quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

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quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

Message par Fonck1 »

Un rapport interne daté de décembre 2024, que "Complément d'enquête" a pu consulter, révèle la mainmise de la criminalité organisée sur tous les corps de métier de la police et de la justice.

Il aura fallu des mois aux équipes de "Complément d'enquête" pour convaincre ce policier de parler. "Personne ne se doute que je fais ça", confie-t-il dans le documentaire diffusé jeudi 25 septembre sur France 2 et intitulé "Police, justice : où sont les nouveaux ripoux ?" Il se targue même d'avoir toujours été "un fonctionnaire exemplaire" aux yeux de sa hiérarchie.
"Complément d'enquête". Police, justice : où sont les nouveaux ripoux ?

Sous couvert d'anonymat, il affirme pourtant renseigner "une vingtaine" de personnes "qui ont une place importante dans le narcotrafic". Selon ses déclarations, il récupèrerait discrètement des informations auprès de ses collègues sur les enquêtes en cours en échange de 2 000 euros par mois, soit presque autant que son salaire. Il se montre peu inquiet d'être démasqué par sa hiérarchie car il dit prendre bien soin de ne laisser aucune trace quand il récupère des renseignements. Il affirme aussi ne pas avoir peur des narcotrafiquants qui le payent, car ils ne savent pas qui il est. "On ne peut pas m'identifier : je change régulièrement de puce et de téléphone aussi", détaille-t-il.



Ce policier corrompu n'est pas un cas isolé chez les forces de l'ordre,(Nouvelle fenêtre) comme le révèle un rapport interne daté de décembre 2024, que France Télévisions a pu consulter et dont des extraits ont déjà été dévoilés par Le Nouvel Obs(Nouvelle fenêtre) et Le Monde. Il dresse pour la première fois un état de la menace en matière de corruption sur le sol français. "Au-delà des seules consultations de fichiers, les policiers, gendarmes et douaniers sont vulnérables à la corruption dans l'exercice même de leurs fonctions, du fait de la puissance financière dont disposent les criminels", détaille ce document interne de 152 pages, rédigé par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Des fichiers de la police vendus sur Telegram

"La mise en relation entre les criminels et les agents corrompus s'effectue désormais davantage par le biais des services de messagerie instantanée de type Telegram ou Snapchat", pointe le rapport, qui précise même que "des intermédiaires spécialisés (brokers)" organisent "l'offre et les tarifs des prestations illicites".

Le rapport cite l'exemple de deux policiers, Sephora O. et Yassine G., jugés en avril 2024 par le tribunal judiciaire de Paris pour avoir monnayé sur Telegram l'accès à des informations issues du Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) et du Fichier des personnes recherchées (FPR). Ils demandaient 50 euros par consultation de fichiers. Les deux fonctionnaires ont été condamnés respectivement à quatre ans d'emprisonnement (dont deux ferme) et deux ans d'emprisonnement (dont un an ferme) et ont interdiction définitive d'exercer la profession de policier.

Ces fichiers sont consultables à tout moment et en tout lieu par les forces de l'ordre depuis la généralisation des smartphones professionnels Neo (pour Nouvel équipement opérationnel), entamée en 2016. Présentés comme une petite révolution lors des interventions sur le terrain, ces smartphones ont toutefois contribué à faciliter la circulation de fichiers confidentiels et leur communication à des tiers. "De même, l'arrivée de nouvelles générations d'agents de police et gendarmes formatées par l'usage intensif du smartphone tend à banaliser les échanges d'informations pourtant couvertes par le secret de l'enquête ou le devoir de discrétion professionnelle", déplore le rapport de l'OCLCIFF.

Selon un rapport confidentiel de l'Office anti-stupéfiants (Ofast), que France Télévisions a pu consulter, un fichier de police ou de gendarmerie se vend entre 300 et 500 euros. Les enquêtes ouvertes au sein de la police pour détournements de fichiers ont plus que triplé en trois ans, passant de 27 en 2020 à 93 en 2023, selon les chiffres de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), cités dans l'état des lieux de la corruption en France.

Des surveillants pénitentiaires menacés

Mais les policiers et gendarmes ne sont pas les seules professions ciblées par les groupes criminels qui cherchent à obtenir des informations moyennant finance. Ces derniers tentent de "pénétrer les administrations régaliennes pour y détourner ou utiliser des prérogatives de puissance publique à leur avantage", pointe le rapport. "Les agents à corrompre peuvent faire l'objet de ciblages précis et de méthodes de recrutement professionnelles" avec, par exemple, des "criblages personnalisés pour identifier les fonctions, les accès à l'information et les vulnérabilités financières et psychologiques des cibles".

Au sein du monde judiciaire, les surveillants pénitentiaires "constituent vraisemblablement la profession la plus exposée au risque de corruption" étant donné leur proximité permanente avec des détenus. Certains partagent d'ailleurs "les mêmes origines sociales ou de quartier" que les prisonniers qu'ils encadrent. Le rapport souligne également le faible revenu des agents pénitentiaires, qui les expose d'autant plus.
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Parmi les narcotrafiquants incarcérés, certains disposent "d'importantes ressources financières" et rémunèrent le personnel carcéral via "des cartes prépayées rechargeables, actionnées par des complices à l'extérieur". D'après nos informations, l'introduction de téléphone en prison est rémunérée entre 500 et 2 000 euros par objet. Outre ces téléphones mobiles, les criminels peuvent chercher à faire rentrer des stupéfiants ou de l'alcool, mais aussi à obtenir des informations sur une procédure qui les concerne. Le but étant souvent pour eux de recueillir des précisions sur la date de sortie d'un détenu rival, afin de commanditer des règlements de comptes. C'est ce qui s'appelle, dans le jargon, "donner le go".
Les greffiers et agents de greffe pénitentiaires, "des cibles privilégiées"

Deux autres postes stratégiques intéressent particulièrement les narcotrafiquants : les greffiers des tribunaux et les agents de greffe en prison. "Leur niveau de responsabilité en fait des cibles privilégiées pour la criminalité organisée", observe le rapport de la police judiciaire. Ce sont eux, en effet, qui rédigent et valident les actes de procédure judiciaire.

Une greffière de la prison de Meaux (Seine-et-Marne) aurait ainsi commis intentionnellement des modifications administratives dans les dossiers de deux trafiquants pour tenter d'écourter leurs peines de prison en échange d'argent, comme le raconte "Complément d'enquête". Face aux enquêteurs, la jeune femme a reconnu une partie des faits, assurant avoir agi sous la contrainte. Elle aurait d'abord refusé de collaborer, avant de recevoir des appels insistants d'un chef de réseau, passés directement depuis sa cellule.



"Ma cliente a été ciblée dès le départ comme étant peut-être un maillon faible parce que c'est une très jeune femme, dans un centre pénitentiaire d'hommes et elle est inexpérimentée, elle a une vingtaine d'années", détaille son avocat, Martin Vettes. "Dès lors que vous avez dit oui, il n'y a plus de retour en arrière possible", fait-il valoir.

Comme sa cliente, d'autres greffiers sont actuellement mis en examen et des enquêtes sont également en cours dans certains services territoriaux, en particulier dans des cabinets d'instruction, "où le nombre d'incidents procéduraux paraît élevé", note le rapport.
Une magistrate mise en examen

Enfin, même si les cas restent rarissimes, "la corruption de magistrat a dépassé la simple hypothèse", déplore l'OCLCIFF, citant une affaire sulfureuse qui a éclaté en Corse au printemps 2024. La magistrate Hélène Gerhards, qui présidait alors la cour d'assises d'Agen (Lot-et-Garonne), a notamment été mise en examen pour trafic d'influence. La justice la suspecte d'avoir entretenu des liens avec des membres du grand banditisme corse.

Lorsqu'elle était juge d'instruction à Ajaccio, entre fin 2010 et 2016, elle aurait notamment tissé une relation de proximité avec Johann Carta, soupçonné d'être proche du groupe criminel corse dit du "Petit Bar". Les enquêteurs pensent qu'elle aurait pu lui rendre des services en échange de travaux non déclarés et payés au rabais au sein de sa villa de luxe, qu'elle détenait avec son ancien compagnon, un ex-gendarme.

Hélène Gerhards est présumée innocente. Face aux juges, elle a contesté tous les faits qui lui sont reprochés et assuré n'avoir jamais manqué à l'intégrité imposée par sa fonction. Johann Carta a, lui, été mis en examen en février(Nouvelle fenêtre) pour "recours aux services d'une personne exerçant un travail dissimulé", "association de malfaiteurs", "extorsion en bande organisée".

Dans son rapport, l'OCLCIFF estime que "la prégnance de la corruption liée à la criminalité organisée, et notamment au narcotrafic" nécessite "d'être considérée avec plus de méthode" estimant qu'elle est encore "trop peu détectée".
https://www.franceinfo.fr/societe/drogu ... 85895.html

on est loin de l'image d’Épinal que certains essayent de nous démontrer....
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Re: quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

Message par jeandu53 »

Effectivement, c'est la preuve que notre pays devient, peu à peu, un narco-Etat, comme la Colombie, comme le Mexique, comme l'Italie du Sud. C'est inquiétant.
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Re: quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

Message par vivarais »

cela vaut aussi pour les politiques ; surtout pour le narcotrafic
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Fonck1
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Re: quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

Message par Fonck1 »

vivarais a écrit : 01 octobre 2025 18:17 cela vaut aussi pour les politiques ; surtout pour le narcotrafic
oui mais faut prouver ce que l'on avance, comme ça, ça fait brève du Rn sans fondement.
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Re: quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

Message par Fonck1 »

jeandu53 a écrit : 01 octobre 2025 18:15 Effectivement, c'est la preuve que notre pays devient, peu à peu, un narco-Etat, comme la Colombie, comme le Mexique, comme l'Italie du Sud. C'est inquiétant.
ils ne mesurent pas, parce que c'est la porte assurée.
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Re: quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

Message par vivarais »

Fonck1 a écrit : 01 octobre 2025 18:19
vivarais a écrit : 01 octobre 2025 18:17 cela vaut aussi pour les politiques ; surtout pour le narcotrafic
oui mais faut prouver ce que l'on avance, comme ça, ça fait brève du Rn sans fondement.
Comme je n'ai pas de phobie ,ni d'idéologie ; je ne cible personne car c'est tous les partis politiques
Il y a eu même eu des ministres de l'intérieur
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Re: quand la corruption du banditisme gagne la police, la justice, ou les divers corps d'état

Message par Fonck1 »

vivarais a écrit : 01 octobre 2025 18:44
Fonck1 a écrit : 01 octobre 2025 18:19

oui mais faut prouver ce que l'on avance, comme ça, ça fait brève du Rn sans fondement.
Comme je n'ai pas de phobie ,ni d'idéologie ; je ne cible personne car c'est tous les partis politiques
Il y a eu même eu des ministres de l'intérieur
oui enfin vous avez surtout 0 preuves.
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