papibilou a écrit : ↑22 juillet 2025 20:21
Je réponds en vrac:
- Il ne faut pas tout mélanger. Les revenus et le patrimoine, ça n'est pas la même chose.
Que les taux d'IR soient élevés dans les pays scandinaves ne signifient pas que c'est un impôt sur le patrimoine. Dans ces pays seule la Norvège a un impôt sur la fortune et pas de 2% comme Zucman.
- Arnaud paye ses impôts en France, sans doute pas assez. Plus intéressant, l'IS que paye LVMH. 6 milliards l'an dernier.
Le volet fiscal que propose Zucman est une taxe d'exil fiscal comme les USA. Comme si la France avait les moyens des USA. D'ailleurs il n'y a que les USA qui le font. Impossible à appliquer.
- la principale motivation à l'exil est l'opportunité professionnelle: évidemment. Mais instaurez un impôt trop confiscatoire et vous verrez si les ultra riches vont rester.
- Concernant les montants, je n'ai surtout pas dit que les grandes fortunes ne devaient pas mettre la main à la poche mais qu'il fallait faire attention à ce qu'un impôt de 2% sur le patrimoine ne soit pas un motif d'exil fiscal qui coûterait plus cher au pays que ce que ça lui aurait rapporté.
Les patrimoines ne sont pas composés nécessairement de yachts ou de jets privés. Les actifs financiers, les comptes bancaires sont des patrimoines qui peuvent générer de la taxation au titre de l'IR. Or, dans les pays scandinaves avec les plus fort taux d'IR, ces patrimoines sont moins "délocalisés" que les autres pays de l'Europe.
Cela s'explique soit :
- Parce que les Scandinaves sont plus reconnaissants envers le système qui leur ont permis d'obtenir leur fortune (même si quelques fortunes Norvégiennes ont récemment mis à mal cette supposition).
- Parce que le taux d'imposition n'engendre pas les fuites que vous agitez comme un chiffon rouge.
Au passage, l'impôt Norvégien concerne le patrimoine net, or cela n'empêche pas les Norvégiens d'être parmi ceux ayant le moins de patrimoines off-shore comme je le disais.
Arnaud paie très peu d'impôts en France car, comme toutes les personnes qui composent le haut du panier, ses revenus sont structurés de telle sorte qu'il s'agit non pas de salaires ou de primes taxables mais d'argent généré par des actifs financiers (actions principalement). Argent placé dans des holdings afin d'échapper ensuite à l'imposition (sans parler du patrimoine mobilier détenu par des filiales de son groupe, qui se les louent à eux-même et dont il profite aussi afin d'éviter la taxation dessus et de dégrossir son patrimoine en vue d'un rétablissement d'un ISF).
Quant à l'exit taxe prévue sur 5 ans, pour quelles raisons serait-il éternellement impossible d'en appliquer une. N'auriez-vous pas fait partie de ceux qui, 10 ans en arrière auraient dit qu'il est impossible d'établir un impôt mondial sur les multinationales (certainement). Et pourtant, malgré les nombreux trous dans le filet et le retrait temporaire (le temps de la présidence trump) des usa, cet impôt a vu le jour et savez-vous qui en fut le chef d'orchestre ? Un Français en l'occurrence (Pascal Saint-Amans). C'est petit à petit, à force de proposer et de jouer des influences dans les institutions (l'UE; l'OCDE) que l'on convainc progressivement les autres pays de coopérer et nous sommes plutôt dans une dynamique de coopération à l'échelle internationale ces dernières décennies (on l'a vu ces dernières années avec la levée du secret bancaire dans certains pays, la liste noire sur les paradis fiscaux, le projet BEPS, les accords relatifs aux échanges d'informations fiscales etc....)
Donc à force d'accords, de pressions, de négociations, il sera possible progressivement d'avoir les moyens de faire appliquer ces contraintes en cas d'exil.
Enfin, quant au taux confiscatoire, personne n'est en capacité de le déterminer et de dire à partir de quand (pour chaque pays et selon la base taxable) il serait négatif en terme de gains-coûts.