rue mais ce sera une nouvelle fois dans les urnes que ça se passera. Et le résultat ne dépendra pas tellement de l'agitation de cette gauche désavouée mais plutôt du bilan positif ou négatif de la politique du président Trump.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
UBUROI
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 19997
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par UBUROI »

Mais avant les élections...celle des midterm et celle de 2028, le peuple est en droit de manifester...encore. Et ces opposants à l'illibéralisme, pour ne pas dire à l'autocratie oligarchique, devraient avoir la sympathie des véritables démocrates dont tu es non?
papibilou
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 16162
Enregistré le : 25 août 2020 20:42

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par papibilou »

Quand il y aura des millions de personnes qui manifesteront aux USA leur opposition à Trump et ses sbires, on pourra dire qu'il est effectivement en train de saper les fondements de sa politique. Mais quelques milliers de gens qui manifestent dans un pays de 340 millions d'habitants c'est comme chez nous quelques centaines. Alors imaginer qu'il y a une fronde anti-Trump qui se développe c'est prendre ses désirs pour la réalité.
Avatar du membre
gare au gorille
Rang beau gosse d'Interaldys
Messages : 25709
Enregistré le : 30 octobre 2016 18:53

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par gare au gorille »

UBUROI a écrit : 20 avril 2025 02:46 Mais avant les élections...celle des midterm et celle de 2028, le peuple est en droit de manifester...encore. Et ces opposants à l'illibéralisme, pour ne pas dire à l'autocratie oligarchique, devraient avoir la sympathie des véritables démocrates dont tu es non?

Le peuple est surtout en droit de voter et de souhaiter que les véritables démocrates respectent le résultat des urnes même quand ils perdent une élection. Il y a des élections de mi mandat et dans quatre ans de nouvelles élections, encore une fois chez les véritables démocrates c'est dans les urnes que ça se passe. Je n'ai aucune sympathie pour les mauvais perdants qui passent leur temps à refaire le match.
On s'est tapé dix ans de sinistre macronie, il faut simplement faire avec et essayer de faire mieux aux prochaines élections même si la justice essaye de barrer la route à notre candidate légitime, toujours favorite dans les sondages en ce moment.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
UBUROI
Posteur DIVIN
Posteur DIVIN
Messages : 19997
Enregistré le : 19 février 2017 21:40

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par UBUROI »

gare au gorille a écrit : 20 avril 2025 12:43
UBUROI a écrit : 20 avril 2025 02:46 Mais avant les élections...celle des midterm et celle de 2028, le peuple est en droit de manifester...encore. Et ces opposants à l'illibéralisme, pour ne pas dire à l'autocratie oligarchique, devraient avoir la sympathie des véritables démocrates dont tu es non?

Le peuple est surtout en droit de voter et de souhaiter que les véritables démocrates respectent le résultat des urnes même quand ils perdent une élection. Il y a des élections de mi mandat et dans quatre ans de nouvelles élections, encore une fois chez les véritables démocrates c'est dans les urnes que ça se passe. Je n'ai aucune sympathie pour les mauvais perdants qui passent leur temps à refaire le match.
On s'est tapé dix ans de sinistre macronie, il faut simplement faire avec et essayer de faire mieux aux prochaines élections même si la justice essaye de barrer la route à notre candidate légitime, toujours favorite dans les sondages en ce moment.
Mauvais perdants aux USA!!!
Des noms!
:mdr3:
oups
Dieu D'Interaldys
Dieu D'Interaldys
Messages : 21822
Enregistré le : 21 novembre 2015 16:20

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par oups »

UBUROI a écrit : 20 avril 2025 01:11 Tu te crois malin en trollant un message du 21 février...
On te parle d'AOC et de Sanders, l'opposition à Trump.
T'as qqchose d'intelligent à dire?
Franchement !
Et a nouveau on s’enthousiasme pour une AOC , la précédente :f_fr: ne vous a pas dissuadé de cette appellation , de cette piquette ?
Sinon chez les Sanders , du mort de chez KFC :icon_winks: au presque mort populiste de gauche , faut vraiment avoir rien d’autre à bouffer .
Bref rien à bouffer rien à boire , repas de merde en perspective .Pov’ cowboys, obligés de choisir entre daube et ragouniasse .Et dire qu’environ une génération max plus tard habituellement chez-nous ........c’est la même :(
lepicard
Dieu D'Interaldys
Dieu D'Interaldys
Messages : 20189
Enregistré le : 20 août 2017 21:14

Re: J'aime cette Amérique là! 17 février 2025 la société civile se rebiffe contre F-Elon

Message par lepicard »

gare au gorille a écrit : 20 avril 2025 12:43
UBUROI a écrit : 20 avril 2025 02:46 Mais avant les élections...celle des midterm et celle de 2028, le peuple est en droit de manifester...encore. Et ces opposants à l'illibéralisme, pour ne pas dire à l'autocratie oligarchique, devraient avoir la sympathie des véritables démocrates dont tu es non?

Le peuple est surtout en droit de voter et de souhaiter que les véritables démocrates respectent le résultat des urnes même quand ils perdent une élection. Il y a des élections de mi mandat et dans quatre ans de nouvelles élections, encore une fois chez les véritables démocrates c'est dans les urnes que ça se passe. Je n'ai aucune sympathie pour les mauvais perdants qui passent leur temps à refaire le match.
On s'est tapé dix ans de sinistre macronie, il faut simplement faire avec et essayer de faire mieux aux prochaines élections même si la justice essaye de barrer la route à notre candidate légitime, toujours favorite dans les sondages en ce moment.
allons ,allons ..... ta candidate est cuite ;;; allez faire un tour à la casse et trouvez une roue de secours ,,, bonne chance
Répondre

Retourner vers « DISCUSSIONS POLITIQUE - ACTUALITÉ - DÉBATS »