Pour cette dernière de la tournée anniversaire, les «Grandes Gueules» ont fait fort. Les auditeurs et téléspectateurs assidus ont pu retrouver neuf grandes gueules, parmi lesquelles Charles Consigny, Mourad Boudjellal, Barbara Lefebvre, Didier Giraud, Emmanuel de Villiers, Zohra Bitan, Joëlle Dago-Setty, Bruno Poncet, ou encore Flora Ghebali, tous délocalisés devant l’Assemblée Nationale, une grande première pour l’émission de débats de société diffusée sur RMC et RMC Story.
L’équipe des «Grandes Gueules» Jérome Dominé pour Abaca press
8h50, Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, fait son entrée sous le chapiteau, applaudi par la cinquantaine de personnes présentes dans le public. Un passage par le maquillage et le voilà face à Olivier Truchot et Alain Marschall, et trois des neuf grandes gueules présentes. Malgré la chaleur, le public joue le jeu. Lorsque l’ancien ministre de l’Intérieur lance, sûr de lui : « Qui veut des prisons à côté de chez lui ? », ils sont nombreux à répondre : « Oui ! ».
9h45, au tour du chef de file des Insoumis de faire son entrée, croisant un Gérald Darmanin, sur le départ. Les deux hommes politiques se saluent cordialement en coulisses. À l’antenne, Jean-Luc Mélenchon est fidèle à lui-même et les spectateurs réagissent à chacune de ses affirmations. Chauffés par Charles Consigny, ils scandent face à l’homme politique : «Nicolas ! Nicolas !», nouvelle référence du Français moyen. Si l’ambiance est plutôt légère jusqu’à ce point, elle se gâte lorsque Flora Ghebali dresse la liste des raisons pour lesquelles, selon elle, «on ne peut plus être de gauche et soutenir» Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier monte immédiatement au créneau : «Jusqu’à présent j’ai été correct, alors vous évitez d’insulter les gens ! Vous êtes juste une ancienne candidate de la liste “Europe Écologie les Verts” qui trouve une occasion de me taper dessus !», lance-t-il, tout en s’adressant à Olivier Truchot, sans regarder la principale intéressée.
La chroniqueuse, qui avait demandé à intervenir durant le passage de Mélenchon plutôt que des autres invités, nous avoue après l’émission : «Je ne sais pas à quoi je m’attendais parce que je pense qu’avec Jean-Luc Mélenchon, il faut s’attendre à tout. Mais se faire insulter devant des millions de personnes... Ça n’est jamais agréable, d’autant plus que c’était très sexiste, parce qu’il a demandé à Olivier Truchot de contrôler ma parole et de ne pas me laisser dire ce que je voulais. Il n’aurait pas dit ça si c’était Charles ou Didier (Giraud, ndlr.)», avant d’ajouter : «ça fait longtemps que j’avais envie de lui poser la question que je lui ai posée. Je l’avais vraiment dans les tripes».
10h50, Jean-Luc Mélenchon termine son interview et déclare au personnel de l’émission en partant : «C’est dégueulasse de faire ça !», en faisant référence à son altercation avec la chroniqueuse. C’est à ce moment-là que Marine Le Pen arrive. Dans les coulisses, une question : «Ils vont se dire bonjour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ?» Mais les deux politiques se sont ratés de quelques minutes. La présidente du Rassemblement National apparaît sur un plateau plus calme que précédemment, notamment aux côtés d’une Barbara Lefèbvre qui abonde les propos de la femme politique.
La chroniqueuse et enseignante, contestée par certains de ses collègues de BFMTV et RMC, semble très appréciée des auditeurs et téléspectateurs. Quand nous leur demandons quelle est leur grande gueule préférée, ils sont plusieurs à répondre : «Charles et Barbara».
Charles Consigny pour son «art de la formule», explique Naomi, 29 ans, avant d’ajouter : «c’est quelqu’un qui s’exprime très bien, qui manie l’humour, mais qui aussi a des arguments fondés. Il a une certaine classe qui manque quand même beaucoup aujourd’hui au niveau des commentateurs politiques».
Pour Benoît aussi, 45 ans, autre auditeur assidu des «Grandes Gueules», le choix de ses grandes gueules préférées est évident : «Charles et Barbara. Ils sont bien parce que dans la formulation et les thèmes abordés en général, ils vont au fond des choses. Il faut des voix dissonantes».
Et ce n’est pas le présentateur Alain Marschall qui va les contredire. Pour le journaliste niçois, accueillir Barbara Lefebvre sur la dernière émission anniversaire était logique : «Il n’y a qu’à voir à l’applaudimètre, c’est “Queen Barbara”». Son acolyte Olivier Truchot complète : «Barbara a des positions très tranchées sur tous les sujets, mais c’est le cas de nombreuses grandes gueules et donc nous, on assume. Je préfère l’excès de liberté d’expression à l’absence de liberté d’expression».
Une émission proche de son public
Pour le directeur général du programme, Karim Nedjari, présent dans la régie délocalisée, «l’idée de l’émission, c’est de répondre aux trois P : la proximité, le populaire et ce que je pense aussi, le partage. Aujourd’hui, on ne veut pas être une émission parisienne».
Une proximité avec les Français rendue possible par l’ambiance conviviale au sein même de l’équipe qui transpire à l’antenne. La tournée des 20 ans des « Grandes Gueules » a aussi été l’occasion pour tous ceux qui travaillent sur l’émission d’apprendre à se connaître. «RMC et les “Grandes Gueules” en particulier, c’est une famille, c’est une équipe. Les délocalisations sont toujours des dîners très sympathiques», explique le directeur d’antenne Grégory Caranoni. «Il y a un côté très “colonie de vacances”. On partage une bonne table, on va boire un coup », décrit Olivier Truchot.
Alain Marschall évoque aussi ces instants de partage : «c’étaient des soirées de convivialité, on sentait tout le monde tellement content d’être à Pau, à Reims, à Lyon, à Toulon... C’est là où l’on voit l’attachement des grandes gueules à cette émission et au fait d’aller à la rencontre du public».
Les «Grandes Gueules» l’ouvrent depuis 20 ans et entendent bien l’ouvrir encore un peu. Le patron Karim Nedjari confie que cette émission anniversaire a permis d’«ouvrir ce qui va se passer ces deux prochaines années, avec les municipales et la présidentielle. RMC et les “Grandes Gueules” vont être cette agora qui va permettre un débat entre toutes les forces républicaines de ce pays."
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