"SONDAGE BFMTV. 82% des Français estiment que la séquence politique actuelle est "un spectacle navrant"
Alors que François Bayrou sollicite un vote de confiance à l'Assemblée nationale, mardi 8 septembre, une large majorité de Français estime que la classe politique n'est " pas à la hauteur de la situation".
Des Français désabusés. À quelques jours d'une possible démission du gouvernement, l'état d'esprit des Français est très négatif face à la situation politique. Selon un nouveau sondage "L'Opinion en direct", piloté par l'institut Elabe pour BFMTV et publié ce mercredi 3 septembre, plus de huit Français sur dix (82%) jugent que la récente actualité politique est "un spectacle navrant donné par une classe politique pas à la hauteur de la situation". Seuls 17% estiment qu'il s'agit de "la vie normale d'une démocratie et d'un parlement où il n'y a pas de majorité absolue".
Lorsqu'ils sont interrogés sur les mots qui décrivent le plus leur état d'esprit face à cette situation, les Français sont 64% à citer l'"inquiétude", 44% à citer "l'exaspération" et 42% la "colère". Ils sont seulement 5% à citer "l'espoir", "l'optimisme" et "l'indifférence", et 3% à ressentir de la "confiance".
L'avenir du gouvernement ne semble tenir qu'à un fil alors que l'ensemble des oppositions ont déjà annoncé qu'elles ne voteraient pas la confiance que François Bayrou a sollicitée sur l'urgence à résorber la dette du pays.
Le Premier ministre devra, en cas de vote négatif le 8 septembre, présenter la démission de son gouvernement, moins d'un an après avoir succédé à Michel Barnier, renversé par une motion de censure sur les textes budgétaires. En cas de nouveau blocage politique, certains, le RN notamment, réclament une dissolution de l'Assemblée nationale.
Dans ce contexte, l’opinion publique juge sévèrement les responsables et élus politiques, perçus comme inefficaces pour répondre aux problèmes du pays (pour 90% des personnes interrogées), éloignés de leurs préoccupations (91%) et sans projet pour le pays (90%).
Des Français très divisés politiquement
À l'image de l'Assemblée nationale sans majorité absolue, le dernier sondage Elabe pour BFMTV montre que le pays est politiquement très fragmenté. 39% des sondés disent ne se sentir proches d’aucun parti ou ne se prononcent pas, 20% se sentent proches du RN, 20% d’un parti de gauche et 17% de l’un des partis de l'actuelle coalition gouvernementale (de Renaissance aux Républicains).
Et même s'ils ne sont que 6% à se sentir proches de Renaissance, les Français interrogés sont sceptiques quant à la capacité des oppositions à faire mieux qu’Emmanuel Macron si elles étaient au pouvoir. Le RN récolte un peu plus de crédit (33% pensent qu'il ferait mieux, 34% ni mieux ni moins bien et 32% pensent qu'il ferait moins bien).
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13% pensent que LR ferait mieux, 61% ni mieux ni moins bien et 24% moins bien. Des chiffres similaires à ceux du PS (13% mieux, 56% ni mieux ni moins bien, 29% moins bien).
D'ailleurs, l'opposition actuelle est majoritairement perçue comme peu constructive. 73% des sondés pensent que les oppositions à Emmanuel Macron se contentent surtout de critiquer et agissent pour leur propre intérêt et pour des raisons électorales. 26% estiment au contraire qu'elles proposent des alternatives et agissent dans l'intérêt du pays.
Bayrou refuse d'être "défaitiste"
De son côté, le Premier ministre refuse de se montrer pessimiste sur son futur. Ce mercredi sur RMC-BFMTV, François Bayrou a reconnu que le scénario de sa chute était "peut-être réaliste" mais a ajouté que lui se refusait à être "défaitiste", jugeant encore "possible" que les députés socialistes ne votent pas contre lui. Il a aussi répété que la dissolution de l'Assemblée nationale était un "risque" car celle de 2024 avait engendré "le contraire" de la "clarification" espérée.
Pour autant, le chef du gouvernement n'a fait aucune concession en direction des socialistes, qu'il doit recevoir jeudi matin, pour tenter d'inverser leur décision de faire tomber le gouvernement, notamment sur la suppression de deux jours fériés prévue dans son plan de redressement des finances publiques. Il a également balayé les propositions budgétaires du PS, qui veut diviser par deux l'année prochaine l'effort voulu par le Premier ministre de 44 milliards d'euros.
François Bayrou a en revanche semblé faire un pas en direction de l'extrême droite, confirmant des projets de décrets visant à réduire la liste des soins de santé pris en charge par l'Aide médicale d'Etat (AME) pour les étrangers en situation irrégulière, une mesure réclamée par le Rassemblement national. Il ne lui reste désormais plus que quatre jours pour tenter de sauver son gouvernement."
https://www.bfmtv.com/politique/gouvern ... 30683.html
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Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells