https://policeetrealites.com/2025/09/02 ... ns-deuros/Policiers et gendarmes font face à une pénurie inédite d’
uniformes depuis la mise en place de la plateforme Uniforces. Retards, erreurs de commandes et livraisons incomplètes plongent les forces de l’ordre dans une crise estimée à 300 millions d’euros.
Un marché public hors de contrôle
Depuis 2024, la plateforme Uniforces, censée moderniser l’approvisionnement en uniformes et équipements pour policiers et gendarmes, tourne au cauchemar, selon les informations d’Actu.fr. Retards de livraison de plusieurs mois, commandes incomplètes, erreurs sur les tailles et absence de service après-vente : les témoignages s’accumulent.
En juillet 2025, la gendarmerie de Normandie a même lancé un « appel aux dons » pour habiller ses réservistes, preuve de l’ampleur de la crise.
Des témoignages accablants
Un rapport interne recueilli par une administratrice de groupes Facebook de gendarmes compile plus de 300 témoignages. Tous dénoncent des problèmes majeurs :
Police training
livraisons erronées ou incomplètes, ruptures d’articles pourtant affichés comme disponibles, absence totale de suivi des commandes.
Un gendarme raconte avoir dû recoller six fois ses rangers en attendant une paire neuve commandée… huit mois plus tôt. D’autres responsables logistiques admettent recourir au « système D » en recyclant les tenues de militaires partis à la retraite pour équiper les nouvelles recrues.
La police également frappée
La situation est identique du côté de la police nationale. Les unités de CRS et de voie publique peinent à obtenir leurs tenues ignifugées. Pour les cérémonies, comme le défilé du 14-Juillet, des policiers ont dû emprunter des éléments de tenue à leurs collègues titulaires.
« Cela fait trente ans que je suis dans la police, je n’ai jamais connu autant de difficultés avec un prestataire », déplore une source policière.
Une transition ratée entre fournisseurs
Ce fiasco trouve son origine dans le changement de prestataire. En février 2024, le ministère de l’Intérieur a confié le marché à un groupement mené par Marck & Balsan, associé à Leo Minor et Eminence, au détriment de Paul Boyé Technologies, fournisseur historique.
Le passage de relais, censé durer six mois, a été chaotique. Le stock de transition promis n’a été livré qu’avec huit mois de retard, provoquant une rupture dès septembre 2024.
Le ministère tente de reprendre la main
Le ministère de l’Intérieur reconnaît des « dysfonctionnements » et affirme avoir appliqué des pénalités financières aux prestataires. Mais pour les syndicats policiers et associations de gendarmes, ces sanctions ne résolvent rien.
Une résiliation du contrat reste possible mais jugée trop risquée, au vu de la complexité de ce marché et du délai nécessaire pour relancer une nouvelle production.
Quelles perspectives ?
Le directeur général de Marck & Balsan assure que la situation va s’améliorer dès l’automne 2025, promettant la livraison de plusieurs millions de pièces. De son côté, Beauvau tempère et estime qu’un retour à la normale reste incertain.
En attendant, policiers et gendarmes continuent de bricoler pour exercer leurs missions… en uniforme parfois rafistolé.
La réalité de l'administration française.....

