"Gaza : la présidente de Médecins sans frontières dénonce une famine "créée de toutes pièces par le gouvernement israélien"
"Ils ont commencé par détruire méthodiquement les cultures, les champs, les serres", raconte Isabelle Defourny, présidente de Médecins sans frontières, mardi sur France Inter.
"C'est impossible de mettre en place une famine par hasard, elle est créée de toutes pièces par le gouvernement israélien" à Gaza, dénonce mardi 29 juillet sur France Inter(Nouvelle fenêtre) la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Isabelle Defourny. Après près de cinq mois de blocus, Israël a autorisé dimanche l'entrée d'une centaine de camions d'aide humanitaire dans l'enclave, où la malnutrition a atteint des "niveaux alarmants" selon l'ONU. "Cela donne un tout petit peu de répit à la population", mais "ce nombre de camions ne va en rien être capable d'endiguer la famine qui est en cours aujourd'hui à Gaza", dénonce Isabelle Defourny.
"Des militaires peuvent toucher par inadvertance un immeuble mais c'est impossible de mettre en place une famine par hasard. Elle est créée de toutes pièces par le gouvernement israélien depuis des mois", estime la présidente de MSF. "Ils ont commencé par détruire méthodiquement les cultures, les champs, les serres. Ensuite, ils ont limité drastiquement le nombre de camions et de nourriture qui pouvaient rentrer dans Gaza, allant jusqu'à zéro pendant plusieurs mois. Israël a soutenu des gangs qui ont pillé la nourriture qui rentrait dans Gaza. Ils ont ciblé la police de Gaza qui essayait de protéger ces convois de nourriture. Et enfin, ils ont tout fait pour décrédibiliser les agences de l'aide, comme le Programme alimentaire mondial, qui est le seul organisme au monde capable de mettre en place des distributions pour deux millions de personnes et d'endiguer cette famine", dénonce-t-elle.
Le fiasco des distributions alimentaires
Isabelle Defourny pointe aussi du doigt l'action de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël. Ce groupe d'aide privé qui a repris la plupart des distributions de nourriture depuis deux mois est "incompétent", selon elle. "Chacune de ces distributions se solde par des massacres. Les militaires israéliens tirent sur la population qui vient chercher de l'aide. Franchement, de l'histoire des humanitaires, on n'a jamais vu ça." D'après l'ONU, face à des scènes de chaos, l'armée israélienne a tué plus de 1 000 personnes qui tentaient d'obtenir de l'aide, dont la grande majorité près des sites de la fondation GHF.
Interrogée sur la qualification de "famine" pour décrire la situation à Gaza, la présidente de MSF rappelle que "c'est impossible aujourd'hui à Gaza de mettre en place toutes les enquêtes qui seraient nécessaires à affirmer l'existence d'une famine", les entrées dans l'enclave étant extrêmement restreintes. "Les enquêtes de mortalité, les enquêtes de malnutrition, de sécurité alimentaire, c'est impossible. Ce que l'on sait en revanche, c'est que le nombre d'enfants atteints de la malnutrition augmente", souligne-t-elle.
"Ce que l'on voit, c'est que les adultes perdent du poids à vue d'œil. Ça, c'est quand même extrêmement rare. Et puis il faut croire les Palestiniens, ils disent qu'ils subissent une famine."
En revanche, ce qu'elle et ses équipes – 25 personnels internationaux et 800 personnels palestiniens – n'ont "jamais" constaté, ce sont des "détournements massifs systématiques de nourriture par le Hamas", contrairement à ce qu'affirment les autorités israéliennes.
Interrogée enfin sur la conférence de l'ONU sur la solution à deux États qui se tient actuellement à New York, la présidente de MSF souligne que "ce dont la population de Gaza a besoin en urgence, c'est d'un véritable cessez-le-feu". Elle insiste aussi sur la nécessité de permettre au Programme alimentaire mondial de reprendre intégralement, "vu que c'est le seul capable de mettre fin à cette famine". "
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Ils ne sont pas très bavards au RN sur cette famine terrible provoquée par leur ami le dirigeant israélien. Pas de condamnation, rien. Peanuts.
Par contre, quand il s'agit d'accuser LFI d'être affilié au Hamas, le RN se fait entendre.
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