"10 septembre: apolitique, souverainiste, ambulancier... qui est Julien Marissiaux, l'un des pionniers de "Bloquons tout"?
Le Nordiste a été l'un des premiers à appeler à la mobilisation le 10 septembre. Fondateur du collectif souverainiste "Les essentiels France", ce quadragénaire au CV hétéroclite tient un discours anti-élite et souhaite mobiliser les Français déçus par la politique.
"Le 10 septembre 2025, la France s’arrête: plus de résignation, plus de division". Dès le 21 mai dernier, l'appel à une mobilisation citoyenne le 10 septembre a été lancé sur un canal Telegram, intitulé "Les essentiels France". Derrière ces lignes? Julien Marissiaux, un entrepreneur de 43 ans, qui s'efforce de soutenir le mouvement hétéroclite "Bloquons tout".
Ce père de deux filles, qui vit à Morbecque (Nord) dans les Hauts-de-France, est aussi le créateur d'un "collectif citoyen souverainiste" du même nom, outre son canal Telegram aux 800 abonnés.
Sur le site web qu'il a créé et qu'il semble désormais administré avec d'autres personnes, un décompte avant le 10 septembre apparaît en chiffres rouges massifs. Ce "mouvement citoyen indépendant" appelle les "millions de Français qui "ont vu naître en eux une profonde désillusion à l’égard du monde politique" à "reprendre le contrôle de (leur) vie".
Café associatif, ambulancier, entrepreneur...
Dans de multiples publications sur les réseaux sociaux, Les essentiels France défend une sortie de l'Union européenne, la création d'un "fonds souverain citoyen", une "relocalisation productive", "un retour au peuple dans les décisions" tout en dénonçant des "élus corrompus".
Sur le site internet, une pétition appelant à la destitution d'Emmanuel Macron a été lancée. Sur TikTok, des vidéos créées par l'intelligence artificielle caricaturent en marionnettes le président de la République mais également Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Julien Marissiau, qui a déjà partagé sur son compte Linkedin une chronique de Philippe de Villiers ou qui pense qu'Elon Musk "a tout compris", préfère porter la figure de Coluche. Les photos de l'humoriste sont légion au sein des locaux de son association, rapporte Le Monde. Le concepteur de site internet anime en effet un café associatif dans sa commune depuis 2018. D'abord appelé le Cercle Saint-Éloi, son association a été rebaptisée en juin dernier "Les Essentiels", comme le nom de son collectif.
"Jusqu’ici, je n’ai jamais voulu prendre la lumière, je pense que j’ai toujours eu le syndrome de l’imposteur mais j’ai envie d’en sortir", confie-t-il à nos confrères de La Voix du Nord, évoquant son enfance compliquée.
Il y a un mois sur Linkedin, dans une lettre adressée "à l'enfant qu'il a été", il raconte avoir "grandi dans un environnement que même un adulte n’aurait pas supporté: un père atteint de schizophrénie, une mère épuisée par l’alcool et la dépression, une fratrie trop éloignée pour comprendre, des institutions froides et pleines de protocoles".
Dans un autre texte publié sur le site de son entreprise, Julien Marissiau, détaille le divorce de son père comptable et de sa mère aide-soignante, son placement en pensionnat, ses fugues à répétition puis son placement en foyer.
"J’ai trouvé la stabilité grâce à ma famille d’accueil, Michel et Andrée, je les considère comme mes parents", raconte-t-il à La Voix du Nord.
Sans bac, ni diplôme, le quadragénaire a d'abord tenté de devenir ambulancier. Un métier "auquel il aurait pu consacrer sa vie" s'il n'avait pas loupé sa certification. Il est ensuite devenu chauffeur routier avant de se lancer dans l'entreprenariat.
De la création de sites internets à la location de canoë, celui qui se présente comme "d'un naturel créatif, passionné par le marketing et par le développement commercial" possède un CV hétéroclite.
Un "boycott"
Le collectif et la mobilisation pour le 10 septembre lui prennent désormais "90% du temps", assure-t-il. Toutefois, il ne souhaite pas devenir une figure de ce mouvement "horizontal". "A quelques jours de sa date de lancement, on trouve que c'est une mauvaise idée de le personnifier", expliquait-il sur Franceinfo le 29 août dernier.
"Bloquons tout" va bien au-delà de son collectif. De multiples comptes et déclinaisons ont émergé, comme le collectif "Indignons-nous" qui compte bien plus de membres sur les réseaux sociaux.
L'appel est "partagé aussi bien dans des milieux proches de la droite identitaire, de la gauche anti-capitaliste proche de La France insoumise, des mouvances souverainistes et de la droite populiste, mais aussi des comptes qui s'affichent apolitiques", explique le consultant Thierry Herrant dans une note publiée par la plateforme d'analyse des réseaux sociaux Visibrain."
https://www.bfmtv.com/societe/10-septem ... 00018.html
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells