
Lors d’un déplacement à Ajaccio vendredi, l’eurodéputé, qui confond migration et immigration, a eu un mal fou à se dépêtrer du trolling de maître d’un reporter de France 3.
Il y a deux façons d’interviewer Jordan Bardella : soit vous vous asseyez face à lui sur un canapé et vous lui demandez de parler de lui, de ses douleurs, de ses fêlures, parce qu’il y a un petit cœur qui bat derrière cette com ; soit vous le trollez en le mettant face à ses contradictions. La seconde option n’est pas très dure tant le président du RN ne brille pas par son ossature idéologique. C’est ce qu’il s’est passé vendredi, lors d’un déplacement de l’eurodéputé en Corse afin d’y dédicacer son livre, comme l’a relayé Corse-Matin.
Dans une librairie d’Ajaccio, un journaliste de France 3 lui a posé cette question : «La population de la Corse en cinquante ans a augmenté de 54%. Et c’est principalement dû aux flux migratoires. Vous qui parlez de «grand remplacement», qu’est-ce que vous pensez de cette donnée ?» Oh chic, une question sur l’immigration, se régale-t-il. Bardella commence à dérouler ses éléments de langage sur le fait que «la Corse doit rester corse» et patati et patata. Et patatras.
Le journaliste le coupe : «Ce sont les flux migratoires venus du continent.» Donc de France. Un trolling de maître dont le boss du RN, qui confond migration et immigration, a un mal fou à se dépêtrer. «Vous connaissez ma position sur l’immigration, elle n’a pas varié. Maintenant permettez-moi de vous rappeler que l’immigration provient de flux de personnes à l’extérieur de la nation française. Or je ne conçois pas la Corse comme un territoire extra-national.» Le journaliste ne se démonte pas et lui demande si ça ne pose tout de même pas «un problème pour l’identité, pour la culture» que Bardella prétend défendre ? «Mais vous voulez rétablir des frontières ?» interroge l’élu RN. «Moi, non», rétorque le reporter.
La logique frontiste se fracasse en mille morceaux. C’est tout aussi distrayant que d’apprendre, sur un coin de canapé de M6, quel est le genre de femme de Bardella. Mais politiquement, c’est plus intéressant.
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