Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé : fouille intégrale, cellule de 9m², promenade… quelles seront ses conditions de détention ?
Comment se passera son incarcération ?
L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, ne bénéficiera d’aucun traitement de faveur en prison, assurent les surveillants pénitentiaires. Un "parcours arrivant" classique l’attend, à la prison de la Santé, au sein d’un quartier réservé aux personnes vulnérables…
Quand Nicolas Sarkozy franchira les portes de la prison, il sera soumis aux mêmes règles que tout autre détenu. "
Il fera le parcours arrivant classique", explique Erwan Saoudi, secrétaire interrégional de Force ouvrière Justice à Paris, joint par La Dépêche. Ce parcours comprend plusieurs étapes : passage au greffe pour la mise à l’écrou, formalités administratives, entretiens successifs avec les services médicaux, sociaux et la direction de l’établissement, fouille intégrale… "C’est la procédure pour tous les détenus, sans exception", insiste le représentant syndical.
À quoi ressemblera sa cellule ?
Nicolas Sarkozy sera hébergé dans le quartier des personnes vulnérables, une zone sécurisée comptant plusieurs cellules individuelles. "Ce n’est pas un privilège, mais une mesure de gestion", insiste le syndicaliste. Les espaces mesurent environ 9 m² et disposent d’une fenêtre, d’un lit, d’un bureau, d’un frigo, d’une plaque chauffante, d’une télévision payante, de toilettes et d’une douche. "Il y a aussi un téléphone permettant de contacter l’extérieur, une fois les numéros validés par l’administration", détaille le surveillant.
Quel sera son quotidien à la prison ?
Le quotidien de l’ex-président sera réglé comme celui de tous les pensionnaires de la Santé : repas pris en cellule, accès à la promenade (environ une heure et demie le matin et autant l’après-midi), au sport ou à la bibliothèque. Il recevra ses avocats au parloir et pourra, si besoin, suivre des entretiens avec les services de probation et d’insertion. Durant les premiers jours, son comportement sera observé de près. "On le placera sous surveillance renforcée, comme tout nouveau détenu, afin d’évaluer notamment son état psychologique et son risque suicidaire", explique le représentant de FO Justice.
Aura-t-il droit à des traitements de faveur ?
L’équipe du quartier vulnérable, "rodée à ce type de profil", assure ne ressentir ni stress ni pression particulière. "Nous sommes des professionnels, et nous gérons depuis longtemps des cas médiatiques ou sensibles", souligne Erwan Saoudi. "M. Sarkozy ne bénéficiera pas d’un traitement de faveur, mais il ne sera pas non plus privé de ses droits. Il sera traité dignement, comme tout détenu doit l’être."
Reste l’aspect symbolique d’une telle incarcération : un ancien président de la République derrière les barreaux. "Bien sûr qu’il y a une émotion, admet le surveillant. Nous sommes des fonctionnaires, mais aussi des hommes. Avoir été dirigés par quelqu’un et le voir arriver comme détenu, ça interpelle forcément. Mais le quotidien reprend vite le dessus. En détention, on ne juge pas : la peine a été prononcée, notre rôle est de la faire exécuter dans le respect de la personne."
Dès son entrée en prison, la défense de Nicolas Sarkozy pourra déposer une demande de mise en liberté devant la cour d’appel. Celle-ci a un maximum de deux mois pour statuer sur cette demande."
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