Sur le principe, je suis moi-même plutôt favorable à l'union des droites.Les électeurs LR, RN et Reconquête appellent à une coalition des droites, selon un sondage
SONDAGE. Une majorité de Français se dit favorable à une alliance gouvernementale rassemblant les forces de droite. L’union est massivement plébiscitée par les électeurs des Républicains, de Reconquête et du Rassemblement national.
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La gauche a bien réussi à surmonter ses divisions pour former une coalition électorale. Il faudrait que la droite y parvienne aussi.
Et l'exemple italien montre que cette union des droites peut être couronnée de succès.
Mais en pratique, j'ai des doutes sur la probabilité d'une telle union, et ceci pour plusieurs raisons.
- Les LR ne savent pas trop ce qu'ils veulent, ils sont divisés entre ceux qui regardent vers le centre, ceux qui regardent vers le RN, et ceux qui veulent rester autonomes. A chaque événement politique, ils se divisent à nouveau sur la stratégie à adopter (on l'a encore vu ces derniers jours), et de ce fait, ils sont de moins en moins nombreux.
- Au RN, sans qui l'union des droites ne peut se faire (vu que c'est le parti dominant dans cette famille politique), on n'est pas très chaud pour faire cette union. Certes, il y a eu une union avec Ciotti. Mais jusqu'à présent, la stratégie de MLP a surtout consisté à dépasser le clivage gauche/droite, pour mieux séduire les catégories populaires qui jusqu'à présent votaient à gauche. Elle ne veut pas se laisser enfermer dans une image trop à droite. Elle a donc répété aujourd'hui qu'elle ne croit pas à l'union des droites, qu'elle est pour l'union nationale (source). Ce faisant, elle s'oppose à Bardella qui, il y a quelques jours, s'était montré prêt à tendre la mains aux LR (source).
- Quant à Zemmour, il fut certes le premier à théoriser cette union des droites, mais il n'est pas très crédible. En effet, il passe son temps à insulter les autres partis avec qui se ferait cette union : les LR, selon lui, sont des traîtres, et le RN, selon lui, est un parti de gauche. Serait-il donc prêt à s'unir, d'une part avec des traîtres, d'autre part avec un parti de gauche ? Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu'en 2024, la plupart de ceux qui l'avaient rallié sont partis : Marion Maréchal, Nicolas Bey, Guillaume Peltier, Stéphane Ravier... Il aura beau jeu de dire que ce sont des traîtres, mais vu qu'ils sont partis en nombre, il va peut-être falloir qu'il se demande pourquoi il n'a pas su les retenir. Comment peut-on faire l'union des droites, si on n'arrive même pas à faire l'union dans son propre parti ?

