LeGrandNoir a écrit : ↑03 juin 2025 11:37
« Je vais te tuer espèce de sale Blanc » : à Nantes, des peines de prison prononcées après les violences liées à la victoire du PSG
Deux hommes ont été jugés ce lundi en comparution immédiate après le saccage d’un bus et des outrages envers des policiers. L’un des prévenus, en état de récidive, a été incarcéré. L’autre a écopé d’un emprisonnement avec sursis.
La ville de Nantes n’a pas été épargnée par les débordements consécutifs à la victoire du PSG. Presque deux ans après l’incendie d’un busway lors des émeutes liées à la mort de Nahel, le réseau de transports en commun de l’agglomération nantaise a de nouveau été détérioré samedi soir. Vers 23 h 30, un bus sans voyageurs a été totalement saccagé dans le centre-ville. Vitres fracassées à la barre de fer, intérieur démoli… Les images témoignent d’une extrême violence. Pour l’heure, le préjudice n’a pas encore été évalué. Un magasin a par ailleurs été pillé.
« Huit personnes ont été interpellées dont sept en lien direct avec les faits de violences urbaines sur le bus et le commerce », indique la préfecture de Loire-Atlantique. Parmi ces individus, âgés de 12 à 37 ans, deux d’entre eux, alcoolisés au moment des faits, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Nantes ce lundi.
Récemment sorti de prison
Âgé de 21 ans, Mohamed Taher S. a été jugé pour avoir donné un coup de pied sur le bus, arraché un essuie-glace et jeté un extincteur. Vêtu d’un tee-shirt portant l’inscription « TCHAD », en référence au pays de son enfance, ce père d’un enfant de 7 mois a tenté de minimiser son implication. « Ce n’est pas moi qui ai dégradé le bus, je l’ai trouvé déjà dégradé », a-t-il insisté depuis son box. En attendant d’être jugé dans une autre affaire relative au vol d’une bouteille de whisky à Saint-Nazaire, il a écopé de quatre mois de prison assortis d’un sursis simple. Côté financier, sa responsabilité dans le saccage du bus a été estimée à 10 %.
À ses côtés, Abouzar O., 33 ans, a été condamné à sept mois de prison ferme, comprenant trois mois de révocation du sursis dont il bénéficiait. Arrivé en France en 2017, le jeune homme soudanais a été reconnu coupable de violence, outrage et rébellion envers des policiers. Samedi soir, il a été interpellé après s’en être pris à la police. Une fois maîtrisé, il a tenté de retourner le doigt d’un fonctionnaire, donné un coup à l’entrejambe d’un autre et proféré des injures telles que : « Je vais te retrouver, je vais te tuer espèce de sale Blanc. » Vivant dans un squat depuis sa récente sortie de prison, ses problèmes avec l’alcool ont été évoqués, il a dit avoir perdu sa femme et trois frères dans les guerres soudanaises. « J’entends que ces individus ont une situation particulière. Pour autant, les policiers n’ont pas à en être le réceptacle », a réagi l’avocate des fonctionnaires. Ces derniers n’ont pas pu intervenir dès le début, faute d’effectifs suffisants.
Renforts de police
« Nous sommes en colère car il n’y avait pas de CRS samedi à Nantes. La Semitan (qui exploite le réseau de transports en commun, NDLR) n’était pas au courant qu’il y avait un risque important de débordements. Pourquoi la préfecture n’a pas communiqué ? », s’agace deux jours plus tard Nicolas Toquec, délégué syndical FO Naolib-Semitan. « Les autorités débordées… encore une fois !!! », a réagi la CFDT sur les réseaux sociaux.
Les services de l’État rappellent que le début de la soirée avait commencé dans une ambiance « festive et conviviale », évoquant la mise en place d’« un dispositif de sécurité préventif ». « Nous avons rapidement fait évoluer le dispositif en sollicitant le concours de la CRS 82, à partir du moment où les effectifs de la police nationale ont été confrontés à des phénomènes de violences urbaines, commis par une centaine de personnes, pour beaucoup très jeunes, voire mineures. La CRS 82, qui est en permanence en alerte à Saint-Herblain, s’est déployée rapidement dans le centre-ville », détaillent les services préfectoraux. Le conducteur du bus n’a pas été touché et a pu être évacué. « Aucun blessé n’est à déplorer suite à ces faits de violences urbaines », précise la préfecture. En Loire-Atlantique, le commissariat de police de Saint-Nazaire a lui aussi été visé par des tirs de mortier.
Ultraviolences, insultes racistes, voies de fait contre les flics, des immigrés récents. Elle est chouette ma vieille France.
c'est le fruit d'une société entière.
je note que tu as choppé que deux ou trois péquins avec des origines, mais dans les faits,n quand tu regardes les vidéos, le phénomène de masse est clair, tu as de tout, des blancs, des noirs des magrébins, et tous s'adonnent au sport collectif de casse, de violences, et tout.
alors certes, on peut se poser la question des peines, semble t-il pas assez souvent sévères.
il y a un autre fait, on ne peut pas mettre tout le monde en taule.
mais ta vieille France, lors de mai 68 :
Nos confrères de l'Express ont néanmoins pu, en 1998, accéder aux archives de la préfecture de police, et ainsi se faire une idée sur le bilan dans la capitale. D'après l'article, la journée la plus violente a été celle du 6 mai : 600 blessés au total, dont 300 côté policiers. Ces archives recensent également 247 policiers blessés le 10 mai. Une chronologie établie par l'Humanité établit un total d'au moins 1000 blessés sur tout le territoire entre la mi-mai et la mi-juin.
Pour un bilan un peu plus complet, on peut s'appuyer sur un chiffre que mobilise le sociologue Jean-Pierre Le Goff dans son livre La Gauche à l'agonie. Il y cite les mémoires du ministre de l'intérieur (à partir du 31 mai 1968) Raymond Marcellin, selon qui les événements ont fait : «Environ 2000 blessés, dont 200 graves».
Sur l'ensemble de la période mai-juin 1968, au moins 4 décès sont directement dus des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. Le premier est celui de Philippe Mathérion. Le corps du manifestant de 26 ans est retrouvé sans vie le matin du 24 mai, rue des Écoles à Paris. Le 30 mai, les forces de l'ordre tirent à balles réelles et tuent un étudiant dans le Calvados. Le lendemain, deux personnes décèdent à l'usine Peugeot de Sochaux-Montbéliard. L'un est tué par le tir d'un CRS, l'autre, déséquilibré par une grenade offensive, perd l'équilibre et se fracture le crâne.
Quatre autres décès, dont certains aux circonstances controversées, peuvent être rattachés aux événements de mai 68. À Lyon, le 24 mai, le commissaire René Lacroix est déclaré mort écrasé par un camion «dont la pédale d'accélérateur est bloquée». Deux ans plus tard, au procès (qui se conclut par un acquittement pour les accusés), l'interne qui a pris en charge le commissaire aux urgences affirme que le décès est dû à un infarctus. Le 10 juin, dans les Yvelines, un lycéen venu manifester se noie dans la Seine alors qu'il tente d'échapper aux forces de l'ordre. Le commandant Journiac, CRS, est décédé en 1969 des séquelles d'une grave blessure au crâne causée le 10 mai par un pavé qu'il a reçu sur la tête. A cela s'ajoute le meurtre, lors des législatives de juin (organisées pour répondre à la crise), d'un colleur d'affiche communiste à Arras par des militants gaullistes.
Au sens large, on peut considérer que huit personnes sont mortes en marge ou en conséquence plus ou moins directe des événements de mai 68, contre 11 dans le cas des gilets jaunes.
ce n'est pas beaucoup différent, donc.