
De la fumée s'élève au dessus du ministère de la Défense syrien à Damas ce 16 juillet 2025.
© SANA via AP
"Ces frappes israéliennes ont fait au moins trois morts et 34 blessés, selon un bilan transmis en fin d'après-midi par le ministère syrien de la Santé. Les bombardements ont détruit une aile d'un bâtiment de quatre étages du complexe abritant le quartier général de l'armée, contigu au ministère de la Défense sur la place des Omeyyades, ont constaté des journalistes de l'Agence France-Presse (AFP).
La résidence du président Ahmad al-Chareh, où il reçoit ses visiteurs, est située sur une colline surplombant Damas. Le quartier général de l'armée a été éventré, selon les images de la télévision officielle syrienne.
Israël avait menacé d'intensifier ses frappes contre les forces syriennes si elles ne quittaient pas la région méridionale à majorité druze de Soueida (sud du pays), où des violences ont fait en trois jours plus de 300 morts. Des combats entre des tribus bédouines locales et des combattants druzes ont éclaté le 13 juillet après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze.
"Une escalade dangereuse"
Les forces gouvernementales et leurs alliés se sont déployées mardi 15 juillet dans la ville, jusque-là tenue par des combattants druzes. Mais selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des témoins, ils ont combattu au côté des tribus bédouines et ont été accusés d'exécutions sommaires de civils et de pillages.
Israël, qui assure vouloir protéger la communauté druze, affirme qu'il ne permettra pas une présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière et du Golan occupé et considère avec méfiance le pouvoir syrien islamiste.
La Syrie tient Israël entièrement responsable de cette escalade dangereuse et de ses conséquences", affirme un communiqué du ministère des Affaires étrangères, selon lequel les bombardements ont visé "des institutions gouvernementales et civiles". Il affirme le droit de la Syrie à "défendre son territoire et son peuple par tous les moyens garantis par le droit international".
L'armée israélienne avait déjà bombardé la capitale syrienne le 2 mai. Les tirs étaient tombés à l'aube près du palais présidentiel. Une attaque condamnée par l'ONU dont le porte-parole du secrétaire général avait déclaré "qu'il est essentiel que ces attaques cessent et qu'Israël respecte la souveraineté, l'unité, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la Syrie".
Les États-Unis se sont dits "très préoccupés" par les frappes israéliennes. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré "vouloir que les combats cessent". Le chef de la diplomatie américaine s'est entretenu avec les différentes parties au téléphone, sans préciser lesquelles.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a, lui, condamné ces "frappes d'escalade d'Israël sur Soueida, Deraa et dans le centre de Damas" et s'est dit "alarmé" par les affrontements meurtriers dans le sud du pays."
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